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Politique Publié le samedi 28 février 2009 | Le Nouveau Réveil

Procès des agents fictifs de la présidence : 3 à 5 ans requis contre des prévenus - La défense contre attaque, le juge rejette le verdict au mardi

Le procès des agents fictifs de la présidence ouvert le jeudi 26 février au palais de justice au Plateau s`est poursuivi, hier, avec les réquisitions du parquet et les plaidoiries des Avocats de la défense. C`est à 11h que le président du Tribunal, le juge Yapi Tobo et ses accesseurs ont regagné la salle des audiences après avoir fait interrompre une audience qui s`y déroulait. L`urgence du dossier des agents fictifs commandait certainement que l`autre procès fasse place. Déli Lucas, le cerveau de l`affaire, a été aussitôt appelé à la barre pour des questions complémentaires. Le procureur Oulai Fernand du ministère public a ensuite planté le décor de la réquisition. Diakité Mamadou, le procureur principal, entrant dans le vif du sujet, s`est prononcé sur le cas de Déli Lucas. Un cas qu`il a jugé facile parce que le prévenu a avoué et reconnu les faits. Il s`est ensuite prononcé sur le cas de Tio N`guessan, le chef hiérarchique de Déli. Il s`est évertué à démontrer la culpabilité de Tio dans une analyse de faits. "C`est Tio qui a commencé tout ça. Il est le supérieur hiérarchique de Déli. Pourquoi, il s`en réfère à son subalterne ? C`est parce qu`il connaît la compétence de Déli en matière de fraude. La culpabilité de M Tio ne souffre aucune contestation…" a-t-il avancé. Et de requérir respectivement pour faux et usage de faux, complicité de faux et d`escroquerie, cinq (5) ans de prison ferme et 200 000f d`amende contre Déli Lucas et Tio N`guessan. Oulai Fernand, l`autre procureur, a décortiqué les cas Djabia N`da Léopold, Eba Hélène, Dissa Kragbé Lazare, Assi Kacou Alexis, Abognan Grégoire et N`dri N`dri Richard. Pour le premier qui a reçu 9 750 000 frcs de salaire, il a retenu les faits d`escroquerie et a souhaité qu`il soit puni selon l`article 403 du code pénal. En ce qui concerne Eba Hélène, l`épouse du premier, il a indiqué que c`est en connaissance de cause qu`elle a approché Tio et Déli pour leur demander de trouver du travail à son mari. Il l`a tenue pour responsable de faux et usage de faux d`autant plus que d`ailleurs c`est elle qui a remis 2 250 000 de rappel de salaire à son époux. Pour Dissa Kragbé Lazare, le procureur Oulai a retenu des faits d`escroquerie. Il a même dénoncé la méchanceté de ce dernier qui a empoché 1 200 000 pour le compte de sa femme, à qui il a "trouvé " du travail à la présidence par le biais de Déli sans rien remettre à cette dernière. Concernant Assi Kacou Alexis, il a aussi retenu la charge de faux et d`escroquerie. Pour lui, Assi, l`infographiste, s`est orienté vers Déli parce qu`il connaît son pouvoir de frauder. En plus, il a gardé par devers lui 1 200 000, le fruit du travail de Déli qui lui a confectionné un second contrat d`assistant informatique avec un salaire qui est passé de 300 000 à 500 000. Le procureur Oulai, poursuivant sa réquisition, a indiqué que Abognan Grégoire et N`dri N`dri Richard, les caissiers, ont mal payé en toute connaissance de cause. "A aucun moment, les payes n`ont été remises aux véritables bénéficiaires. Alors que la comptabilité est rigoureuse. Une assistance-aide a été apportée en connaissance de cause pour l`escroquerie". Au regard de ce qui précède, il a requis 3 ans d`emprisonnement et 300 000f d`amende pour chacun. Mme Abané Blanche, le troisième procureur, s`est prononcée sur le cas des autres femmes. Notamment Beugré Kouakou Marie, l`épouse de Dissa, Kouamé Nadège, l`étudiante, Gnadré Linda, auxiliaire en pharmacie, Louoba Marie, coiffeuse, toutes copines de Déli. Pour toutes ces femmes qui ne savaient rien des agissements de Déli, elle a demandé la relaxe pure et simple. Le conseil des prévenus, la multitude d`Avocats, prenant tour à tour la parole, a tenté de montrer les limites des thèses de la partie civile. Me Touré Zackaria, pour le compte de Dissa Kragbé Lazare, a indiqué qu`il n`a nulle part été démontré que son client a fait du faux. Il a demandé que le tribunal tienne compte du fait que ce dernier a reconnu la faute commise et a demandé pardon. Me Akré s`est offusqué que M Abognan et N`dri aient été traduits devant les tribunaux. Le premier, employé à la présidence depuis 36 ans, a, pour lui, fait la preuve de sa probité morale parce que jamais durant les 36 ans, il ne lui a été reproché quelque chose. Quant à N`dri, en fonction depuis 1999, il demeure également un modèle malgré son jeune âge. Car, a-t-il dit, c`est Ndri qui suit le chef de l`Etat à chacun de ses déplacements avec l`argent à dépenser qui oscille parfois les 400 millions. Jamais, il n`a été pris à défaut. En définitive, il a martelé qu`étant à la caisse et ayant toujours agi de la même façon pour payer les employés, ces caissiers ne pouvaient faire la faute en connaissance de cause et qu`ils ont toujours agi sous ordre de Déli, leur chef, assistant du patron. Pour lui, il ne faut pas supposer que ces derniers sont coupables. "Pourquoi laisser le comptable et prendre ceux qui n`ont pas le choix ? Je vous demande de les renvoyer des suites de la poursuite" a-t-il clamé. Me Levry lui a emboîté le pas pour dire que le Doyen Abognan a été surnommé "Edouard le Saint" pour avoir ramené les enveloppes des travailleurs après le coup d`Etat de 1999. "On veut s`acharner sur l`ombre alors que la proie est là" a-t-il dénoncé. Me Fofana et Me Sahr ont défendu Assi Kacou. "Assi n`a pas fourni les moyens de la fraude. Il a été cupide, ce qui n`est pas un péché. L`infraction de faux et d`usage de faux n`existe pas" a dit Me Fofana. "Déli s`est donné l`apparence de celui qui octroyait les primes. Assi n`avait pas la conscience de poser un acte frauduleux. Assi a fait du mal par ignorance. Allah accorde son pardon à ceux qui font du mal par ignorance" a dit Me Sahr à l`endroit du juge. Pour le compte de Tio N`guessan, Me Ouattara a relévé que le tribunal a compétence de juger l`affaire présente et non le cas de l`embauche de la nièce de M Tio. Et pour cette affaire d`ailleurs, le parquet, s`est -il interrogé, a-t-il les preuves de la culpabilité de M Tio en ce qui concerne le cas de Djabia ? Me Sacko, venu en renfort, a déclaré que "les faits contre Tio n`ont jamais existé et c`est lui qui a d`ailleurs déclaré l`affaire et qui a fait les vérifications internes". Pour lui, comme l`élément matériel n`existe pas, il faut renvoyer Tio des faits. Déli Lucas, le cerveau de l`affaire, a eu aussi droit à la défense d`un Avocat. Me Outtara a rappelé que son client a avoué les faits. Qualifiant Déli de délinquant primaire, il a demandé à la Cour de l`aider à se resocialiser parce que c`est sa première erreur de jeunesse. En plus, il a collaboré avec la justice. Enfin, Me Blessy et Me Adjé Luc ont plaidé pour M et Mme Djabia. Le premier a posé la problématique de preuves matérielles que sa cliente a trempé dans la combine de Déli. Tout comme le second. Qui a insisté sur la normalité de l`infraction. "Nous sommes dans un cas d`anormalité. Cette anormalité n`est pas délictuelle" a-t-il dit. Alors que l`assistance s`attendait au verdict, le juge Yapi Tobo, après avoir demandé aux prévenus leurs derniers mots, a reporté l`audience pour le mardi à 14 heures.

Diarrassouba Sory
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