Insécurité, bétail électoral, enfants soldats - Les jeunes de la rue au centre d’un plaidoyer

Dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, concernant principalement les jeunes de la rue, M. Anderson Kouamé, homme d’affaires ayant lui-même passé plus de 20 ans dans la rue a mis sur pied une fondation chargée de sensibiliser l’opinion publique sur la question. Au cours d’une rencontre avec la presse le samedi 21 février 2009 dans ses bureaux sis à Cocody Angré, il a livré les raisons et les objectifs de ladite fondation. Selon lui, le but principal est de créer des emplois pour ces jeunes afin de les sortir de cette précarité. La fondation pour les enfants de la rue aura comme priorité de donner une formation adéquate et pratique à ces jeunes. Il s’agira par exemple de les former aux métiers de la chaudronnerie, la maçonnerie, l’électronique…sans oublier que des cours d’alphabétisation seront délivrés à ceux qui en auront besoin. « Je veux être leur porte-parole auprès des autorités car j’ai connu cette vie et je sais tous les dangers auxquels sont confrontés ces jeunes », souligne Anderson Kouamé. Et d’attirer l’attention sur les difficultés que traversent au quotidien ces milliers de jeunes livrés à eux-mêmes. « Des milliers de jeunes de la rue ont rejoint les rangs de la rébellion et des milices quand la crise militaro-politique a éclaté. Nous en avons reconnu plusieurs, et ceux qui sont revenus nous ont raconté que plusieurs des leurs sont encore dans les deux camps », a-t-il révélé. Pour lui, ces jeunes sont des proies idéales pour tous les seigneurs de guerre, et autres bandits de grand acabit. M. Kouamé assure que les jeunes de la rue sont utilisés par des gangsters pour des basses besognes comme le vol à la tire, le pickpocket et de petits larcins. Mettant ainsi très souvent leur vie en danger. « Nous devons faire preuve de solidarité envers ces frères et ces sœurs », lance-t-il. Il a stigmatisé la propension des Ivoiriens à ne plus être à l’écoute des plus démunis. « Ce n’est pas dans notre nature. Nos pères nous ont inculqué les valeurs de bonté envers les plus faibles et les plus pauvres », a rappelé M. Kouamé. C’est pourquoi, il a plaidé pour que ceux qui sont intéressés par ce combat, le rejoignent dans sa fondation afin de travailler à la construction d’une Côte d’Ivoire plus juste, plus solidaire envers tous ses enfants. Et que l’on ne s’occupe pas seulement d’eux lors des campagnes électorales, en leur faisant un ensemble de promesses qui ne seront jamais tenues.