Les éléphants ont très mal commencé la compétition. Sur leurs bases, ils ont vite rendu les armes face aux Chipolopolo (0-3).
Les Ivoiriens, avec à leur tête le Chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, étaient venus nombreux pour savourer la victoire avec les Eléphants. Hélas! Les choses ont tourné autrement. Devant une équipe conquérante de la Zambie, la formation de Côte d’Ivoire s’est lourdement effondrée (0-3). Une véritable douche froide qui a endeuillé le public du stade Félix Houphouet-Boigny, devenu flambant neuf. «Nous pensons qu’il n’y a plus d’espoir. Il ne faut plus rêver. Car cette équipe que nous venons de voir n’a aucun orgueil…», dit, tout enragé, Kouamé Joseph (habillé aux couleurs nationales), un supporter ivoirien, visiblement déçu.
Les signes de la déroute ivoirienne étaient déjà visibles dès les 20 premières minutes quand le gardien Angban Léopold a dû sortir le grand jeu pour contrer trois balles chaudes zambiennes.
La pression adverse s’accentue. Dans l’entre-jeu, les Chipolopolo sont omniprésents. En attaque, ils se montrent très menaçants. En défense, ils musèlent les attaquants ivoiriens.
Comme il fallait s’y attendre, ce qui devait arriver arriva. Sur son côté gauche, la Côte d’Ivoire perd un ballon. L’ailier Sakwana James le récupère réussit un débordement. Banda Henry Phiri, à l’affût, laisse impuissant Angban (35e). On croyait les Ivoiriens capables de réaction. Rien n’y fit. Au contraire, les Zambiens continuent sur leur lancée et aggravent le score. Mais, le but de Phiri (encore lui) n’est pas validé pour position irrégulière (pas évidente). Quelques rares fois, les Eléphants ont donné des sueurs froides à l’adversaire. Notamment à la 27e, où le lob de Guédégbé Corvin est passé de justesse à côté des buts de Kaumbwa Davy.
Dès la reprise, Kouadio Georges, le coach ivoirien fait sortir Guédégbé pour faire entrer Tanoh Jacques. Cela ne change rien au jeu ivoirien. Dans tous les compartiments, les Zambiens continuent de régner en maître. Au prix d’un beau mouvement d’ensemble, Singuluma Given corse l’addition (49e). Les observateurs, friands du beau spectacle, tombent sous le charme zambien. Les Eléphants sont hués. Entre temps, N’Gossan Antoine, est entré en lieu et place de Trazié Charles, peu inspiré. Sa présence donne un peu de tonus à l’attaque ivoirienne. Mais la lucidité est toujours en vacances.
Les cadets de Kalusha Bwalya vont sonner le glas des Ivoiriens. Sous pression, la défense des Eléphants se fourvoie. Sakala Makundika (remplaçant de Lwipa Ignatius) en profite pour glisser le ballon au fond des filets (88). A 0-3, les pachydermes sont humiliés sur leurs bases.
Il faut noter que dans les derniers instants de la partie, un défenseur ivoirien, Saouré Florent, auteur d’un vilain geste sur un Zambien, a été expulsé. Il ne disputera pas les deux rencontres à venir. Où la Côte d’Ivoire est, désormais, condamnée à battre la Tanzanie et le Sénégal pour s’ouvrir les portes de la demi-finale. Une équation qui sera difficile à résoudre. Mais, les joueurs, à l’image d’Alassane Karamoko, y croient «Tout est encore possible. On peut mal commencer et terminer fort. Nous allons nous remettre au travail pour attaquer les deux derniers matches de poule avec beaucoup de détermination et de sérieux. Dans ce match, nous n’avons pas été ridicules, mais la chance nous a tourné le dos».
Jean-Baptiste Behi
Compaoré et Yayi Boni: “exprimer notre solidarité à la Côte d’Ivoire”
Les Présidents Blaise Compaoré, Yayi Boni et le Premier ministre du Togo, Gilbert Houngbo, ont tenu à assister à l’ouverture de la 1ère édition du Championnat d’Afrique des nations de football (Chan). Une manifestation sportive en l’honneur des joueurs évoluant sur le continent.
Le président du Burkina Faso qui a été le premier à fouler le sol ivoirien, a expliqué les raisons de sa présence. «Nous sommes venu exprimer le sentiment très fort de fraternité, de solidarité et d’amitié qui existe entre nos deux pays. Mais aussi saluer l’attachement de la Côte d’Ivoire à la promotion des valeurs humaines sur le continent à travers le sport», a indiqué Blaise Compaoré, qui, depuis 10 ans, attérit pour la première fois à Abidjan.
Par ailleurs, le facilitateur de la crise ivoirienne a souligné qu’avec l’honneur fait au continent en lui confiant l’organisation de la coupe du monde 2010, il est utile que les dirigeants africains, à travers le Chan, valorisent le talent des footballeurs dans leurs championnats respectifs. C’est pourquoi, il s’est réjoui de l’organisation de cette compétition en Côte d’Ivoire. Un challenge qui, dit-il, démontre aux yeux du monde, que le pays reste debout.
Yayi Boni et Gilbert Houngbo ne diront pas autre chose. Pour ces derniers, leur présence aux côtés du Président Gbagbo à l’occasion du Chan traduit la solidarité entre tous les responsables politiques de l’Afrique. «Pour le lancement du Chan, une fête de la jeunesse africaine, il était de notre devoir de venir exprimer notre soutien et notre solidarité au peuple ivoirien, de l’aider à relever le défi de l’organisation, mais aussi celui de la réconciliation de tous les Ivoiriens, pour une paix durable en Côte d’Ivoire», ont-ils souligné.
D. Mohamed
Option : Savoir se dépasser
C’est le Pr Dédi Séry qui disait un jour sur un plateau de télévision: «La charité républicaine commence par l’autre», contrairement à «la charité bien ordonnée (qui) commence par soi-même». La défaite des Eléphants, hier, face aux Zambiens nous fait penser à cette autre forme de charité. On pourrait même parler de leçon d’hospitalité qui commande qu’on ne contrarie pas un hôte, c’est-à-dire un frère qui quitte son village, son pays, pour venir s’amuser avec vous.
Prise sous cet angle, la défaite du Onze national ivoirien sur ses propres installations pourrait ne pas déranger outre mesure les hommes politiques et autres partisans du panafricanisme. Qui ont à cœur de tout mettre en œuvre pour renforcer leurs relations d’amitié et de coopération. Mais, il s’agit ici d’une compétition sportive où la règle est simple: «Que le meilleur gagne». Si vous n’avez pas gagné, ce n’est donc pas par «charité républicaine» ou par «hospitalité». Mais par incompétence et faiblesse. C’est en cela que la victoire de la Zambie face à la Côte d’Ivoire jette quelque peu le froid sur le Chan 2009, étant entendu que généralement en pareille situation, le public local, majoritaire, finit par bouder la compétition, toutes choses préjudiciables aux organisateurs certes, mais aussi et surtout à la qualité du championnat.
Car le sport est comme la danse. Il n’est beau et gai que dans un grand cercle de spectateurs, d’admirateurs ou d’adversaires qui lancent à la fois des cris de félicitations de même que des hourras de désapprobation, face à telle ou telle phase ou démonstration.
C’est pourquoi, plutôt de jeter la pierre à la bande à Kouadio Georges, il faut considérer cette défaite comme une manière d’inviter les équipes hôtes à croire également en leurs chances de faire un bon Chan. Dans lequel on n’est pas forcément favori parce qu’on est le pays hôte, pays organisateur.
Les équipes devront donc compter, chacune, sur leur savoir-faire et non sur la présence d’une foule de supporters qui, eux-mêmes en se rendant au stade, s’attendent avant tout à du beau jeu. Il faut, dès lors, dédramatiser les choses et exhorter les Eléphants au nécessaire dépassement de soi. Qui fait de tout être pensant ce que Nietzsche a appelé le «surhomme». C’est-à-dire qu’on peut être mauvais aujourd’hui et demain être bon. Tout comme on peut mal démarrer un championnat et l’achever avec éclat. Le tout est de prendre conscience de ses faiblesses aux fins de les améliorer au fur et à mesure. Quoique choqués par la défaite des Eléphants, de nombreux Ivoiriens restent certainement persuadés que leur équipe sera capable du bond qualitatif pour faire honneur non pas aux seuls consommateurs du football. Mais aussi à tous les internationaux ivoiriens qui ont su hisser autour de Didier Drogba, l’équipe nationale à un niveau appréciable. En dépit, bien entendu, de la dernière prestation décriée à la Can 2008 à Accra. L’espoir est donc permis.
par Abel Doualy
Kouadio Georges, coach des Éléphants : “La qualification est possible”
Il a regagné les vestiaires les yeux fermés et la tête basse. Kouadio Georges, le coach des Eléphants, n’a jamais subi un tel affront depuis qu’il exerce le métier d’entraîneur. La lourde défaite de son équipe face à la sélection zambienne l’a beaucoup ébranlé. «Surtout à cause de ce public venu nombreux nous soutenir. La pilule est difficile à avaler; mais le sport est ainsi fait», dit-il, la gorge nouée. Et de reconnaître que la Côte d’Ivoire est tombée sur plus forte qu’elle. «La Zambie n’a pas usurpé sa large victoire. Elle la mérite. Cependant, j’avoue que les erreurs individuelles et des gestes d’inattention nous ont été préjudiciables. C’est vraiment dommage», déplore Kouadio.
Avec cette défaite d’entrée, la Côte d’Ivoire peut-elle se ressaisir? A cette préoccupation, le coach répond par l’affirmative. «Nous pouvons relever ce défi. Il suffit d’y croire jusqu’au bout. Il n’y a pas de calcul à faire. Il faut battre la Tanzanie et le Sénégal pour disputer les demi-finales. La tâche s’annonce rude; mais nous pouvons réussir ce coup. La qualification est possible. Je répète que je suis malheureux pour le public qui a effectué le déplacement. Mais rien n’est encore perdu», pense-t-il.
La Côte d’Ivoire croisera le fer avec la Tanzanie mercredi. Ce sera le face-à-face des vaincus de la première journée. Les Tanzaniens ont, en effet, plié l’échine devant les Sénégalais (0-1).
Au classement, la Zambie (3 points +3) est leader devant le Sénégal, deuxième (3 points+1), la Tanzanie, (0 pt 61). La Côte d’Ivoire (0 pt -3) est lanterne rouge du Groupe A.
Jean-Baptiste Behi
Focus/ Yamoussoukro-Bouaké : Forte implication de l’Onuci
L’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci) est partie prenante dans l’organisation du Championnat d’Afrique des nations (Chan) qui bat son plein à Abidjan et à Bouaké. Les hommes de Choi que le président de la Fédération ivoirienne de football et du Comité d’organisation de la compétition (Cochan 2009) a sollicités pour que la fête soit totale jouent bien leur partition. En tout cas, à Yamoussoukro où nous avons assisté à la cérémonie d’ouverture du Village Chan (Vichan), ils étaient très visibles. «Nous avons, grâce au détachement du génie français et au bataillon pakistanais, remis en état les sites qui abritent aujourd’hui les Villages Chan à Yamoussoukro et à Bouaké. En ce moment (Ndlr: hier) nous participons à la mobilisation générale aux côtés du Comité national de soutien aux Eléphants (Cnse) mandaté par le comité d’organisation. C’est ce que nous avons décidé de faire au cours de cette compétition», explique Mlle Lassila Nzegimana, la chargée locale de l’information de l’Onuci occupée à photographier les acteurs des deux principaux groupes d’animation du «village», la section locale des «Mamans Eléphants» et «la Famille Eléphants tout terrain» qui rivalisaient d’adresse. Mais les soldats de la paix ne sont pas qu’au Vichan 2009. Un tour à l’Inphb et à l’Hôtel Président, confirme la forte implication de l’Onuci. Cortèges d’officiels, d’organisateurs, de communicateurs et d’assistants médicaux, etc. Ils sont dans tous les compartiments de l’organisation. Sur le deuxième point, Mlle Lassila informe que des ambulances totalement équipées sont affectées à toutes les équipes du groupe B et qu’un hélicoptère de l’Onuci stationne dans les environs de l’Hôtel Président, prêt à décoller en cas d’évacuation d’urgence de joueur blessé. Rien que dans le domaine médical, l’Onuci a mobilisé, selon Lassila, 180 hommes et femmes, pour la plupart des médecins (90 à Bouaké et autant à Yamoussoukro). Autrement dit, c’est tout le génie militaire français basé à Yamoussoukro et le bataillon pakistanais de Bouaké qui ont été réquisitionnés pour faire en sorte que la fête soit une réussite.
Ce redéploiement entre dans le cadre de leur mission. Car l’Onu, c’est également la recherche et la promotion de la paix par le sport.
Paul Bagnini
Le Zimbabwe défie le Ghana
Les amoureux du football de la Région de la Vallée du Bandama, longtemps sevrés de spectacles, seront gâtés. Après l’ouverture de la compétition, dimanche, à Abidjan par le match entre la Côte d’Ivoire, le pays organisateur et la Zambie, les équipes de la poule B qui évolueront sur la pelouse du stade municipal de Bouaké, entrent en lice ce lundi. Avec les affiches: Ghana-Zimbabwe (15 h GMT), RD Congo-Libye (18 h). Deux chocs qui s’annoncent épiques entre ces quatre formations qui aspirent toutes à une place qualificative pour les demi-finales.
Face aux Warriors du Zimbabwe, les Black Stars confirmeront –ils leur titre de favoris de la poule B ? En tout cas, à l’analyse des déclarations d’avant compétition de Milovan Rajevic, leur entraîneur, le Ghana effectue le déplacement en terre ivoirienne avec la ferme ambition de remporter le trophée. Un sacre qui, dit-on du côté d’Accra, passe nécessairement par une victoire sur le Zimbabwe «Dans cette compétition, nous ne craignons personne. Nous disposons d’un solide groupe capable de nous valoir des satisfactions. Pour dire que mes joueurs vont vendre cher leur peau devant n’importe quel adversaire», a averti Milovan Rajevic, l’entraîneur des Black stars. Pour venir à bout des Zimbabwéens, les Ghanéens miseront sur leur esprit de la gagne. Et sur l’efficacité et la puissance de son avant- centre Osei Randsford, leur buteur et artisan principal du succès des Black Satellites à la CAN des juniors au «Rwanda».
Mais ces arguments suffiront-ils aux Ghanéens, pour se défaire de leurs adversaires? Difficile de le dire. Car la qualification des Warriors pour le Chan atteste le talent et la classe qu’ils ont à revendre. Et pour cause. Lors des éliminatoires, les héritiers de Mwari Benjani, pétillant de forme, se sont payé le luxe de sortir de la compétition, la Namibie et les Bafana Bafana d’Afrique de sud.
Un parcours triomphal qui leur a permis de s’ouvrir les portes de la Côte d’Ivoire.
Cet exploit, les Zimbabwéens auront à cœur de le rééditer devant les Ghanéens.
Après ce choc à l’issue incertaine entre le Ghana et le Zimbabwe, les formations de la RD Congo et de la Libye se rencontreront dans un match qui, également, promet des étincelles.
Une belle affiche que ni l’une ni l’autre formation ne voudra perdre, au risque de compromettre ses chances de qualification, pour les demi-finales. Pour leur première apparition sur la pelouse du stade municipal de Bouaké, les Léopards locaux entendent battre leurs adversaires libyens. Afin de démontrer que la qualification acquise par leur pays pour le dernier tour des éliminatoires combinées CAN/Mondial 2010, est loin d’être usurpée.
Mais, le onze libyen nourrit le secret espoir de repartir avec le trophée et ne veut pas décevoir les espoirs du peuple de la Jamahiriya libyenne.
Diallo Mohamed
Repères
Douleur. Jacques Anouma, le président de la FIF et du Cochan, était très abattu après la défaite des Eléphants. Il a eu du mal à quitter le stade Félix Houphouet-Boigny.
Presse. La délégation sénégalaise est venue avec une quinzaine de journalistes sportifs. Comme quoi, cette compétition représente beaucoup pour ce pays éliminé des éliminatoires Can/Mondial 2010. Forfait. Blessé à la cheville, Séry Jean Michael, le milieu de terrain des Eléphants, est out. Il a été remplacé par N’Gossan Antoine qui était à l’essai en Europe.
Les Ivoiriens, avec à leur tête le Chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, étaient venus nombreux pour savourer la victoire avec les Eléphants. Hélas! Les choses ont tourné autrement. Devant une équipe conquérante de la Zambie, la formation de Côte d’Ivoire s’est lourdement effondrée (0-3). Une véritable douche froide qui a endeuillé le public du stade Félix Houphouet-Boigny, devenu flambant neuf. «Nous pensons qu’il n’y a plus d’espoir. Il ne faut plus rêver. Car cette équipe que nous venons de voir n’a aucun orgueil…», dit, tout enragé, Kouamé Joseph (habillé aux couleurs nationales), un supporter ivoirien, visiblement déçu.
Les signes de la déroute ivoirienne étaient déjà visibles dès les 20 premières minutes quand le gardien Angban Léopold a dû sortir le grand jeu pour contrer trois balles chaudes zambiennes.
La pression adverse s’accentue. Dans l’entre-jeu, les Chipolopolo sont omniprésents. En attaque, ils se montrent très menaçants. En défense, ils musèlent les attaquants ivoiriens.
Comme il fallait s’y attendre, ce qui devait arriver arriva. Sur son côté gauche, la Côte d’Ivoire perd un ballon. L’ailier Sakwana James le récupère réussit un débordement. Banda Henry Phiri, à l’affût, laisse impuissant Angban (35e). On croyait les Ivoiriens capables de réaction. Rien n’y fit. Au contraire, les Zambiens continuent sur leur lancée et aggravent le score. Mais, le but de Phiri (encore lui) n’est pas validé pour position irrégulière (pas évidente). Quelques rares fois, les Eléphants ont donné des sueurs froides à l’adversaire. Notamment à la 27e, où le lob de Guédégbé Corvin est passé de justesse à côté des buts de Kaumbwa Davy.
Dès la reprise, Kouadio Georges, le coach ivoirien fait sortir Guédégbé pour faire entrer Tanoh Jacques. Cela ne change rien au jeu ivoirien. Dans tous les compartiments, les Zambiens continuent de régner en maître. Au prix d’un beau mouvement d’ensemble, Singuluma Given corse l’addition (49e). Les observateurs, friands du beau spectacle, tombent sous le charme zambien. Les Eléphants sont hués. Entre temps, N’Gossan Antoine, est entré en lieu et place de Trazié Charles, peu inspiré. Sa présence donne un peu de tonus à l’attaque ivoirienne. Mais la lucidité est toujours en vacances.
Les cadets de Kalusha Bwalya vont sonner le glas des Ivoiriens. Sous pression, la défense des Eléphants se fourvoie. Sakala Makundika (remplaçant de Lwipa Ignatius) en profite pour glisser le ballon au fond des filets (88). A 0-3, les pachydermes sont humiliés sur leurs bases.
Il faut noter que dans les derniers instants de la partie, un défenseur ivoirien, Saouré Florent, auteur d’un vilain geste sur un Zambien, a été expulsé. Il ne disputera pas les deux rencontres à venir. Où la Côte d’Ivoire est, désormais, condamnée à battre la Tanzanie et le Sénégal pour s’ouvrir les portes de la demi-finale. Une équation qui sera difficile à résoudre. Mais, les joueurs, à l’image d’Alassane Karamoko, y croient «Tout est encore possible. On peut mal commencer et terminer fort. Nous allons nous remettre au travail pour attaquer les deux derniers matches de poule avec beaucoup de détermination et de sérieux. Dans ce match, nous n’avons pas été ridicules, mais la chance nous a tourné le dos».
Jean-Baptiste Behi
Compaoré et Yayi Boni: “exprimer notre solidarité à la Côte d’Ivoire”
Les Présidents Blaise Compaoré, Yayi Boni et le Premier ministre du Togo, Gilbert Houngbo, ont tenu à assister à l’ouverture de la 1ère édition du Championnat d’Afrique des nations de football (Chan). Une manifestation sportive en l’honneur des joueurs évoluant sur le continent.
Le président du Burkina Faso qui a été le premier à fouler le sol ivoirien, a expliqué les raisons de sa présence. «Nous sommes venu exprimer le sentiment très fort de fraternité, de solidarité et d’amitié qui existe entre nos deux pays. Mais aussi saluer l’attachement de la Côte d’Ivoire à la promotion des valeurs humaines sur le continent à travers le sport», a indiqué Blaise Compaoré, qui, depuis 10 ans, attérit pour la première fois à Abidjan.
Par ailleurs, le facilitateur de la crise ivoirienne a souligné qu’avec l’honneur fait au continent en lui confiant l’organisation de la coupe du monde 2010, il est utile que les dirigeants africains, à travers le Chan, valorisent le talent des footballeurs dans leurs championnats respectifs. C’est pourquoi, il s’est réjoui de l’organisation de cette compétition en Côte d’Ivoire. Un challenge qui, dit-il, démontre aux yeux du monde, que le pays reste debout.
Yayi Boni et Gilbert Houngbo ne diront pas autre chose. Pour ces derniers, leur présence aux côtés du Président Gbagbo à l’occasion du Chan traduit la solidarité entre tous les responsables politiques de l’Afrique. «Pour le lancement du Chan, une fête de la jeunesse africaine, il était de notre devoir de venir exprimer notre soutien et notre solidarité au peuple ivoirien, de l’aider à relever le défi de l’organisation, mais aussi celui de la réconciliation de tous les Ivoiriens, pour une paix durable en Côte d’Ivoire», ont-ils souligné.
D. Mohamed
Option : Savoir se dépasser
C’est le Pr Dédi Séry qui disait un jour sur un plateau de télévision: «La charité républicaine commence par l’autre», contrairement à «la charité bien ordonnée (qui) commence par soi-même». La défaite des Eléphants, hier, face aux Zambiens nous fait penser à cette autre forme de charité. On pourrait même parler de leçon d’hospitalité qui commande qu’on ne contrarie pas un hôte, c’est-à-dire un frère qui quitte son village, son pays, pour venir s’amuser avec vous.
Prise sous cet angle, la défaite du Onze national ivoirien sur ses propres installations pourrait ne pas déranger outre mesure les hommes politiques et autres partisans du panafricanisme. Qui ont à cœur de tout mettre en œuvre pour renforcer leurs relations d’amitié et de coopération. Mais, il s’agit ici d’une compétition sportive où la règle est simple: «Que le meilleur gagne». Si vous n’avez pas gagné, ce n’est donc pas par «charité républicaine» ou par «hospitalité». Mais par incompétence et faiblesse. C’est en cela que la victoire de la Zambie face à la Côte d’Ivoire jette quelque peu le froid sur le Chan 2009, étant entendu que généralement en pareille situation, le public local, majoritaire, finit par bouder la compétition, toutes choses préjudiciables aux organisateurs certes, mais aussi et surtout à la qualité du championnat.
Car le sport est comme la danse. Il n’est beau et gai que dans un grand cercle de spectateurs, d’admirateurs ou d’adversaires qui lancent à la fois des cris de félicitations de même que des hourras de désapprobation, face à telle ou telle phase ou démonstration.
C’est pourquoi, plutôt de jeter la pierre à la bande à Kouadio Georges, il faut considérer cette défaite comme une manière d’inviter les équipes hôtes à croire également en leurs chances de faire un bon Chan. Dans lequel on n’est pas forcément favori parce qu’on est le pays hôte, pays organisateur.
Les équipes devront donc compter, chacune, sur leur savoir-faire et non sur la présence d’une foule de supporters qui, eux-mêmes en se rendant au stade, s’attendent avant tout à du beau jeu. Il faut, dès lors, dédramatiser les choses et exhorter les Eléphants au nécessaire dépassement de soi. Qui fait de tout être pensant ce que Nietzsche a appelé le «surhomme». C’est-à-dire qu’on peut être mauvais aujourd’hui et demain être bon. Tout comme on peut mal démarrer un championnat et l’achever avec éclat. Le tout est de prendre conscience de ses faiblesses aux fins de les améliorer au fur et à mesure. Quoique choqués par la défaite des Eléphants, de nombreux Ivoiriens restent certainement persuadés que leur équipe sera capable du bond qualitatif pour faire honneur non pas aux seuls consommateurs du football. Mais aussi à tous les internationaux ivoiriens qui ont su hisser autour de Didier Drogba, l’équipe nationale à un niveau appréciable. En dépit, bien entendu, de la dernière prestation décriée à la Can 2008 à Accra. L’espoir est donc permis.
par Abel Doualy
Kouadio Georges, coach des Éléphants : “La qualification est possible”
Il a regagné les vestiaires les yeux fermés et la tête basse. Kouadio Georges, le coach des Eléphants, n’a jamais subi un tel affront depuis qu’il exerce le métier d’entraîneur. La lourde défaite de son équipe face à la sélection zambienne l’a beaucoup ébranlé. «Surtout à cause de ce public venu nombreux nous soutenir. La pilule est difficile à avaler; mais le sport est ainsi fait», dit-il, la gorge nouée. Et de reconnaître que la Côte d’Ivoire est tombée sur plus forte qu’elle. «La Zambie n’a pas usurpé sa large victoire. Elle la mérite. Cependant, j’avoue que les erreurs individuelles et des gestes d’inattention nous ont été préjudiciables. C’est vraiment dommage», déplore Kouadio.
Avec cette défaite d’entrée, la Côte d’Ivoire peut-elle se ressaisir? A cette préoccupation, le coach répond par l’affirmative. «Nous pouvons relever ce défi. Il suffit d’y croire jusqu’au bout. Il n’y a pas de calcul à faire. Il faut battre la Tanzanie et le Sénégal pour disputer les demi-finales. La tâche s’annonce rude; mais nous pouvons réussir ce coup. La qualification est possible. Je répète que je suis malheureux pour le public qui a effectué le déplacement. Mais rien n’est encore perdu», pense-t-il.
La Côte d’Ivoire croisera le fer avec la Tanzanie mercredi. Ce sera le face-à-face des vaincus de la première journée. Les Tanzaniens ont, en effet, plié l’échine devant les Sénégalais (0-1).
Au classement, la Zambie (3 points +3) est leader devant le Sénégal, deuxième (3 points+1), la Tanzanie, (0 pt 61). La Côte d’Ivoire (0 pt -3) est lanterne rouge du Groupe A.
Jean-Baptiste Behi
Focus/ Yamoussoukro-Bouaké : Forte implication de l’Onuci
L’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci) est partie prenante dans l’organisation du Championnat d’Afrique des nations (Chan) qui bat son plein à Abidjan et à Bouaké. Les hommes de Choi que le président de la Fédération ivoirienne de football et du Comité d’organisation de la compétition (Cochan 2009) a sollicités pour que la fête soit totale jouent bien leur partition. En tout cas, à Yamoussoukro où nous avons assisté à la cérémonie d’ouverture du Village Chan (Vichan), ils étaient très visibles. «Nous avons, grâce au détachement du génie français et au bataillon pakistanais, remis en état les sites qui abritent aujourd’hui les Villages Chan à Yamoussoukro et à Bouaké. En ce moment (Ndlr: hier) nous participons à la mobilisation générale aux côtés du Comité national de soutien aux Eléphants (Cnse) mandaté par le comité d’organisation. C’est ce que nous avons décidé de faire au cours de cette compétition», explique Mlle Lassila Nzegimana, la chargée locale de l’information de l’Onuci occupée à photographier les acteurs des deux principaux groupes d’animation du «village», la section locale des «Mamans Eléphants» et «la Famille Eléphants tout terrain» qui rivalisaient d’adresse. Mais les soldats de la paix ne sont pas qu’au Vichan 2009. Un tour à l’Inphb et à l’Hôtel Président, confirme la forte implication de l’Onuci. Cortèges d’officiels, d’organisateurs, de communicateurs et d’assistants médicaux, etc. Ils sont dans tous les compartiments de l’organisation. Sur le deuxième point, Mlle Lassila informe que des ambulances totalement équipées sont affectées à toutes les équipes du groupe B et qu’un hélicoptère de l’Onuci stationne dans les environs de l’Hôtel Président, prêt à décoller en cas d’évacuation d’urgence de joueur blessé. Rien que dans le domaine médical, l’Onuci a mobilisé, selon Lassila, 180 hommes et femmes, pour la plupart des médecins (90 à Bouaké et autant à Yamoussoukro). Autrement dit, c’est tout le génie militaire français basé à Yamoussoukro et le bataillon pakistanais de Bouaké qui ont été réquisitionnés pour faire en sorte que la fête soit une réussite.
Ce redéploiement entre dans le cadre de leur mission. Car l’Onu, c’est également la recherche et la promotion de la paix par le sport.
Paul Bagnini
Le Zimbabwe défie le Ghana
Les amoureux du football de la Région de la Vallée du Bandama, longtemps sevrés de spectacles, seront gâtés. Après l’ouverture de la compétition, dimanche, à Abidjan par le match entre la Côte d’Ivoire, le pays organisateur et la Zambie, les équipes de la poule B qui évolueront sur la pelouse du stade municipal de Bouaké, entrent en lice ce lundi. Avec les affiches: Ghana-Zimbabwe (15 h GMT), RD Congo-Libye (18 h). Deux chocs qui s’annoncent épiques entre ces quatre formations qui aspirent toutes à une place qualificative pour les demi-finales.
Face aux Warriors du Zimbabwe, les Black Stars confirmeront –ils leur titre de favoris de la poule B ? En tout cas, à l’analyse des déclarations d’avant compétition de Milovan Rajevic, leur entraîneur, le Ghana effectue le déplacement en terre ivoirienne avec la ferme ambition de remporter le trophée. Un sacre qui, dit-on du côté d’Accra, passe nécessairement par une victoire sur le Zimbabwe «Dans cette compétition, nous ne craignons personne. Nous disposons d’un solide groupe capable de nous valoir des satisfactions. Pour dire que mes joueurs vont vendre cher leur peau devant n’importe quel adversaire», a averti Milovan Rajevic, l’entraîneur des Black stars. Pour venir à bout des Zimbabwéens, les Ghanéens miseront sur leur esprit de la gagne. Et sur l’efficacité et la puissance de son avant- centre Osei Randsford, leur buteur et artisan principal du succès des Black Satellites à la CAN des juniors au «Rwanda».
Mais ces arguments suffiront-ils aux Ghanéens, pour se défaire de leurs adversaires? Difficile de le dire. Car la qualification des Warriors pour le Chan atteste le talent et la classe qu’ils ont à revendre. Et pour cause. Lors des éliminatoires, les héritiers de Mwari Benjani, pétillant de forme, se sont payé le luxe de sortir de la compétition, la Namibie et les Bafana Bafana d’Afrique de sud.
Un parcours triomphal qui leur a permis de s’ouvrir les portes de la Côte d’Ivoire.
Cet exploit, les Zimbabwéens auront à cœur de le rééditer devant les Ghanéens.
Après ce choc à l’issue incertaine entre le Ghana et le Zimbabwe, les formations de la RD Congo et de la Libye se rencontreront dans un match qui, également, promet des étincelles.
Une belle affiche que ni l’une ni l’autre formation ne voudra perdre, au risque de compromettre ses chances de qualification, pour les demi-finales. Pour leur première apparition sur la pelouse du stade municipal de Bouaké, les Léopards locaux entendent battre leurs adversaires libyens. Afin de démontrer que la qualification acquise par leur pays pour le dernier tour des éliminatoires combinées CAN/Mondial 2010, est loin d’être usurpée.
Mais, le onze libyen nourrit le secret espoir de repartir avec le trophée et ne veut pas décevoir les espoirs du peuple de la Jamahiriya libyenne.
Diallo Mohamed
Repères
Douleur. Jacques Anouma, le président de la FIF et du Cochan, était très abattu après la défaite des Eléphants. Il a eu du mal à quitter le stade Félix Houphouet-Boigny.
Presse. La délégation sénégalaise est venue avec une quinzaine de journalistes sportifs. Comme quoi, cette compétition représente beaucoup pour ce pays éliminé des éliminatoires Can/Mondial 2010. Forfait. Blessé à la cheville, Séry Jean Michael, le milieu de terrain des Eléphants, est out. Il a été remplacé par N’Gossan Antoine qui était à l’essai en Europe.