Chan 2009 - Côte d’Ivoire 2009 : le CHAN

La Côte d’Ivoire s’est réveillée ce matin avec une terrible gueule de bois. Résultat de sa cuisante défaite du dimanche, face à la Zambie, qui a saoulé tout un peuple. En effet, en match d’ouverture du premier championnat d’Afrique des nations, Kouadio Georges et sa bande se sont lourdement affaissés devant les Chipolopolo au Stade Félix Houphouët-Boigny. Et les trois buts encaissés par Angban Vincent sonnaient plus comme une grosse humiliation pour tout un peuple qui avait son numéro Un dans les tribunes. Mais au-delà de la douleur et des frustrations, un regard à froid permet de comprendre les causes de l’échec des Eléphants.

Un collectif emprunté

Kouadio Georges et ses poulains sont apparus faibles aussi bien tactiquement que techniquement devant des Zambiens bons joueurs. Pendant les 90 minutes de cette partie, en aucun moment, Diomandé Aboubacar et ses équipiers ont fait montre d’une assise collective. La défense, elle-même, abandonnée par le milieu de terrain, ne veillait pas suffisamment sur le gardien. Le milieu de terrain n’a jamais su jouer ce rôle de courroie de transmission entre l’attaque et la défense. C’est d’ailleurs ce secteur qui a, d’entrée, faussé le jeu ivoirien. Les récupérateurs Adou Dago Blaise et Karamoko Alassane ont erré comme des âmes en peine sans gagner le moindre ballon. Diomandé Aboubacar, qui devait être le maître du secteur médian, était tout simplement méconnaissable. Et comme si cela ne suffisait pas, les milieux ailes, Mangoua Kessé et Trazié Dje Charles n’ont jamais su fermer les couloirs. Tout comme, ils n’ont réussi à peser sur la défense des Chipolopolo. Le milieu ivoirien étant à mal, c’est toute la structure de l’équipe qui s’est senti mal. A commencer par la défense. Les axiaux Néné Bi Tra et Saouré Florent n’ont pas été très bons. Même si la plupart des buts sont venus des côtés, Néné et Saouré ont failli au marquage. C’est ce qui justifie tous ces buts dans l’axe. Mais le gros souci de l’équipe de Kouadio Georges se trouve bien sur les côtés. En effet, les latéraux n’ont pas assuré. Mansou Kouakou et N’Gouan Konan n’ont pas répondu à l’attente. Si Mansou a réussi quelques montées, N’Gouan, quant à lui, est resté dans ses bas. Il a constitué une véritable passoire pour les attaquants zambiens qui n’en demandaient pas mieux. La seule satisfaction de cette défense reste l’excellente prestation du gardien Angban Vincent qui, non seulement, a retardé l’échéance mais, a évité à la Côte d’Ivoire une défaite plus large. Avec un milieu défaillant et une défense à la rue, l’attaque ne pouvait qu’être à la traîne. Privé de Ballon, Guédégbé, jusqu’à sa sortie, s’est ennuyé dans une défense zambienne très bien regroupée. Que dire de Trazié et Kessé. Ils étaient tout simplement transparents. Il a fallu l’entrée de Ngossan Antoine pour voir quelques éclaircies sur le côté. Mais, c’était insuffisant.


Des individualités pas irréprochables

A voir jouer les Eléphants, on ne peut s’empêcher de se demander si Georges Kouadio a sélectionné les meilleurs Ivoiriens du moment. Tant les individualités affichaient beaucoup d’insuffisances et de lacunes. Tout leur jeu était déchet. Incapables de conserver un ballon où de le sortir proprement, problème de transmission, battus dans les duels… tout était réuni contre les pachydermes. Pourtant, Georges Kouadio aurait pu avoir une équipe plus cohérente et plus aguerrie. Il aurait pu s’appuyer sur cinq ou six juniors qui viennent fraîchement de la CAN. Il est vrai que les U20 n’ont pas été extraordinaires à Kigali mais ils avaient l’avantage d’être en jambe. Contrairement aux garçons de Kouadio Georges qui, depuis la fin du championnat national, sont à l’arrêt. Des joueurs comme Comoé Catalin, Kouassi Koffi dit Ndieffi, Ladji Tiezan, Kadio Didier Boris (impérial à Kigali), Koné Bakary seraient des renforts de poids. Mais Georges Kouadio a voulu faire sans eux et le résultat, pour ce qui a été donné de voir le dimanche dernier, est loin de lui donner raison. Espérons que lui et ses garçons se remettront dans le bon sens de la marche demain face à la Tanzanie. Une autre contre performance éliminerait à coup sûr les Eléphants. Et c’en sera fini pour le CHAN.


Koné Lassiné