Dans cet entretien, Antony Baffoe, ex-international ghanéen, fait un clin d'œil de l'élimination des Eléphants, parle des chances des autres équipes et donne des conseils aux jeunes footballeurs qui envisagent embrasser une carrière professionnelle.
Quel jugement portez-vous sur l'élimination précoce de la Côte d'Ivoire, le pays organisateur ?
C'est vraiment dommage ! La Côte d'Ivoire sort de la compétition au stade des matches de poule, ce ne fait pas du bien au Chan. Il y a encore du travail à faire. Hier (ndlr, le 25 février dernier) les Ivoiriens se sont bien battus. Mais malheureusement, cela n'a pas suffi et ils ont perdu. Je suis très content pour le président Jacques Anouma et tous ses collaborateurs qui abattent un boulot énorme. C'est vraiment dommage !
Selon vous, qu'est-ce qui n'a pas marché, véritablement ?
Les Eléphants sont éliminés après deux matches. Il faut bien analyser ces rencontres et tirer les leçons pour avancer plus tard. Il ne me revient pas de porter un jugement sur cette élimination très difficile à digérer pour les Ivoiriens. Ce n'est pas mon travail. Il faut corriger les erreurs pour éviter pareil scénario la prochaine fois.
Pensez-vous que la Côte d'Ivoire a joué de malchance ou alors elle était trop faible ?
Je ne peux pas me prononcer avec exactitude par ce que je ne suis pas le championnat de la Côte d'Ivoire. Peut-être que si je vois le coach des Eléphants nous allons avoir un tête-à-tête sur le sujet. On pourra peut-être discuter. Mais pour l'heure, je ne pas en dire plus.
L'élimination de la Côte d'Ivoire peut-elle avoir un impact sur la suite de la compétition?
Le pays organisateur qu'est la Côte d'Ivoire étant éliminé, on craint, effectivement, qu'il y ait une défection du public sur les stades. Quand la Côte d'Ivoire joue, le stade Félix Houphouët-Boigny est plein. Maintenant qu'elle est éliminée, c'est normal qu'il faille craindre des stades vides. Mais j'ai foi qu'avec le beau football que pratiquent les autres pays à Bouaké et à Abidjan, les Ivoiriens qui sont très fair-play se déplaceront toujours en masse pour voir du beau football.
Après une semaine de compétition, que pensez-vous de l'organisation ?
Je suis très content pour ce qui m'a été donné de voir jusqu'à présent. Le Cochan travaille vraiment bien ; la Caf, même ce n'est pas encore officiel, félicite déjà le président Jacques Anouma. Cette compétition qui est à sa première édition est une très bonne initiative de la Caf. Elle permet aux joueurs africains qui jouent dans les championnats locaux de se mettre en exergue. Depuis le début, j'ai constaté qu'il y a beaucoup d'observateurs et recruteurs du Paris St Germain, de Nantes, de Marseille, de Bayern de Munich et bien d'autre encore. Mais il revient à nos joueurs locaux de bien travailler avec sérieux pour espérer embrasser une carrière professionnelle au lendemain du Chan.
Après les deux premières journées, quelles sont les équipes qui vous ont impressionné ?
L'équipe zambienne d'Hervé Renard est bien en place. Elle joue vraiment bien. Celle de la République Démocratique du Congo de Santos Mutubile fait également très bonne impression. Elle pratique un football alerte. Il ne faut pas oublier les Zimbabwéens. Nombreux sont ceux qui pensaient qu'elle n'allait rien faire. Mais elle joue bien et elle peut créer la surprise dans la Poule B. Il y a aussi le Ghana. Après le premier match qui ne s'est pas bien passé, les Blacks vont se remettre au travail pour se ressaisir par la suite. Les Congolais, avec un bon joueur comme Mputu Mabi, le Zimbabwe avec l'excellent Karuru Ovidi peuvent créer la surprise.
A propos de votre pays, le Ghana, êtes-vous optimistes après les deux premiers matches?
Le Ghana a une bonne réputation et fait partie des favoris. Mais je reviens pour dire que les joueurs doivent accepter de travailler en conséquence. L'encadrement technique doit corriger les erreurs et passer au deuxième tour. En un mot, tout peut arriver. Si le Ghana remporte le trophée, je serai très content. Mais si je suis ici en Côte d'Ivoire, c'est pour d'abord voir du beau football.
Qu'avez-vous à dire à tous les joueurs africains qui évoluent dans les championnats nationaux?
Je demande tout simplement de travailler dur, d'être disciplinés. Après un entraînement, un joueur consciencieux doit faire plus. Il doit, avec un ou deux autres coéquipiers, mettre un accent particulier sur ses points forts. Quand vous voyez David Beckham qui fait de bon centre, ce n'est pas par hasard. Il en est de même pour le Brésilien de Lyon, Juninho pour ne citer que ceux-là. Ils travaillent en conséquence et seuls. C'est ce qui manque aux jeunes footballeurs africains qui sont pourtant pétris de talent. Dans le football professionnel, il faut faire beaucoup de sacrifice. Sans cela, on ne peut pas aller loin. Les boîtes de nuit vont toujours exister. Pourquoi alors faire la grosse tête et fréquenter ces lieux-là dès qu'on parle un peu d'eux dans les journaux ? Seul le travail paye, c'est très important.
Votre appréciation sur les joueurs qui, très jeunes décident d'embrasser une carrière professionnelle ?
Nous sommes en train de mettre sur pied l'Union des Joueurs professionnels d'Afrique pour luter et sensibiliser nos cadets sur le phénomène. J'ai déjà créé son équivalent au Ghana (l'Association des Footballeurs professionnels du Ghana). Je l'ai fait pour qu'ensemble tous les professionnels partagent leurs expériences aux plus jeunes. Même s'ils veulent aller très tôt, il faut les préparer. Ils savent bien jouer certes. Mais la mentalité en Europe, est très différente. Il faut toujours s'attendre à des humiliations, même de ses propres coéquipiers. C'est donc nécessaire que les devanciers préparent mentalement les nouveaux qui veulent aller monnayer leur talent. Le football, ce n'est pas que sur le terrain.
Interview réalisée par
Eugène Djabia
Envoyé spécial à Yakro
djabia05664285@yahoo.fr
Quel jugement portez-vous sur l'élimination précoce de la Côte d'Ivoire, le pays organisateur ?
C'est vraiment dommage ! La Côte d'Ivoire sort de la compétition au stade des matches de poule, ce ne fait pas du bien au Chan. Il y a encore du travail à faire. Hier (ndlr, le 25 février dernier) les Ivoiriens se sont bien battus. Mais malheureusement, cela n'a pas suffi et ils ont perdu. Je suis très content pour le président Jacques Anouma et tous ses collaborateurs qui abattent un boulot énorme. C'est vraiment dommage !
Selon vous, qu'est-ce qui n'a pas marché, véritablement ?
Les Eléphants sont éliminés après deux matches. Il faut bien analyser ces rencontres et tirer les leçons pour avancer plus tard. Il ne me revient pas de porter un jugement sur cette élimination très difficile à digérer pour les Ivoiriens. Ce n'est pas mon travail. Il faut corriger les erreurs pour éviter pareil scénario la prochaine fois.
Pensez-vous que la Côte d'Ivoire a joué de malchance ou alors elle était trop faible ?
Je ne peux pas me prononcer avec exactitude par ce que je ne suis pas le championnat de la Côte d'Ivoire. Peut-être que si je vois le coach des Eléphants nous allons avoir un tête-à-tête sur le sujet. On pourra peut-être discuter. Mais pour l'heure, je ne pas en dire plus.
L'élimination de la Côte d'Ivoire peut-elle avoir un impact sur la suite de la compétition?
Le pays organisateur qu'est la Côte d'Ivoire étant éliminé, on craint, effectivement, qu'il y ait une défection du public sur les stades. Quand la Côte d'Ivoire joue, le stade Félix Houphouët-Boigny est plein. Maintenant qu'elle est éliminée, c'est normal qu'il faille craindre des stades vides. Mais j'ai foi qu'avec le beau football que pratiquent les autres pays à Bouaké et à Abidjan, les Ivoiriens qui sont très fair-play se déplaceront toujours en masse pour voir du beau football.
Après une semaine de compétition, que pensez-vous de l'organisation ?
Je suis très content pour ce qui m'a été donné de voir jusqu'à présent. Le Cochan travaille vraiment bien ; la Caf, même ce n'est pas encore officiel, félicite déjà le président Jacques Anouma. Cette compétition qui est à sa première édition est une très bonne initiative de la Caf. Elle permet aux joueurs africains qui jouent dans les championnats locaux de se mettre en exergue. Depuis le début, j'ai constaté qu'il y a beaucoup d'observateurs et recruteurs du Paris St Germain, de Nantes, de Marseille, de Bayern de Munich et bien d'autre encore. Mais il revient à nos joueurs locaux de bien travailler avec sérieux pour espérer embrasser une carrière professionnelle au lendemain du Chan.
Après les deux premières journées, quelles sont les équipes qui vous ont impressionné ?
L'équipe zambienne d'Hervé Renard est bien en place. Elle joue vraiment bien. Celle de la République Démocratique du Congo de Santos Mutubile fait également très bonne impression. Elle pratique un football alerte. Il ne faut pas oublier les Zimbabwéens. Nombreux sont ceux qui pensaient qu'elle n'allait rien faire. Mais elle joue bien et elle peut créer la surprise dans la Poule B. Il y a aussi le Ghana. Après le premier match qui ne s'est pas bien passé, les Blacks vont se remettre au travail pour se ressaisir par la suite. Les Congolais, avec un bon joueur comme Mputu Mabi, le Zimbabwe avec l'excellent Karuru Ovidi peuvent créer la surprise.
A propos de votre pays, le Ghana, êtes-vous optimistes après les deux premiers matches?
Le Ghana a une bonne réputation et fait partie des favoris. Mais je reviens pour dire que les joueurs doivent accepter de travailler en conséquence. L'encadrement technique doit corriger les erreurs et passer au deuxième tour. En un mot, tout peut arriver. Si le Ghana remporte le trophée, je serai très content. Mais si je suis ici en Côte d'Ivoire, c'est pour d'abord voir du beau football.
Qu'avez-vous à dire à tous les joueurs africains qui évoluent dans les championnats nationaux?
Je demande tout simplement de travailler dur, d'être disciplinés. Après un entraînement, un joueur consciencieux doit faire plus. Il doit, avec un ou deux autres coéquipiers, mettre un accent particulier sur ses points forts. Quand vous voyez David Beckham qui fait de bon centre, ce n'est pas par hasard. Il en est de même pour le Brésilien de Lyon, Juninho pour ne citer que ceux-là. Ils travaillent en conséquence et seuls. C'est ce qui manque aux jeunes footballeurs africains qui sont pourtant pétris de talent. Dans le football professionnel, il faut faire beaucoup de sacrifice. Sans cela, on ne peut pas aller loin. Les boîtes de nuit vont toujours exister. Pourquoi alors faire la grosse tête et fréquenter ces lieux-là dès qu'on parle un peu d'eux dans les journaux ? Seul le travail paye, c'est très important.
Votre appréciation sur les joueurs qui, très jeunes décident d'embrasser une carrière professionnelle ?
Nous sommes en train de mettre sur pied l'Union des Joueurs professionnels d'Afrique pour luter et sensibiliser nos cadets sur le phénomène. J'ai déjà créé son équivalent au Ghana (l'Association des Footballeurs professionnels du Ghana). Je l'ai fait pour qu'ensemble tous les professionnels partagent leurs expériences aux plus jeunes. Même s'ils veulent aller très tôt, il faut les préparer. Ils savent bien jouer certes. Mais la mentalité en Europe, est très différente. Il faut toujours s'attendre à des humiliations, même de ses propres coéquipiers. C'est donc nécessaire que les devanciers préparent mentalement les nouveaux qui veulent aller monnayer leur talent. Le football, ce n'est pas que sur le terrain.
Interview réalisée par
Eugène Djabia
Envoyé spécial à Yakro
djabia05664285@yahoo.fr
