Au coeur du CHAN - Elimination précoce des Eléphants : Responsabilité partagée

La Côte d'Ivoire abrite depuis le 22 février dernier, la première édition du championnat d'Afrique des nations (CHAN) de football. Si le travail du comité d'organisation de cette compétition présidé par Jacques Anouma est salué, la prestation de l'équipe locale ivoirienne a, quant à elle, déçu les Ivoiriens. En deux (2) sorties, les poulains de Kouadio Georges ont enregistré autant de défaites. Avec quatre (4) buts encaissés et aucun but marqué. Contre la Zambie, l'équipe ivoirienne a encaissé trois (3) buts et face à la Tanzanie, elle a encaissé un (1) but. Quatre buts au total en deux (2) matches. Synonyme d'élimination pour les Eléphants locaux. Mais, à qui incombe cette élimination précoce ?

Plusieurs facteurs ont concouru à la contre performance des Eléphants. Le coach Kouadio Georges, certains dirigeants de club, le président de la Fédération Ivoirienne de Football ont chacun à son niveau, contribué à cette sortie prématurée des Eléphants de la compétition.


Préparation perturbée

Le sélectionneur des Eléphants locaux, Kouadio Georges, a choisi de faire une préparation en trois mois. Avec des joueurs instables. En effet, le coach a eu à faire face à beaucoup de départs. Certains joueurs sur qui il comptait pour bâtir son équipe ont signé dans des clubs extérieurs à quelques jours du début de la compétition. Tombant du coup sur les règlements de cette compétition qui stipulent que ce championnat est réservé aux joueurs locaux. Badra Ali, Gohi Bi Cyriac et Alli N'dri, pour ne citer que ceux-là, ont signé dans des clubs étrangers à quelques semaines, voire quelques jours de l'ouverture du CHAN. Kouadio Georges a, après le départ de ceux-ci, miser sur certains joueurs dont les clubs n'ont-ils pas voulu libérer tôt. Au lieu de bâtir une équipe avec des joueurs, il a voulu attendre que ces clubs libèrent ces joueurs. Du coup, ce n'est qu'au troisième regroupement que certains joueurs ont fait leur apparition dans le groupe. Il n'y a donc pas eu assez de temps de préparation avec tout l'effectif pour construire une équipe.


Faux jeu des dirigeants

Certains dirigeants de club n'ont pas joué franc-jeu avec la FIF. On pourrait même dire qu'ils n'ont pas été patriotes. En effet, c'est à quelques semaines du CHAN qu'ils ont libéré leurs joueurs pour des clubs extérieurs. C'est le cas de l'Africa sports, de l'ES Bingerville et de L'Asec Mimosas qui ont laissé filer certains joueurs de qualité de leur effectif. En plus de cela, l'Asec a refusé de libérer à temps, ses joueurs sollicités pour que ceux-ci prennent part aux différents regroupements programmés par l'entraîneur. C'est le cas de N'gossan Antoine, de Kessé Mangoua Jean-Paul, d’Angban Vincent De Paul et de Diomandé Hamed Hervé. Tout cela s'est ressenti sur les différentes prestations des Eléphants.


Le choix des organisateurs

Le choix du chef de l'Etat a été porté sur le président de la Fédération Ivoirienne de Football (FIF) pour l'organisation de la première édition du CHAN. Ce choix a également joué sur notre sélection nationale locale. L'ambassadeur Jacques Bernard Daniel Anoma, préoccupé par l'organisation générale de la compétition, n'a pu se concentrer sur l'équipe nationale et son environnement. Toute chose qui relève de sa compétition. Ainsi donc, l'équipe ivoirienne a été sacrifiée au profit de l'organisation du CHAN qui est saluée par le président de la Confédération Africaine de Football (CAF), Issa Hayatou. Comme en 1984, la Côte d'Ivoire a réussi une très belle organisation, mais l'équipe Ivoirienne a été précocement éliminée. Mais cette fois, au regard de tout ce qui précède, la responsabilité de cette débâcle peut être située à plusieurs niveaux. Responsabilité partagée, pourrait-on dire. Même si chacun essayera de se justifier à son niveau. Mais les Ivoiriens ne sont pas dupes. Le troisième match contre le Sénégal s'annonce comme le match de l'honneur pour Kouadio Georges et ses poulains.

Jules Claver Aka
yykoj@yahoo.fr