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Editorial Publié le lundi 23 février 2009 | Notre Voie

Edito (suite)

Car, en vérité, personne ne l’a encore oublié. Le 22 septembre 2002, au moment où éclatait la crise qui a coupé le pays en deux pendant ces six dernières années, cette même jeunesse africaine, dans sa tranche sous-régionale, vibrait, aux côtés de sa sœur ivoirienne, à Bouaké (370 km d’Abidjan, au centre de la Côte d’Ivoire), au rythme d’un tournoi de l’Union des Fédérations ouest-africaines de football (UFOA). Au moment de cette compétition, notre pays, faisait face à un double challenge.

Au plan politique, il s’agissait pour l’Etat de redorer son blason écorné par un coup d’Etat militaire et la chaotique gestion de la transition qui a débouché sur l’avènement de la IIème République.
Au plan sportif, M. Jacques Bernard Anouma, fraîchement chargé de conduire la Fédération ivoirienne de Football (FIF) et promu président de l’UFOA, tentait de réveiller le football sous-régional de son sommeil comateux, rythmé par des conflits de personnes tels que l’Afrique sait en produire.

A Bouaké, se souvient-on encore, la remarquable et curieuse note dans l’engouement autour de cette compétition de l’UFOA était la palme de la mobilisation arrachée par la presse internationale. Tous les grands médias dont les représentants gargouillent dans les méandres des coups bas sur le continent noir étaient au rendez-vous. Les Ivoiriens, dépositaires de l’ambiance festive et de la bonne humeur, n’ont pu déceler l’alerte qui leur était adressée par l’inhabituelle présence massive des journalistes étrangers. Dans la nuit du mardi 18 au mercredi 19 septembre 2002, tout le monde s’est retrouvé naturellement pris en otage dans la tentative de coup d’Etat qui allait être transformée en rébellion, faisant plus tard de Bouaké, ponctuelle capitale de l’UFOA au moment des faits, le fief du mouvement rebelle. La Côte d’Ivoire, notre pays, entrait dans une absurde guerre aux tentacules divers et occultes. Coup de frein aux efforts de Laurent Gbagbo, premier président de la IIème République, pour laver l’image de la nation convalescente ! A l’eau, la tentative de Jacques Anouma pour réveiller l’UFOA ! Fini la fête de la jeunesse africaine à Bouaké autour du football !

Plus de six ans après ce douloureux épisode, le hasard a voulu que M. Issa Hayatou, le président de la Confédération africaine de football (CAF) lui-même, effectue le déplacement chez le président Gbagbo pour lui demander expressément d’accepter que la Côte d’Ivoire organise et abrite la toute première édition du Championnat d’Afrique des Nations de football (CHAN). Comme en septembre 2002, le challenge reste le même.

Au plan politique, il s’agit de passer par la jeunesse africaine, réunie à nouveau autour du football, pour laver l’image du pays qui tourne le dos à six années de guerre ; de montrer au monde entier, par la magie des ondes, des images et des plumes, que la Côte d’Ivoire est et demeure fréquentable ; que malgré la crise, les fondamentaux de l’Etat ivoirien sont intacts et que le peuple de Côte d’Ivoire n’a rien perdu de son hospitalité.

Au plan sportif, la bonne organisation de la compétition permettra à Issa Hayatou et à ses collaborateurs de la CAF de se convaincre de la justesse de leur décision de créer le CHAN, un tournoi viable, véritable vitrine pour les joueurs locaux jusque-là oubliés des contrats mirobolants décrochés par leurs frères expatriés en Europe et ailleurs, dans les pays nantis.

Ces paris sont presque déjà gagnés. Au plan politique, les huit équipes qualifiées, à savoir la Côte d'Ivoire (Pays organisateur), la Zambie, le Sénégal, la Tanzanie (groupe A), le Ghana, le Zimbabwe, la RD Congo et la Libye (groupe B) évoluent respectivement à Abidjan (autrefois bastion des loyalistes au Sud) et à Bouaké (ancien fief des ex-rebelles au centre du pays). Fini l’image de pays partitionné ! Et pour marquer le coup, l’ouverture de cette compétition a enregistré, outre la présence du président béninois Yayi Boni, celle remarquable du Burkinabé Blaise Compaoré qui n’avait plus foulé le sol abidjanais depuis neuf (9) ans.

Au plan sportif, vu les premiers résultats sur le terrain, la certitude est établie que le continent africain regorge de talentueux athlètes locaux et ce championnat continental imaginé pour les mettre en valeur pourrait, avec de la persévérance, fortement concurrencer la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), en volume de spectacle et en rentabilité financière. Alors, place au football pour chasser nos vilains souvenirs des tristes évènements qui lui avaient été pernicieusement couplés en 2002.

Bon CHAN, et paix à l’Afrique !

C.E cesaretou2002@yahoo.fr
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