“La Côte d'Ivoire is back ", avait lancé le Président de la République, Sem Laurent Gbagbo, au dernier sommet de l'Oua tenu à Lusaka (Zambie) en 2001. Sommet au cours duquel, notre compatriote Essy Amara avait été désigné par l'Afrique pour conduire la commission pour la mise en route de la future Union africaine (Ua). Quelque peu écornée du fait de la guerre qu'a traversée la Côte d'Ivoire, la destination ivoire semble être conseillée aujourd'hui, grâce au forcing diplomatique du chef de l'Etat ivoirien. D'abord, le Président de la République débordant d'énergie pour redonner vie aux organisations sous-régionales. Si son engagement personnel aux côtés de ses pairs ouest-africains pour redynamiser et réadapter la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) n'est plus à démontrer, Laurent Gbagbo procède par petits pas diplomatiques à récréer le plus vieil instrument d'intégration sous-régionale : le Conseil de l'Entente. Selon des sources diplomatiques, le Président ivoirien fait de la " résurrection " du Conseil de l'Entente, un challenge politique. La Côte d'Ivoire qui abrite le siège de cette Institution n'a jamais manqué de se mettre à jour au niveau des cotisations. Selon les informations, dès son accession à la Magistrature suprême en octobre 2000, la question du fonctionnement du Conseil de l'Entente a toujours préoccupé le nouveau locataire de la Présidence ivoirienne. Les sources avancent même que seule la Côte d'Ivoire est à jour de ses cotisations dans la plus ancienne organisation ouest-africaine suscitée par le président Houphouët-Boigny en 1959. C'est cet esprit de repositionnement du Conseil de l'Entente que le Président de la République a jugé utile que la crise ivoirienne soit réglée par la facilitation de ses pairs membres du Conseil. Lorsque la Côte d'Ivoire a été désignée pour organiser cette première édition du Chan, le chef de l'Etat ivoirien a porté cette nouvelle aux autres membres du Conseil de l'Entente. Pour Laurent Gbagbo, le choix de la Côte d'Ivoire est une victoire pour tous les pays qui regroupent le conseil. La présence des chefs d'Etat et leurs représentants à la cérémonie d'ouverture de cet important événement explique cette volonté du Président Gbagbo. Avec un peu de stabilité et de lisibilité, Laurent Gbagbo réchauffe les relations internationales et récrée les ambiances de bon voisinage qui ont toujours existé depuis les indépendances.
Zéré de Mahi
Zéré de Mahi