Le report du 7ème congrès de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI) fait couler beaucoup d’encre et de salive. Pour Criwa Zéli, l’un des candidats à la présidence du conseil exécutif de cette institution, au-delà de la question financière évoquée par le comité d’organisation pour reporter les élections, il faut s’en tenir aux textes qui régissent l’Union. Entretien.
Notre Voie : Où en êtes-vous avec votre campagne depuis le report des élections pour la présidence du conseil exécutif de l’UNJCI?
Criwa Zéli : On était bien lancé dans notre campagne. On peut même dire que nous l’avions bouclée parce qu’elle a pris fin le 12 février dernier. Mon équipe se préparait pour se rendre au congrès qui devait se tenir le 13, 14 et 15 février à Grand-Bassam quand le Comité d’organisation nous a signifié que pour des raisons d’ordre financier, les élections étaient reportées, le temps de boucler son budget pour organiser le congrès. Mais en même temps, on nous dit qu’on pouvait toujours continuer à battre campagne jusqu’au jour du congrès. Nous continuons donc de sillonner toutes les rédactions où nous sommes chaque fois bien reçu par les confrères. Les journalistes nous écoutent et nous recueillons aussi leurs préoccupations que nous comptons intégrer dans notre programme d’action.
N.V. : En dehors du problème de financement, il y a, semble-t-il, la question du rejet de la candidature de David Mobio et celle des obsèques de Jérôme Diégou Bailly. Qu’en est-il?
C.Z. : Je pense que pour le financement, le président du comité d’organisation pourra bien vous situer. Mais, selon les informations que nous avons eues, les choses avancent bien. Pour les obsèques de Diégou Bailly, effectivement c’était prévu le 28 février prochain. Mais après des échanges entre la famille du défunt et les autorités ivoiriennes, la date des obsèques a été repoussée au 14 mars prochain.
Concernant le rejet de la candidature de David Mobio, je ne pense pas qu’elle soit liée au report du congrès. Sur le sujet du report des élections, le comité d’organisation présidé par César Etou a été clair. Il s’agit d’un problème de financement. Et nous nous en tenons à cela pour l’instant.
N.V. : Et pourtant, le rejet de la candidature de David Mobio fait l’objet de tractations au niveau du ministère de la Communication, votre tutelle…
C.Z. : Je voudrais préciser qu’au niveau de l’UNJCI, c’est le conseil d’administration qui étudie, valide et publie les candidatures à la présidence du conseil exécutif. Le Conseil d’administration a fini son travail. Il a enregistré les différentes candidatures, les a examinées et a fait publier celles qui remplissaient les conditions requises pour être candidat à la présidence du conseil exécutif. Le ministère de la Communication est certes notre tutelle, mais il ne lui revient pas d’organiser les élections au niveau de l’UNJCI. Il n’appartient pas au ministère de se prononcer sur les candidatures. Je pense bien que c’est apaiser les esprits que ces tractations se tiennent. Nous journalistes, si on refuse de respecter les textes, c’est-à-dire les lois que nous-mêmes nous avons édités, comment pourrons-nous être des éducateurs crédibles dans la société. En voulant faire des compromissions, nous fragilisons l’UNJCI. Et nous ne pouvons pas cautionner cela.
N.V. : L’UNJCI ne s’est-elle pas déjà fragilisée elle-même à travers l’attitude de son conseil d’administration ?
C.Z. : Le président du conseil d’administration a convoqué ses membres régulièrement le samedi 24 janvier 2009. Ils ont délibéré sereinement sur les candidatures qu’ils ont reçues. Et, au sortir de leur délibération, ils ont reconnu qu’il y a deux candidatures qui remplissaient les conditions et une autre qui ne les remplissait pas. Ils ont donc rejeté cette candidature. Le lundi 26 janvier, le président du conseil d’administration a tenu une réunion informelle d’information pour dire voici ce que nous avons décidé, et c’est à l’issue de cette réunion qu’un membre du conseil d’administration a fait la proposition d’accorder un délai de 48h, dans l’esprit de cohésion sociale, au confrère dont la candidature a été rejetée. Il y a eu un débat houleux entre eux. Finalement, le président a lâché prise pour dire qu’il faut accorder les 48h. Mais à un moment, ils se sont rendu compte que leur décision n’était pas conforme au règlement intérieur de l’UNUJCI. Je crois bien que c’est pourquoi la procédure a pris fin. Maintenant, on veut discuter en dehors des textes. Je dis non. Ce n’est pas juste. Moi, je suis juriste. Je ne peux pas travailler en dehors des textes et des lois que nous-mêmes, sans contrainte, nous nous sommes imposé. Le ministère de la Communication qui a été saisi par la candidature rejetée s’est certainement rendu compte que c’est le droit qui a été respecté dans cette affaire. En conséquence, je pense qu’il saura prendre une décision qui tienne compte du règlement intérieur de l’UNJCI.
N.V. : Vous refusez que la tutelle s’immisce dans les affaires de l’union, et pourtant, elle est sollicitée pour appuyer financièrement le comité d’organisation du congrès…
C.Z. : Je ne crois pas que le ministre Ibrahim Sy Savané veuille prendre le congrès en otage. C’est loin de la conception et de sa philosophie. Je le connais. Il ne peut pas avoir une telle vision. Le ministère de la communication a, par le passé, apporté un financement au congrès de l’UNJCI. En 2000, nous étions encore sous le régime de la junte militaire quand Henri César Sama, alors ministre de la Communication, avait apporté une contribution du gouvernement d’un montant de cinq millions FCFA que l’union a d’ailleurs complété pour organiser son congrès. Mais à l’époque, le congrès n’enregistrait que cent ou cent-vingt participants.
En 2003, l’UNJCI a organisé le congrès en utilisant ses propres réseaux de financement sans un apport du ministère de la Communication. Pareil en 2005. Nous avons organisé le congrès sur fonds propres et avec le soutien de nos partenaires. Le budget de ce 7ème congrès est particulièrement élevé, il tourne autour de 25 à 30 millions FCFA à cause de l’engouement manifesté par les confrères pour les élections. Il y aura environ autour de deux cents personnes au congrès. C’est pourquoi l’union a sollicité l’appui du ministère de la Communication tout comme les autres organisations professionnelles qui ont bénéficié de l’appui du ministère de la Communication pour organiser leur congrès.
Entretien réalisé par Sérikpa Benson
Notre Voie : Où en êtes-vous avec votre campagne depuis le report des élections pour la présidence du conseil exécutif de l’UNJCI?
Criwa Zéli : On était bien lancé dans notre campagne. On peut même dire que nous l’avions bouclée parce qu’elle a pris fin le 12 février dernier. Mon équipe se préparait pour se rendre au congrès qui devait se tenir le 13, 14 et 15 février à Grand-Bassam quand le Comité d’organisation nous a signifié que pour des raisons d’ordre financier, les élections étaient reportées, le temps de boucler son budget pour organiser le congrès. Mais en même temps, on nous dit qu’on pouvait toujours continuer à battre campagne jusqu’au jour du congrès. Nous continuons donc de sillonner toutes les rédactions où nous sommes chaque fois bien reçu par les confrères. Les journalistes nous écoutent et nous recueillons aussi leurs préoccupations que nous comptons intégrer dans notre programme d’action.
N.V. : En dehors du problème de financement, il y a, semble-t-il, la question du rejet de la candidature de David Mobio et celle des obsèques de Jérôme Diégou Bailly. Qu’en est-il?
C.Z. : Je pense que pour le financement, le président du comité d’organisation pourra bien vous situer. Mais, selon les informations que nous avons eues, les choses avancent bien. Pour les obsèques de Diégou Bailly, effectivement c’était prévu le 28 février prochain. Mais après des échanges entre la famille du défunt et les autorités ivoiriennes, la date des obsèques a été repoussée au 14 mars prochain.
Concernant le rejet de la candidature de David Mobio, je ne pense pas qu’elle soit liée au report du congrès. Sur le sujet du report des élections, le comité d’organisation présidé par César Etou a été clair. Il s’agit d’un problème de financement. Et nous nous en tenons à cela pour l’instant.
N.V. : Et pourtant, le rejet de la candidature de David Mobio fait l’objet de tractations au niveau du ministère de la Communication, votre tutelle…
C.Z. : Je voudrais préciser qu’au niveau de l’UNJCI, c’est le conseil d’administration qui étudie, valide et publie les candidatures à la présidence du conseil exécutif. Le Conseil d’administration a fini son travail. Il a enregistré les différentes candidatures, les a examinées et a fait publier celles qui remplissaient les conditions requises pour être candidat à la présidence du conseil exécutif. Le ministère de la Communication est certes notre tutelle, mais il ne lui revient pas d’organiser les élections au niveau de l’UNJCI. Il n’appartient pas au ministère de se prononcer sur les candidatures. Je pense bien que c’est apaiser les esprits que ces tractations se tiennent. Nous journalistes, si on refuse de respecter les textes, c’est-à-dire les lois que nous-mêmes nous avons édités, comment pourrons-nous être des éducateurs crédibles dans la société. En voulant faire des compromissions, nous fragilisons l’UNJCI. Et nous ne pouvons pas cautionner cela.
N.V. : L’UNJCI ne s’est-elle pas déjà fragilisée elle-même à travers l’attitude de son conseil d’administration ?
C.Z. : Le président du conseil d’administration a convoqué ses membres régulièrement le samedi 24 janvier 2009. Ils ont délibéré sereinement sur les candidatures qu’ils ont reçues. Et, au sortir de leur délibération, ils ont reconnu qu’il y a deux candidatures qui remplissaient les conditions et une autre qui ne les remplissait pas. Ils ont donc rejeté cette candidature. Le lundi 26 janvier, le président du conseil d’administration a tenu une réunion informelle d’information pour dire voici ce que nous avons décidé, et c’est à l’issue de cette réunion qu’un membre du conseil d’administration a fait la proposition d’accorder un délai de 48h, dans l’esprit de cohésion sociale, au confrère dont la candidature a été rejetée. Il y a eu un débat houleux entre eux. Finalement, le président a lâché prise pour dire qu’il faut accorder les 48h. Mais à un moment, ils se sont rendu compte que leur décision n’était pas conforme au règlement intérieur de l’UNUJCI. Je crois bien que c’est pourquoi la procédure a pris fin. Maintenant, on veut discuter en dehors des textes. Je dis non. Ce n’est pas juste. Moi, je suis juriste. Je ne peux pas travailler en dehors des textes et des lois que nous-mêmes, sans contrainte, nous nous sommes imposé. Le ministère de la Communication qui a été saisi par la candidature rejetée s’est certainement rendu compte que c’est le droit qui a été respecté dans cette affaire. En conséquence, je pense qu’il saura prendre une décision qui tienne compte du règlement intérieur de l’UNJCI.
N.V. : Vous refusez que la tutelle s’immisce dans les affaires de l’union, et pourtant, elle est sollicitée pour appuyer financièrement le comité d’organisation du congrès…
C.Z. : Je ne crois pas que le ministre Ibrahim Sy Savané veuille prendre le congrès en otage. C’est loin de la conception et de sa philosophie. Je le connais. Il ne peut pas avoir une telle vision. Le ministère de la communication a, par le passé, apporté un financement au congrès de l’UNJCI. En 2000, nous étions encore sous le régime de la junte militaire quand Henri César Sama, alors ministre de la Communication, avait apporté une contribution du gouvernement d’un montant de cinq millions FCFA que l’union a d’ailleurs complété pour organiser son congrès. Mais à l’époque, le congrès n’enregistrait que cent ou cent-vingt participants.
En 2003, l’UNJCI a organisé le congrès en utilisant ses propres réseaux de financement sans un apport du ministère de la Communication. Pareil en 2005. Nous avons organisé le congrès sur fonds propres et avec le soutien de nos partenaires. Le budget de ce 7ème congrès est particulièrement élevé, il tourne autour de 25 à 30 millions FCFA à cause de l’engouement manifesté par les confrères pour les élections. Il y aura environ autour de deux cents personnes au congrès. C’est pourquoi l’union a sollicité l’appui du ministère de la Communication tout comme les autres organisations professionnelles qui ont bénéficié de l’appui du ministère de la Communication pour organiser leur congrès.
Entretien réalisé par Sérikpa Benson