Le procès du scandale des agents fictifs qui secoue le palais présidentiel ivoirien, était hier à sa deuxième journée d’audience. Au terme de celle-ci, le Procureur Diakité, conformément aux articles 27 et 403 du code pénal, a requis 5 ans d’emprisonnement ferme et 200.000 Fcfa d’amende contre les prévenus Dely Lucas, présumé cerveau de l’opération, Tuo N’Guessan et Assi Kakou François dont «la complicité ne fait l’ombre d’aucun doute», selon le parquet. Trois ans d’emprisonnement et 300.000 d’amende ont été requis contre les autres prévenus. A l’exception de Mme Beugré Marie Jeanne, Louba Marie Chantal, Komoé Charnelle, et Gnahoré Lida Mireille pour délit non constitué. Ainsi, la journée d’hier a été consacrée aux réquisitoires du Parquet et de la partie civile, et à la plaidoirie de la défense. Au terme de cette séance, le président du Tribunal a renvoyé la délibération à mardi prochain à 14 h. C’est à cette date que les douze personnes poursuivies pour escroquerie, faux et usage de faux et complicité de faux et usage de faux, en écriture publique, connaîtront leur sort définitif.
«Monsieur le Président du Tribunal, je reconnais les faits qui me sont reprochés. Je n’ai rien à ajouter». Il était 15 h 57 mn hier quand Dely Lucas présumé cerveau du scandale des emplois fictifs à la présidence de la République a prononcé cette phrase avec une sérénité déconcertante. Et ce, quand le juge Yapi Tobo lui a demandé ce qu’il avait à dire après avoir entendu les réquisitoires du parquet et de la partie civile. En fait, les avocats de la partie civile n’ont eu aucune difficulté pour démontrer la culpabilité de Dely Lucas, Tuo N’Guessan, Assi Kouakou François et leurs complices. Ils ont par conséquent demandé à ce que le tribunal leur inflige une peine à la dimension du délit commis et surtout exigé le remboursement intégral des 35,9 millions qu’ils auraient pompés dans les caisses de la présidence de la République. Me Kouamé de la partie civile a laissé entendre que le président de la République s’est engagé dans une politique de moralisation de la vie publique. Il ne saurait en conséquence laisser qu’autour de lui «des personnes s’adonnent à des fraudes de tous genres». Après quoi, il est revenu aux Procureur Diakité et Houlaye de démontrer la culpabilité de chacun des prévenus.
Après avoir affirmé que la société ivoirienne est en crise de moralité et que toute recherche de richesse effrénée conduit à l’illégalité, le Procureur a dit que c’est le goût du gain facile qui a amené Dely Lucas et ses complices devant le Tribunal. Pour lui, Dely Lucas est certes le cerveau de l’opération de recrutement des agents fictifs au Palais, mais Tuo N’Guessan n’en demeure pas moins l’inspirateur, voire l’instigateur. Car, selon sa démonstration, c’est Tuo N’Guessan qui a été le premier à faire entrer sa nièce au Palais en qualité de femme de ménage en remplacement d’une certaine Camara Delphine qui aurait eu mieux ailleurs. Une fois cette opération réussie, Dely Lucas réalise alors qu’il est assis sur une mine d’or qu’il peut lui aussi exploiter. Lucas déclenche alors cette opération de recrutements fictifs pour dit-il, «aider des parents et amis». Ainsi, Dely Lucas est allé jusqu’à introduire frauduleusement trois de ses maîtresses (copines) et sa propre femme sur la liste des agents du Palais. Pire, il réussit à faire signer deux contrats au profit de Kacou Assi François ; l’un en tant qu’infographe et l’autre en tant qu’assistant informatique. La pratique devenue courante, Eba Hélène qui est agent régulier du Palais, a alors approché Dely Lucas pour aider son époux, M. Djabia N’Da Léopold à intégrer l’effectif. Ce qui fut fait. Elle et son époux sont ainsi reconnus de complicité de faux et usage de faux avec Dely Lucas. Quant aux caissiers de la Présidence, Abognon Grépoire et N’Dri Richard, ils ont été reconnus coupables pour n’avoir pas exigé la présence physique des agents avant de libérer leurs enveloppes. Des pratiques qui font croire que la présidence de la République serait devenue une cour commune.
La défense a essayé de démonter l’argumentaire du parquet et de la partie civile. Ainsi, Me Akré a rappelé les qualités de bon et loyal serviteur de son client, Abognon Grégoire qui, a-t-il dit est entré à la présidence depuis 1973. Après sa mise à la retraite, il a été rappelé pour continuer son travail. C’est Me Adjé Dominique qui a clos la très longue plaidoirie des dix avocats de la défense. Il a demandé la relaxe pure et simple de sa cliente, Eba Hélène. Car, selon lui «l’anormalité n’est pas forcément délictuelle». C’est donc le mardi prochain que le juge va vider le délibéré.
Ibrahima B. Kamagaté
«Monsieur le Président du Tribunal, je reconnais les faits qui me sont reprochés. Je n’ai rien à ajouter». Il était 15 h 57 mn hier quand Dely Lucas présumé cerveau du scandale des emplois fictifs à la présidence de la République a prononcé cette phrase avec une sérénité déconcertante. Et ce, quand le juge Yapi Tobo lui a demandé ce qu’il avait à dire après avoir entendu les réquisitoires du parquet et de la partie civile. En fait, les avocats de la partie civile n’ont eu aucune difficulté pour démontrer la culpabilité de Dely Lucas, Tuo N’Guessan, Assi Kouakou François et leurs complices. Ils ont par conséquent demandé à ce que le tribunal leur inflige une peine à la dimension du délit commis et surtout exigé le remboursement intégral des 35,9 millions qu’ils auraient pompés dans les caisses de la présidence de la République. Me Kouamé de la partie civile a laissé entendre que le président de la République s’est engagé dans une politique de moralisation de la vie publique. Il ne saurait en conséquence laisser qu’autour de lui «des personnes s’adonnent à des fraudes de tous genres». Après quoi, il est revenu aux Procureur Diakité et Houlaye de démontrer la culpabilité de chacun des prévenus.
Après avoir affirmé que la société ivoirienne est en crise de moralité et que toute recherche de richesse effrénée conduit à l’illégalité, le Procureur a dit que c’est le goût du gain facile qui a amené Dely Lucas et ses complices devant le Tribunal. Pour lui, Dely Lucas est certes le cerveau de l’opération de recrutement des agents fictifs au Palais, mais Tuo N’Guessan n’en demeure pas moins l’inspirateur, voire l’instigateur. Car, selon sa démonstration, c’est Tuo N’Guessan qui a été le premier à faire entrer sa nièce au Palais en qualité de femme de ménage en remplacement d’une certaine Camara Delphine qui aurait eu mieux ailleurs. Une fois cette opération réussie, Dely Lucas réalise alors qu’il est assis sur une mine d’or qu’il peut lui aussi exploiter. Lucas déclenche alors cette opération de recrutements fictifs pour dit-il, «aider des parents et amis». Ainsi, Dely Lucas est allé jusqu’à introduire frauduleusement trois de ses maîtresses (copines) et sa propre femme sur la liste des agents du Palais. Pire, il réussit à faire signer deux contrats au profit de Kacou Assi François ; l’un en tant qu’infographe et l’autre en tant qu’assistant informatique. La pratique devenue courante, Eba Hélène qui est agent régulier du Palais, a alors approché Dely Lucas pour aider son époux, M. Djabia N’Da Léopold à intégrer l’effectif. Ce qui fut fait. Elle et son époux sont ainsi reconnus de complicité de faux et usage de faux avec Dely Lucas. Quant aux caissiers de la Présidence, Abognon Grépoire et N’Dri Richard, ils ont été reconnus coupables pour n’avoir pas exigé la présence physique des agents avant de libérer leurs enveloppes. Des pratiques qui font croire que la présidence de la République serait devenue une cour commune.
La défense a essayé de démonter l’argumentaire du parquet et de la partie civile. Ainsi, Me Akré a rappelé les qualités de bon et loyal serviteur de son client, Abognon Grégoire qui, a-t-il dit est entré à la présidence depuis 1973. Après sa mise à la retraite, il a été rappelé pour continuer son travail. C’est Me Adjé Dominique qui a clos la très longue plaidoirie des dix avocats de la défense. Il a demandé la relaxe pure et simple de sa cliente, Eba Hélène. Car, selon lui «l’anormalité n’est pas forcément délictuelle». C’est donc le mardi prochain que le juge va vider le délibéré.
Ibrahima B. Kamagaté