Début des activités de l’ASCAD - Charles Nokan pour commencer

Renouer avec le cycle de conférences publiques. C’est ce que vient de faire l’Académie des Sciences, des Arts, des Cultures des Diasporas Africaines (ASCAD). Et pour commencer, c’est le Professeur et écrivain Charles Nokan qui a donné le top départ, le jeudi dernier au Conseil Economique et Social au Plateau. « Le Mindiléisme (amour profond de la vie), ses rapports avec les arts et le fon-ndi des Akan de Côte d’Ivoire » est le thème syncrétique qu’a développé l’érudit, lui-même membre de l’ASCAD. De l’avis du conférencier, "le Mindiléisme" chez les Baoulé, les Agni ou les N’Zima est la traduction littérale de « manger la vie », c’est-à-dire s’agripper à la vie. Ce qui explique, selon ses dires, le fait qu’il n’existe pas de crime et de suicide chez les Akan, surtout chez les Baoulé. En clair, la société Baoulé est foncièrement existentialiste et privilégie la vie à la mort : « Vivre le présent en se remémorant le passé et en rêvant à l’avenir sans penser à l’au-delà qui n’existe pas », a-t-il traduit. En définitive, pour Nokan, "le Mindiléisme" fait l’exaltation de la joie où l’Etre humain doit se libérer de la peur de mourir. Dans les échanges, entre l’exposant et le public composé, en majorité, d’universitaires, les différentes facettes de cet Existentialisme épicurien qui se décline dans les contes, les fables, les proverbes et même dans le vécu quotidien ont été tournées et retournées. La qualité des joutes oratoires a montré que "les Immortels ivoiriens" ont repris du service. Malgré le deuil qui les frappe avec le décès de Désiré Ecaré, également membre de l’ASCAD.

Charles Kouakou Konan dit Charles Nokan est né en 1936 à Yamoussoukro. Il est enseignant chercheur à l’Université de Cocody. Il est auteur d’une vingtaine d’ouvrages (romans, théâtre, essai, poésie…).
Jean- Antoine Doudou