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Économie Publié le vendredi 20 février 2009 | Le Nouveau Réveil

Comédie judiciaire à relent politique

Malaise généralisé en Côte d'Ivoire ! Même la justice, grand symbole et garant de l'équité au sein de la société, n'échappe pas à la règle. Dans l'affaire des milliards détournés dans la filière café cacao, cette justice est, à ce jour, incapable de dire le droit et de trancher selon les règles de l'art. Plus de huit mois que le processus a été lancé. Le chef de l'Etat Gbagbo a fait diligenter, courant juin 2008, une enquête sur la gestion supposée scabreuse des barons de la filière à savoir Tapé Doh, Henri Amouzou, Zoungrana Placide, Kouakou Firmin, Angéline Kili, Didier Gbogou et autres. Le procureur de la République les a mis aux arrêts sans aucune forme de procès et sans tenir compte de la présomption d'innocence. La procédure qui dure infiniment suscite des supputations sur l'hypothétique dénouement. Au demeurant, les hommes en toge paraissent ligotés et bâillonnés. Les juges ont du mal à faire avancer l'enquête. On avait parlé de détention préventive. Elle a pris des proportions définitives. Quant aux Avocats des détenus, ils crient impuissamment leur indignation qui les a conduits, avant-hier après-midi, à un huis clos avec le juge d'instruction Mabo Gohou. De sources crédibles, les charges retenues contre les détenus de la filière café cacao restent indémontrables. Dans ce cas, pourquoi continue-t-on de les maintenir en prison ? Quels sont les obstacles qui empêchent l'éclatement de la vérité ? Curieusement, les autorités judiciaires viennent, par un coup de baguette, de proroger (ou de recevoir l'ordre de le faire) de 4 mois la détention préventive. "Au lieu d'appliquer les conventions internationales de justice, la nôtre s'emploie à traiter ses propres citoyens en violation fragrante des droits de l'homme", s'indignent les hommes du barreau ivoirien. Indignation qui traduit une certaine impuissance face au politique qui a fait quasiment une incursion au tribunal. Il y a pire. Notamment ces cas inquiétants : Mme Obogui née Oussou Amenan Rosine a passé sa détention préventive avec une grossesse de huit mois. Après son accouchement par césarienne, elle n'a pas recouvré de liberté provisoire pour allaiter son nourrisson, comme le souhaitaient ses avocats. M. Mangoua Jacques jouit d'une santé délicate voire précaire incompatible avec l'univers carcéral. Une insistance à le maintenir dans les geôles de la refondation, ipso facto, risque de lui être fatale. De même pour Henri Amouzou qui souffre du cœur. Il avait été admis, faut-il le rappeler, aux urgences de l'Institut de cardiologie de Treichville, suite au gaz lacrymogène inhalé lors de la mutinerie à la prison de Yopougon. Comme on le voit, la justice joue avec les responsables de la filière café cacao à l'image du chat qui joue avec la souris. Alors question : qu'est-ce qu'il y a dans l'affaire de détournement de l'argent de nos produits qui bloque la procédure pénale devant aboutir au procès ? Les Ivoiriens attendent avec impatience le dénouement de cette comédie judiciaire à relent politique.
Marc Koffi
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