La brigade mixte de Bangolo, dont on disait tant de bien, s'est tristement illustrée. Elle vient de bastonner à la sauvage, un jeune qui a eu des démêlés avec un acheteur de produits. Selon les témoignages recueillis au téléphone, le mardi 17 février 2009, le jeune Nahé Athanase, 25 ans, de Dianhounbli s/P de Zêo (Bangolo), est parti d'Abidjan, pour vendre le café de son défunt père au village. Mais, n'étant pas tombé d'accord avec l'acheteur sur le poids à facturer, il lui demande de descendre son produit du véhicule. L'acheteur s'y oppose, estimant qu'il ne s'est pas trompé sur le poids. Le propriétaire monte à bord de l'engin pour prendre ses sacs de café. Les manœuvres se jettent sur lui, le rouent de coups. Au cours de la bagarre, le pare-brise du véhicule vole en éclats. L'acheteur se dépêche à la gendarmerie et porte plainte. Des éléments sont détachés et font une descente dans le village. Ils défoncent la porte de la maison des parents Nahé Athanase et le tabassent jusqu'à ce qu'il perde connaissance. En plus, selon toujours nos sources, l'acheteur leur dit qu'il y a d'autres sacs de café dans la maison. Ils les font charger et embarquent l'agonisant pour Bangolo où il a été hospitalisé. Le lendemain, à peine il retrouve ses esprits qu'il est conduit à la brigade. Arrivé là-bas, il s'écroule et l'on le ramène à l'hôpital et le menotte sous le hangar à un banc, sans signaler sa présence au médecin. Pendant ce temps le véhicule chargé de produit, est immobilisé à la brigade. Vers 18 h, le frère de l'infortuné alerte le préfet et le Commandant du Centre de Commandement intégré (Cci). C'est alors que Nahé Athanase est admis en salle de soin. Et vu le tollé soulevé par cette affaire, la gendarmerie avait confisqué le carnet médical, afin qu'on ne découvre pas le diagnostic du médecin. Il a fallu encore la pression pour le rendre. Les premiers soins ont été assurés par le Conseil général de Bangolo. Selon son frère Gérard, il doit être admis en neurologie à Abidjan. Interrogé au téléphone, le chef de brigade adjoint, Victor Gbahou, avoue regretter ce qui s'est passé : " Je souhaite que cette affaire se règle en famille, entre nous. Nous n'avons pas besoin de faire parler de nous de cette manière-là ". Apparemment, il s'excuse et n'aimerait pas que les efforts de la brigade mixte de Bangolo, plusieurs fois salués, soient noyés par de telles erreurs.
Germain Séhoué
Germain Séhoué