La question est récurrente et semble bien être inspirée par le débarquement de l'ex-directeur général des Douanes, Gnamien Konan. On se rappelle qu'alors, "tout-puissant" patron des douaniers ivoiriens, il n'a eu que quelques jours de déclarations politiques pour se voir limoger. Quand les gouvernants se sont aperçus de "ses dérapages langagiers" (c'est selon), la sanction est tombée, sans appel. Gnamien a perdu son poste de chef de l'une des régies financières les plus importantes de la Côte d'Ivoire. Parce qu'il s'est autorisé à critiquer violemment le pouvoir des refondateurs, à faire donc de la politique. C'est la preuve que le directeur général des Douanes, qu'il est doit se garder de se mêler de politique et se contenter de remplir sa mission, celle de gérer au mieux la régie pour renflouer les caisses de l'Etat, en cette période de crise économique et financière. Aussi, durant cette mission, ne doit-il pas consacrer le droit de réserve ? Gnamien a violé, avant la fin de son mandat, ce droit de réserve. Il a été chassé. On n'a jamais vu les directeurs généraux des autres régies financières notamment, ceux du Trésor, Djédjé Mama, des Impôts, Feh Kessé…parler politique ou tenir des discours partisans pendant l'exercice de leur mandat. Mais, c'est tout à fait le contraire de l'actuel directeur général des Douanes, Alphonse Mangly qui ne se gêne pas d'être directeur de campagne (Ddc) du candidat du Front populaire ivoirien (Fpi) à Danané. Sans la moindre inquiétude et pourtant. Lorsque l'autre s'est complu à faire de la politique, il a tout simplement été débarqué. Véritable paradoxe que cela dans une République qu'on veut meilleure, ou qu'on dit meilleure et qui pourtant, tous les jours, dans les faits, expose le contraire. Evidemment, on pourrait croire qu'il a été nommé pour aider le pouvoir à se faire de l'argent pour les élections à venir. La neutralité, nous le constatons, semble peu de chose aux yeux de Mangly dans ses nouvelles fonctions. Et quand on sait ce que représente cette régie financière dans un Etat, on ne peut que s'inquiéter de l'attitude du Ddc de Gbagbo. Par ailleurs, on se demande s'il peut se porter candidat aux élections locales à Danané, avec les charges qu'il a maintenant. En tout cas, la position de Mangly ne rassure guère et il est temps que le gouvernement de Soro prenne ses responsabilités.
Paul Koudou
Paul Koudou
