C’est un habitué des grands évènements sportifs africains. Gérard Dreyfus journaliste français de la Radio France Internationale (RFI) est spécialiste du football du vieux continent. Présent depuis l’ouverture de la compétition, il explique la vraie raison du débâcle des Eléphants et parle de l’organisation de cette compétition réservée aux joueurs locaux par la CAF.
Quelle importance accordez-vous au CHAN, cette compétition initiée par la CAF? Est-elle la bienvenue ?
Je pense qu’il ne faut pas négliger cette compétition qui est réservée aux jeunes joueurs qui évoluent encore dans leur pays. Ils ont là, la belle occasion de prouver qu’ils demeurent après tout une bonne réserve pour l’avenir du football africain. C’est pourquoi je dis que l’organisation du Championnat d’Afrique des Nations des locaux est indispensable. Parce qu’il ne faut quand même pas abandonner le football africain qui ne se limite pas seulement aux joueurs professionnels. Je félicite le président Issa Hayatou d’avoir pensé aux joueurs qui n’ont pas pour l’instant la chance d’aller monnayer leurs talents hors de leur continent.
Comment jugez-vous le forfait de l’Egypte à ce premier rendez-vous du football africain qui permet aux joueurs locaux de chaque nation de s’exprimer ? La CAF va-t-elle prendre une sanction contre les Pharaons ?
L’Egypte doit maintenant regretter sa décision, un trophée reste toujours bon à prendre. La compétition a commencé avec huit équipes, mais elle va s’agrandir à partir de la deuxième édition. Chaque pays se donnera davantage les moyens pour la remporter. De toutes les façons, il n’y avait qu’une place réversée aux pays du nord. L’Egypte n’est pas là parce qu’elle ne s’est pas engagée. Mais la Tunisie qui est le pays qui a les meilleurs clubs du continent africain avec l’Egypte a été éliminée. C’est la Libye qui s’est qualifiée pour le compte des nordistes, c’est cela aussi la réalité. Car rien ne prouve que si l’Egypte s’était présentée, elle allait se qualifier pour la phase finale.
Le public d’Abidjan boude en quelque sorte le stade. Quelle explication ?
Mais je pense que c’est aux journalistes de faire leur travail à ce niveau. Je m’interroge depuis longtemps de savoir si les Africains aiment le beau football ? Je me souviens encore de 1984 où malgré la qualité des équipes telles que le Cameroun, l’Algérie, l’Egypte et les Eléphants… le public ivoirien est resté distant du stade Félix Houphouët-Boigny et de Bouaké. Cela passe partout en Afrique. Les gens viennent assister seulement aux matches de leur équipe et lorsque l’équipe locale est éliminée, le public ne vient plus voir le spectacle produit par le reste des équipes. La crise financière qui secoue le monde entier ne devrait pas être une excuse.
Les Eléphants son prématurément éliminés de la compétition. Aviez-vous un commentaire à faire sur cette sortie de route matinale pour l’équipe du pays organisateur?
Ce n’est pas une catastrophe de voir le pays organisateur perdre son équipe dès le premier tour. Regardez un peu plus près, toutes les équipes présentes sont composées à l’ossature des joueurs qui évoluent dans les clubs dominateurs du football de leur pays. La RDC est composée en majorité par les joueurs du TP Mazembé. La Libye est basée sur l’équipe d’El Thiad, la Tanzanie c’est le noyau de Young africans… Mais ici en Côte d’Ivoire, le sélectionneur s’est contenté des joueurs du Séwé de San-Pedro, parce que l’Asec et l’Africa ont refusé de donner leurs joueurs. Je pense que les Eléphants n’étaient pas à la hauteur de leur ambition et de l’enjeu. Ils sont venus en réalité participer pour les honneurs. Je comprends la déception des Ivoiriens, mais leur équipe est éliminée certes, la compétition, elle, continue et le public ne devrait pas bouder le stade Félix Houphouet Boigny. Il y a du beau spectacle à voir et c’est important pour l’mage de leur pays.
Un mot sur l’organisation du COCHAN ?
La Côte d’Ivoire a démontré qu’après 25 ans de l’organisation de la CAN 84, elle a fait des progrès et pour le moment, je pense que le comité d’organisation me paraît sans faute. Il y a une énorme place réservée aux journalistes dans les tribunes.
Interview réalisée par Hamed Konin
Quelle importance accordez-vous au CHAN, cette compétition initiée par la CAF? Est-elle la bienvenue ?
Je pense qu’il ne faut pas négliger cette compétition qui est réservée aux jeunes joueurs qui évoluent encore dans leur pays. Ils ont là, la belle occasion de prouver qu’ils demeurent après tout une bonne réserve pour l’avenir du football africain. C’est pourquoi je dis que l’organisation du Championnat d’Afrique des Nations des locaux est indispensable. Parce qu’il ne faut quand même pas abandonner le football africain qui ne se limite pas seulement aux joueurs professionnels. Je félicite le président Issa Hayatou d’avoir pensé aux joueurs qui n’ont pas pour l’instant la chance d’aller monnayer leurs talents hors de leur continent.
Comment jugez-vous le forfait de l’Egypte à ce premier rendez-vous du football africain qui permet aux joueurs locaux de chaque nation de s’exprimer ? La CAF va-t-elle prendre une sanction contre les Pharaons ?
L’Egypte doit maintenant regretter sa décision, un trophée reste toujours bon à prendre. La compétition a commencé avec huit équipes, mais elle va s’agrandir à partir de la deuxième édition. Chaque pays se donnera davantage les moyens pour la remporter. De toutes les façons, il n’y avait qu’une place réversée aux pays du nord. L’Egypte n’est pas là parce qu’elle ne s’est pas engagée. Mais la Tunisie qui est le pays qui a les meilleurs clubs du continent africain avec l’Egypte a été éliminée. C’est la Libye qui s’est qualifiée pour le compte des nordistes, c’est cela aussi la réalité. Car rien ne prouve que si l’Egypte s’était présentée, elle allait se qualifier pour la phase finale.
Le public d’Abidjan boude en quelque sorte le stade. Quelle explication ?
Mais je pense que c’est aux journalistes de faire leur travail à ce niveau. Je m’interroge depuis longtemps de savoir si les Africains aiment le beau football ? Je me souviens encore de 1984 où malgré la qualité des équipes telles que le Cameroun, l’Algérie, l’Egypte et les Eléphants… le public ivoirien est resté distant du stade Félix Houphouët-Boigny et de Bouaké. Cela passe partout en Afrique. Les gens viennent assister seulement aux matches de leur équipe et lorsque l’équipe locale est éliminée, le public ne vient plus voir le spectacle produit par le reste des équipes. La crise financière qui secoue le monde entier ne devrait pas être une excuse.
Les Eléphants son prématurément éliminés de la compétition. Aviez-vous un commentaire à faire sur cette sortie de route matinale pour l’équipe du pays organisateur?
Ce n’est pas une catastrophe de voir le pays organisateur perdre son équipe dès le premier tour. Regardez un peu plus près, toutes les équipes présentes sont composées à l’ossature des joueurs qui évoluent dans les clubs dominateurs du football de leur pays. La RDC est composée en majorité par les joueurs du TP Mazembé. La Libye est basée sur l’équipe d’El Thiad, la Tanzanie c’est le noyau de Young africans… Mais ici en Côte d’Ivoire, le sélectionneur s’est contenté des joueurs du Séwé de San-Pedro, parce que l’Asec et l’Africa ont refusé de donner leurs joueurs. Je pense que les Eléphants n’étaient pas à la hauteur de leur ambition et de l’enjeu. Ils sont venus en réalité participer pour les honneurs. Je comprends la déception des Ivoiriens, mais leur équipe est éliminée certes, la compétition, elle, continue et le public ne devrait pas bouder le stade Félix Houphouet Boigny. Il y a du beau spectacle à voir et c’est important pour l’mage de leur pays.
Un mot sur l’organisation du COCHAN ?
La Côte d’Ivoire a démontré qu’après 25 ans de l’organisation de la CAN 84, elle a fait des progrès et pour le moment, je pense que le comité d’organisation me paraît sans faute. Il y a une énorme place réservée aux journalistes dans les tribunes.
Interview réalisée par Hamed Konin