Amadou Gon Coulibaly prévient : "La filière coton risque de mourir"

L’or blanc risque de partir en fumée. Recevant vendredi les bailleurs de fonds à son cabinet, le ministre de l’Agriculture, Amadou Gon Coulibaly, a déploré « l’agonie » dans la filière cotonnière. «Nous sommes confrontés aux problèmes de semences ; des intrants mais surtout de la désorganisation des mouvements coopératifs et les arriérés de payement vis-à-vis des paysans. Si rien n’est fait d’ici à l’horizon 2010, alors le secteur va mourir», s’est-il alarmé devant les représentants de la Banque mondiale (BM), de la Fao, de l’Union européenne, de l’Agence française de développement (Afd) et du Fonds international de développement agricole (Fida). Cette préoccupation n’est pas tombée dans des oreilles de sourd. Puisque la relance des investissements dans le secteur agricole occupe une place de choix dans l’agenda des bailleurs de fonds. Selon Madani Tall, directeur des opérations de la BM à Abidjan, l’institution financière internationale ne va pas faillir à cette mission. «On ne peut pas laisser ce secteur mourir. Nous sommes prêt à soutenir les actions pour relancer la filière. Tout sera fait pour redresser la barre pour le bien-être des paysans», a-t-il rassuré. L’Afd a également souligné son soutien pour la relance des activités agricoles notamment dans la riziculture et le coton. «Après une longue période d’absence liée aux vicissitudes de la vie notamment la crise armée du 19 septembre 2002, nous sommes de retour pour aider le gouvernement dans sa volonté de bâtir une solide politique agricole. Ce secteur est la base de l’économie ivoirienne. Il contribue à la réduction de la pauvreté aussi c’est un secteur pourvoyeur d’emploi donc très dynamique. Il est donc hors de question que nous n’appuyons pas la Côte d’Ivoire » a soutenu Philippe Cyrille Berton, directeur de l’Afd, avant de préciser que l’agriculture occupe une place de choix dans la reprogrammation des priorités de son institution. M. Berton estime que les émeutes de la faim en 2008 doivent interpeller tous les partenaires au développement sur les efforts à consentir pour assurer la sécurité alimentaire.

OM