Jacques Anouma (président du Cochan): "J’attends que les joueurs se battent du début jusqu`à la fin d’un match"

Le président de la Fif, Jacques Anouma, tout en demandant aux Eléphants de mouiller le maillot, souhaite l’indulgence et la mobilisation de tous ivoiriens.

Avec du recul, qu`elle est votre appréciation sur la déculottée des Eléphants face aux Zambiens ?
(Il observe un silence). Je ne peux qu`avoir très mal. On a mal… Nous avons désormais un genou à terre. Il faut savoir se relever et remonter la pente rapidement. Et dès ma descente d`avion (Ndlr, il a regagné Abidjan hier matin, par vol spécial) je me rendrai directement chez les joueurs pour essayer de leur remonter le moral.

Que comptez-vous faire concrètement ?
C`est un championnat et il y a 3 matches à gérer. Il y en a un qui est déjà perdu, malheureusement. Les 2 autres doivent être abordés avec beaucoup plus de sérieux. Il a manqué quelque chose à l`équipe qu`on n`arrive pas à s`expliquer. Je pense que l`encadrement technique prendra ses dispositions pour que les 2 derniers se passent correctement. Mais ce qu`il faut surtout, c`est de ne pas jeter la pierre aux enfants, de ne pas les enfoncer. Dans leur situation actuelle, ils ont plutôt besoin de plus de réconfort que de pierre. Il faut que tout le monde se remobilise pour la 2e rencontre. Et je pense que c`est jouable, vu la qualité de l`adversaire. J`avais prédit que ça allait être difficile. La 1ère journée m`a donné raison. Espérons que la suite se passe mieux que ce que nous avons vu.

Un mot sur l`engouement…
Nous avions 2 défis à relever : la mobilisation et le résultat. Pour ce qui est de la mobilisation, vous conviendrez avec moi que pour la 1ère journée, nous avons rempli notre part de responsabilité. J`espère que ça va continuer. J`ai été agréablement surpris par l`accueil que la population de Bouaké nous a réservé. Je souhaite que cela continue jusqu`à la fin. C`est à la fin que je verrai si j`aurai un diplôme de satisfecit (il rit). Restons toujours mobilisés. Ne soyons pas trop joyeux pour l`heure. La compétition est encore longue. Et il faut que les choses se passent bien, dans le calme et que le public reste toujours bien mobilisé.

L`accès des stades sera-t-il toujours gratuit ?
Ah non. Un spectacle est d`abord payant. Et même si ça devrait être le cas, c`est à nous de trouver les combinaisons pour que le public se rende nombreux au stade.

Vous qui étiez aux côtés du Président Gbagbo, qu`a-t-il ressenti après ce revers ?
Je n`étais pas avec lui dans la loge présidentielle au moment où il partait. Mais mettez-vous à sa place ; c`est un Ivoirien comme nous tous. Je pense qu`il a eu mal. Et dans ce cas-là, il vaut mieux ne rien dire. Il attend de voir la fin de ce Championnat.

Qu`avez-vous à dire aux Ivoiriens ?
Je sais qu`ils ont tous mal. Mais on ne peut jamais mesurer le degré de douleur pour savoir s`ils ont plus mal que moi. Vous n`imaginez pas la peine que je ressens en ce moment. J`ai très mal mais qu`ils sachent que c`est jouable.

Mieux vaut mal commencer et terminer fort ?
Non, je ne suis pas pour ça. Autant commencer bien et terminer bien. Nous avons mal commencé, certes. Mais il y a perdre et perdre, comme le Président Gbagbo leur avait dit. On peut perdre dans la dignité. On peut perdre un match et le public peut se lever pour vous saluer à la sortie. Je demande aux joueurs de se battre jusqu`à la fin. Dans le monde entier, partout où je passe, on me dit que les joueurs ivoiriens ne se battent pas. C`est une image qu`on doit effacer complètement. Il faut qu`ils se battent du début jusqu`à la fin d`un match. Voilà ce que j`attends de cette équipe.

Propos recueillis par
Eugène Djabia
Envoyé spécial Yakro-Bouaké
djabia05664285@yahoo.fr