Laurent Pokou vit comme l'ensemble des compatriotes la première édition du championnat d'Afrique des Nations qu'abrite la Côte d'Ivoire. Dans le village du CHAN où il a été intronisé chef, l'ancienne gloire du football ivoirien a accepté de nous dire le sens qu'il donne à ce rendez-vous footballistique et l'importance pour la Côte d'Ivoire d'être le pays organisateur.
Vingt cinq ans après la CAN 84, la Côte d'Ivoire abrite la première édition du championnat d'Afrique des Nations des locaux. Quel sens donnez-vous à cet événement en tant qu'ancienne gloire ?
Merci pour l'occasion que vous m'offrez. Je voudrais avant tout préciser qu'en 1984, ce n'était pas la CAN de la Côte d'Ivoire puisqu'elle avait été appelée au secours pour l'organiser.
Parlant du CHAN, je pense que c'est une grande première pour nous les Ivoiriens et son caractère est un peu spécial. Etant entendu que la Confédération africaine de Football (CAF) nous donne cette organisation au moment où le pays traverse une crise. Le président de la CAF Issa Hayatou et son comité exécutif en le faisant, expriment une marque de confiance à notre pays et à ses dirigeants. La Côte d'Ivoire a prouvé qu'elle était capable de relever ce défi. Sans être dans un optimiste béat, je pense qu'en Côte d'Ivoire, on sait recevoir même dans les moments difficiles. Je crois que c'est dans ce contexte premier qu'il faut situer l'organisation de cet événement. Aussi faut-il noter que sur le plan économique et politique, on a besoin d'un tel événement dans la mesure où depuis quelque temps, la cote de notre pays a considérablement baissé à l'extérieur. Je crois que c'est ce qui explique l'importance de l'organisation de ce CHAN dans notre pays .C'est donc logique que le président de la République et son gouvernement aient déployé des moyens pour la réussite de cet événement.
D'aucuns estiment qu'en cette période, c'est faire une folie que de dépenser autant d'argent pour l'organisation de ce Chan ?
Mais, écoutez ! Quand on construisait Versailles, la France était en crise. Donc, ce sont des choses qui arrivent. Ce qu'on doit retenir, ce sont les retombées. Je ne suis pas contre leur avis. Nous sommes en démocratie, chacun est libre de penser ce qu'il veut. Je viens d'énumérer certaines raisons qui ont amené la Côte d'Ivoire a accepté l'organisation de ce championnat. Certains pays étaient en crise et ils ont réalisé beaucoup de choses. Pourquoi pas la Côte d'Ivoire ? C'est vrai qu'on est en crise, mais pour en sortir, on a besoin de montrer l'image d'une Côte d'Ivoire capable de se surpasser. C'est cela le sens d'un tel événement.
Pensez-vous que ce CHAN qui est à sa première édition pourra connaître la notoriété de la CAN ?
Je suis persuadé que cette compétition a un avenir lumineux. Il faut y croire. D'ailleurs, l'organisation réussie de cette première édition par la Côte d'Ivoire va donner un plus. D'ailleurs, je crois savoir que le nombre de pays à la 2è édition va passer de 8 à 16. C'est une bonne chose. Donc, cette compétition mérite d'être encouragée. En plus, comme l'a indiqué la CAF elle-même, cette compétition permet aux joueurs locaux de s'offrir une chance. Je note, d'ailleurs, avec satisfaction qu'il y a beaucoup de talents avec ce que j'ai vu pour le moment.
Quelle appréciation faites-vous concernant le ballet artistique à l'ouverture et la création du village CHAN dont vous avez été fait chef ?
Ça a été un très beau spectacle. Pour ceux qui savent regarder, ce spectacle nous montrait que la Côte d'Ivoire est une et indivisible et que sa diversité ethnique, religieuse, fait sa richesse. J’ai trouvé cela formidable. Concernant le village CHAN, il faut dire que même aux jeux Olympiques, il y a toujours eu des villages en tant que tel. Mais pendant les CAN, ça n'avait jamais été le cas. C'est au Ghana que des opérateurs économiques ivoiriens ont monté un village (vighan). Ça a été une bonne expérience. C'était un lieu de communion et d'échanges. Je crois que c'est à partir de cette expérience que le président Billon et son comité exécutif ont bien voulu créer ce village pour permettre aux Ivoiriens de se retrouver. N'oubliez pas que ce cadre permet aux Ivoiriens de se décompresser un peu. Je me réjouis également qu'il y ait un village à Yamoussoukro et à Bouaké. Ce sont les choses à instaurer pendant les grands rendez-vous. Je profite de l'occasion pour dire merci à tous les partenaires de ce village et surtout les opérateurs économiques.
Quel est le regard de l'ancienne gloire du football à mi-parcours de cette compétition ?
Je pense qu'en dehors de l'élimination de la Côte d'Ivoire, le niveau est bon. Surtout au niveau du groupe de Bouaké. C'est dommage que les Eléphants soient sortis prématurément. Sans toutefois chercher des excuses, il faut dire que le fait que notre championnat n'avait pas commencé a été un peu un handicap pour nos joueurs à court physiquement. Ce qui n'était pas le cas pour la Zambie qui a, en plus, des joueurs assez expérimentés.
Après le CHAN, l'Afrique va vivre en 2010 sa première expérience de l'organisation de la coupe du Monde. Pensez-vous que ce sera l'occasion pour le football africain d'être sur le toit du monde ?
On n'a souvent dit que les Africains ne sont pas capables d'organiser des compétitions de haut niveau. C'est une occasion pour nous, les Africains, de démontrer que nous sommes en mesure de rivaliser avec les autres. L'Afrique montrera aux yeux de tous qu'elle a des capacités et des potentialités à faire valoir. Au plan des résultats sportifs, elle sera également capable de se faire respecter. Aujourd'hui, les meilleurs joueurs dans les championnats européens et ailleurs sont des Africains. Le problème se situe au niveau de la politique sportive des gouvernants africains qui ne sont pas allés toujours dans le sens de la création des infrastructures. Si ce défi est relevé, il n'y a pas de raison que la Coupe du monde ne soit pas gagnée par un pays africain.
Interview réalisée par jerome Dehi
Vingt cinq ans après la CAN 84, la Côte d'Ivoire abrite la première édition du championnat d'Afrique des Nations des locaux. Quel sens donnez-vous à cet événement en tant qu'ancienne gloire ?
Merci pour l'occasion que vous m'offrez. Je voudrais avant tout préciser qu'en 1984, ce n'était pas la CAN de la Côte d'Ivoire puisqu'elle avait été appelée au secours pour l'organiser.
Parlant du CHAN, je pense que c'est une grande première pour nous les Ivoiriens et son caractère est un peu spécial. Etant entendu que la Confédération africaine de Football (CAF) nous donne cette organisation au moment où le pays traverse une crise. Le président de la CAF Issa Hayatou et son comité exécutif en le faisant, expriment une marque de confiance à notre pays et à ses dirigeants. La Côte d'Ivoire a prouvé qu'elle était capable de relever ce défi. Sans être dans un optimiste béat, je pense qu'en Côte d'Ivoire, on sait recevoir même dans les moments difficiles. Je crois que c'est dans ce contexte premier qu'il faut situer l'organisation de cet événement. Aussi faut-il noter que sur le plan économique et politique, on a besoin d'un tel événement dans la mesure où depuis quelque temps, la cote de notre pays a considérablement baissé à l'extérieur. Je crois que c'est ce qui explique l'importance de l'organisation de ce CHAN dans notre pays .C'est donc logique que le président de la République et son gouvernement aient déployé des moyens pour la réussite de cet événement.
D'aucuns estiment qu'en cette période, c'est faire une folie que de dépenser autant d'argent pour l'organisation de ce Chan ?
Mais, écoutez ! Quand on construisait Versailles, la France était en crise. Donc, ce sont des choses qui arrivent. Ce qu'on doit retenir, ce sont les retombées. Je ne suis pas contre leur avis. Nous sommes en démocratie, chacun est libre de penser ce qu'il veut. Je viens d'énumérer certaines raisons qui ont amené la Côte d'Ivoire a accepté l'organisation de ce championnat. Certains pays étaient en crise et ils ont réalisé beaucoup de choses. Pourquoi pas la Côte d'Ivoire ? C'est vrai qu'on est en crise, mais pour en sortir, on a besoin de montrer l'image d'une Côte d'Ivoire capable de se surpasser. C'est cela le sens d'un tel événement.
Pensez-vous que ce CHAN qui est à sa première édition pourra connaître la notoriété de la CAN ?
Je suis persuadé que cette compétition a un avenir lumineux. Il faut y croire. D'ailleurs, l'organisation réussie de cette première édition par la Côte d'Ivoire va donner un plus. D'ailleurs, je crois savoir que le nombre de pays à la 2è édition va passer de 8 à 16. C'est une bonne chose. Donc, cette compétition mérite d'être encouragée. En plus, comme l'a indiqué la CAF elle-même, cette compétition permet aux joueurs locaux de s'offrir une chance. Je note, d'ailleurs, avec satisfaction qu'il y a beaucoup de talents avec ce que j'ai vu pour le moment.
Quelle appréciation faites-vous concernant le ballet artistique à l'ouverture et la création du village CHAN dont vous avez été fait chef ?
Ça a été un très beau spectacle. Pour ceux qui savent regarder, ce spectacle nous montrait que la Côte d'Ivoire est une et indivisible et que sa diversité ethnique, religieuse, fait sa richesse. J’ai trouvé cela formidable. Concernant le village CHAN, il faut dire que même aux jeux Olympiques, il y a toujours eu des villages en tant que tel. Mais pendant les CAN, ça n'avait jamais été le cas. C'est au Ghana que des opérateurs économiques ivoiriens ont monté un village (vighan). Ça a été une bonne expérience. C'était un lieu de communion et d'échanges. Je crois que c'est à partir de cette expérience que le président Billon et son comité exécutif ont bien voulu créer ce village pour permettre aux Ivoiriens de se retrouver. N'oubliez pas que ce cadre permet aux Ivoiriens de se décompresser un peu. Je me réjouis également qu'il y ait un village à Yamoussoukro et à Bouaké. Ce sont les choses à instaurer pendant les grands rendez-vous. Je profite de l'occasion pour dire merci à tous les partenaires de ce village et surtout les opérateurs économiques.
Quel est le regard de l'ancienne gloire du football à mi-parcours de cette compétition ?
Je pense qu'en dehors de l'élimination de la Côte d'Ivoire, le niveau est bon. Surtout au niveau du groupe de Bouaké. C'est dommage que les Eléphants soient sortis prématurément. Sans toutefois chercher des excuses, il faut dire que le fait que notre championnat n'avait pas commencé a été un peu un handicap pour nos joueurs à court physiquement. Ce qui n'était pas le cas pour la Zambie qui a, en plus, des joueurs assez expérimentés.
Après le CHAN, l'Afrique va vivre en 2010 sa première expérience de l'organisation de la coupe du Monde. Pensez-vous que ce sera l'occasion pour le football africain d'être sur le toit du monde ?
On n'a souvent dit que les Africains ne sont pas capables d'organiser des compétitions de haut niveau. C'est une occasion pour nous, les Africains, de démontrer que nous sommes en mesure de rivaliser avec les autres. L'Afrique montrera aux yeux de tous qu'elle a des capacités et des potentialités à faire valoir. Au plan des résultats sportifs, elle sera également capable de se faire respecter. Aujourd'hui, les meilleurs joueurs dans les championnats européens et ailleurs sont des Africains. Le problème se situe au niveau de la politique sportive des gouvernants africains qui ne sont pas allés toujours dans le sens de la création des infrastructures. Si ce défi est relevé, il n'y a pas de raison que la Coupe du monde ne soit pas gagnée par un pays africain.
Interview réalisée par jerome Dehi