Qui est le général Gaston Ouassenan Koné ? Quel est son parcours de la gendarmerie nationale à la politique. Nord-Sud Quotidien a décidé de braquer les projecteurs sur un des vaillants officiers généraux de l’armée ivoirienne.
Dernier fils d’une famille de neuf enfants, le général Ouassénan Koné est le seul de ses frères à avoir mis les pieds à l’école. Etant le plus frêle et inapte pour les durs travaux champêtres, son père, Koné Ahoussou, l’a « livré » à l’administration coloniale pour sa scolarisation. Quand il rentrait le soir à la maison, nul ne pouvait l’aider à réviser ses leçons puisqu’autour de lui, personne ne pigeait un mot du français. Né le 24 avril 1939 à Katiola, il fait ses premiers pas à l’école de la mission catholique de cette ville en 1946. Il peut se vanter d’avoir un cursus scolaire et militaire des plus exemplaires. En 1953, celui que ses camarades d’enfance surnomment « Gok » intègre le collège moderne de Bouaké. Avant de suivre plus tard sa formation militaire à partir de 1959 à l’Ecole interarmes de Cherchell en Algérie. Il met ensuite le cap sur la France et atterrit à l’Ecole des officiers de la gendarmerie nationale de Melun, et à l’Ecole de formation et de spécialisation de l’aviation légère de l’armée de terre. Revenu au pays, il gravit les échelons de l’armée et atteint le grade de général de division en 1979.
Les coups du destin
Comme un oubli collectif, personne ne parle du haut fait d’armes du général Ouassénan Koné. Pourtant, c’est lui qui, en 1960 à la fête de l’indépendance, a posé l’acte de la souveraineté. Alors sous-lieutenant de gendarmerie l’enfant de Katiola a été chargé de descendre le drapeau français, bleu blanc et rouge. Puis, il a monté en lieu et place, le nouveau drapeau orange, blanc et vert, symbole de la République de Côte d’Ivoire. En 1964, quatre ans après l’indépendance, Gok a été nommé commandant supérieur de la gendarmerie. Il n’avait que 25 ans.
Aux commandes de la maréchaussée, il s’est retrouvé dans les événements de Gagnoa en 1970. A ce propos, Ouassenan témoigne : il était sur le terrain pas en tant qu’individu mais comme officier en mission pour la République qui était menacée par une sécession. Pour chahuter ses collègues députés du Fpi au Parlement, en référence aux intentions sécessionnistes de Kragbé Gnagbé, il énonce qu’une rébellion se mâte. « Si vous aviez mâté cette rébellion en 2002, nous n’en serions pas là », clame-t-il.
Au moment des surfacturations des complexes sucriers de 1977, qui ont fait partir Henri Konan Bédié du gouvernement, Ouassénan était membre du gouvernement. En tant que ministre de la Sécurité, il a conduit les enquêtes et procédé à certaines arrestations. Cela lui a valu certaines inimitiés.
En 1995, lors du coup d’Etat, imputé à Guei Robert, c’est lui qui était au devant de la scène en sa qualité de ministre de la Sécurité. Pour sûr dans cette affaire, il a fait des mécontents.
Ce n’est pas tout : l’affaire « A fa kaya » qui a défrayé la chronique. De triste mémoire, dès les premiers vagissements de la démocratie, le ministre Ouassenan a fait bastonner, dans ses bureaux, le patron de l’inspection générale de l’Etat, Aboudrahamane Sangaré, à l’époque directeur de publication du quotidien La Voie. Le sécurocrate du régime Bédié reprochait à l’époque au journal de la refondation d’avoir injurié son père en langue malinké.
Un homme simple
Ouassénan n’aime pas la folie des grandeurs. Un de ses proches témoigne : « Je ne sais pas s’il est riche, mais s’il l’est effectivement, c’est qu’il cache bien son jeu, mais je pense honnêtement qu’il a juste le minimum pour vivre de façon décente ». De tout temps, racontent certains de ses proches collaborateurs, il n’a jamais eu plus de deux voitures de fonction. Il ne possède pas de maison extraordinaire. Aucune de ses résidences ne dispose de piscine parce qu’il a peur que les enfants s’y noient. Mais, le général adore les espaces. A Katiola, il a un vaste domaine de 4 hectares qu’il s’est offert dans les années 60. Si sa résidence au village compte 15 chambres, c’est parce qu’il a quinze enfants logés à la même enseigne. Un fait rarissime a marqué certains de ses visiteurs. Chez lui, tout le monde partage le même repas. Les domestiques de tous genres se retrouvent à la table du patron sans aucune discrimination. Sauf lors des circonstances exceptionnelles où les gens de maison doivent s’occuper des visiteurs de marque. Une dizaine de journalistes invités à une cérémonie chez lui à Katiola ont été surpris de se retrouver à sa table dans la plus grande simplicité. Les crudités ne manquent jamais dans son menu. La salade est le plat préféré du général. Titulaire d’un diplôme de conducteur agro-pastoral obtenu en Argentine, il sélectionne de façon minutieuse les fruits et aliments qu’il doit consommer et qui proviennent très souvent de son propre verger. L’entretien de ses cultures fait partie de ses activités ludiques. Toujours discret, l’homme n’a pas trop d’amis en dehors de ses camarades de parti, le Pdci. A Abidjan, il fréquente l’ambassadeur Georges Ouégnin, l’ancien ministre Léon Konan Koffi et l’architecte Pierre Fakhoury. C’est d’ailleurs lui qui a présenté Fakhoury à Houphouët Boigny. La suite est connue. A Katiola, son meilleur ami est un Libanais d’origine, nommé « Koné » Safiédine. Avec le président Bédié, il entretient des relations empreintes de courtoisie, mais il ne fait pas partie des convives intimes du président du Pdci.
L’amour du travail bien fait
Le général aime le travail bien fait et méprise les paresseux, particulièrement les personnes qui préfèrent compter sur les magouilles et le favoritisme pour construire leur vie. A ses enfants, il ne cesse de répéter : « Tout ce que voyez là a été obtenu en travaillant, mon père, votre grand-père, était un simple cultivateur. Il ne m’a pas laissé une fortune en héritage ». Et d’ajouter : « Le président Houphouët ne m’a pas coopté parce qu’il connaissait mes parents comme cela a été pour beaucoup de cadres. La première fois où mon père a serré sa main, c’était en 1975 lors des festivités de l’Adeska (Association pour développement de Katiola). C’est donc par le travail que je me suis construit. »
Pour que chaque membre de sa progéniture puisse voler de ses propres ailes, le général leur a donné une bonne éducation et leur a fait suivre une bonne instruction. Quand il était ministre de la Sécurité, il était toujours sur le terrain pour veiller à la bonne application des décisions gouvernementales. Pour lutter contre le grand banditisme, il a initié des « opérations coups de poing ». Au cours de ces campagnes, il n’hésitait pas à passer la nuit avec la soldatesque pour traquer les bandits jusque dans leurs derniers retranchements. De même, quand il a été nommé PCA de la Sodefor, de 1996 à 2000, sous son impulsion, on a assisté à l’un des plus grands mouvements de reboisement en Côte d’Ivoire avec les meilleures espèces d’arbres.
Une riche carrière militaire
Ouassenan est général de division depuis trente ans. C’est en 1977 qu’il a été promu général de brigade. Il fait partie des chefs à qui les gendarmes ivoiriens doivent leur bonne réputation. Il a commencé comme commandant de la légion de gendarmerie de Korhogo avant de redescendre à Abidjan pour être instructeur à l’école de gendarmerie. Il a enseigné les vertus de la droiture et de la rigueur aux élèves. Très vite, il devint commandant en second avant d’accéder au poste de commandant de la garde républicaine. C’est depuis cette époque, en 1962, qu’on lui doit la célèbre chanson en baoulé des militaires de Yamoussoukro. Dédié au père la nation cet air clôturait le défilé militaire lors des festivités de l’indépendance. L’autre face inconnue de cet officier général est qu’il est pilote d’avions légers et pilote d’hélicoptères. Le fait de n’avoir pas piloté pendant longtemps les engins volant a mis sous l’éteignoir ce talent caché de l’homme.
L’homme politique
Une année après avoir quitté le gouvernement en 1983, il a été nommé ambassadeur. Il a exercé en Argentine, au Chili et en Uruguay. Il regagne le pays en 1993 pour redevenir ministre de la Sécurité. Le général fut d’ailleurs la seule personnalité ivoirienne à avoir occupé deux fois le poste de ministre de la Sécurité (1976-1983 et 1993- 1996).
En raison des obligations de réserve qui s’imposent aux militaires, c’est seulement à partir de l’an 2000, que le général Ouassénan, à la retraite, s’est lancé véritablement dans la politique. Sans difficulté, il s’est fait élire, député de Katiola. Dans la maison de la Nation, c’est lui qui parle au nom du parti sexagénaire en sa qualité de président du Groupe parlementaire Pdci-Rda. Très influent dans son parti, il est écouté et jouit d’une grande cote de popularité. C’est pour cette raison que ses pairs l’ont élu président du Conseil des élus (député, maire et président de conseil général) du Pdci-Rda. Vers fin 2005, lorsqu’il était question de trouver un Premier ministre consensuel pour conduire la transition, l’opposition rassemblée au sein du Rhdp et les Forces nouvelles ont porté leur choix sur Ouassénan. Malheureusement pour lui, le veto de Laurent Gbagbo a freiné sa marche vers la primature. Comme lot de consolation, le Premier ministre Charles Konan Banny l’a nommé patron du Programme national de démobilisation désarmement et de réinsertion ( Pnddr). A la tête de cette structure, il a connu des fortunes diverses. Avec l’avènement de l’Accord de Ouagadougou, le changement de la politique de sortie de crise et le départ de Charles Konan Banny, le Pnddr a été dissous. Depuis lors, le général jouit tranquillement de sa retraite.
La cerise sur le gâteau
« L’homme qui vécut trois vies », « Aller-retour », « L’empire du Gouffre » sont les titres de trois romans. Le dénominateur commun de ces trois ouvrages est qu’ils sont du même auteur : Gaston Ouassénan Koné. Ces œuvres de belle facture sont bien connues des amoureux du livre ivoirien. Gok s’est frotté au 7ème art. Il a été réalisateur du film « Hold-up à Kossou ». Il a utilisé les acteurs Kodjo Ebouclé et Clémentine Tikida pour ce film qui connut du succès.
Encore une facette pas très connue : Ouassénan est un pratiquant des arts martiaux. En tae kwondo, il a atteint le grade de ceinture noire 6ème dan. En football, dans les matchs de gala, il est gardien de but. Il n’est ni supporter de l’Africa sport, ni de l’Asec mimosas, les deux poids lourds du football national. Son club c’est la SOA, fraternité d’armes oblige !
Si vous voulez faire un cadeau à Gaston Ouassénan Koné, ne cherchez pas loin : un simple livre, bien écrit lui suffit.
Traoré M. Ahmed
Dernier fils d’une famille de neuf enfants, le général Ouassénan Koné est le seul de ses frères à avoir mis les pieds à l’école. Etant le plus frêle et inapte pour les durs travaux champêtres, son père, Koné Ahoussou, l’a « livré » à l’administration coloniale pour sa scolarisation. Quand il rentrait le soir à la maison, nul ne pouvait l’aider à réviser ses leçons puisqu’autour de lui, personne ne pigeait un mot du français. Né le 24 avril 1939 à Katiola, il fait ses premiers pas à l’école de la mission catholique de cette ville en 1946. Il peut se vanter d’avoir un cursus scolaire et militaire des plus exemplaires. En 1953, celui que ses camarades d’enfance surnomment « Gok » intègre le collège moderne de Bouaké. Avant de suivre plus tard sa formation militaire à partir de 1959 à l’Ecole interarmes de Cherchell en Algérie. Il met ensuite le cap sur la France et atterrit à l’Ecole des officiers de la gendarmerie nationale de Melun, et à l’Ecole de formation et de spécialisation de l’aviation légère de l’armée de terre. Revenu au pays, il gravit les échelons de l’armée et atteint le grade de général de division en 1979.
Les coups du destin
Comme un oubli collectif, personne ne parle du haut fait d’armes du général Ouassénan Koné. Pourtant, c’est lui qui, en 1960 à la fête de l’indépendance, a posé l’acte de la souveraineté. Alors sous-lieutenant de gendarmerie l’enfant de Katiola a été chargé de descendre le drapeau français, bleu blanc et rouge. Puis, il a monté en lieu et place, le nouveau drapeau orange, blanc et vert, symbole de la République de Côte d’Ivoire. En 1964, quatre ans après l’indépendance, Gok a été nommé commandant supérieur de la gendarmerie. Il n’avait que 25 ans.
Aux commandes de la maréchaussée, il s’est retrouvé dans les événements de Gagnoa en 1970. A ce propos, Ouassenan témoigne : il était sur le terrain pas en tant qu’individu mais comme officier en mission pour la République qui était menacée par une sécession. Pour chahuter ses collègues députés du Fpi au Parlement, en référence aux intentions sécessionnistes de Kragbé Gnagbé, il énonce qu’une rébellion se mâte. « Si vous aviez mâté cette rébellion en 2002, nous n’en serions pas là », clame-t-il.
Au moment des surfacturations des complexes sucriers de 1977, qui ont fait partir Henri Konan Bédié du gouvernement, Ouassénan était membre du gouvernement. En tant que ministre de la Sécurité, il a conduit les enquêtes et procédé à certaines arrestations. Cela lui a valu certaines inimitiés.
En 1995, lors du coup d’Etat, imputé à Guei Robert, c’est lui qui était au devant de la scène en sa qualité de ministre de la Sécurité. Pour sûr dans cette affaire, il a fait des mécontents.
Ce n’est pas tout : l’affaire « A fa kaya » qui a défrayé la chronique. De triste mémoire, dès les premiers vagissements de la démocratie, le ministre Ouassenan a fait bastonner, dans ses bureaux, le patron de l’inspection générale de l’Etat, Aboudrahamane Sangaré, à l’époque directeur de publication du quotidien La Voie. Le sécurocrate du régime Bédié reprochait à l’époque au journal de la refondation d’avoir injurié son père en langue malinké.
Un homme simple
Ouassénan n’aime pas la folie des grandeurs. Un de ses proches témoigne : « Je ne sais pas s’il est riche, mais s’il l’est effectivement, c’est qu’il cache bien son jeu, mais je pense honnêtement qu’il a juste le minimum pour vivre de façon décente ». De tout temps, racontent certains de ses proches collaborateurs, il n’a jamais eu plus de deux voitures de fonction. Il ne possède pas de maison extraordinaire. Aucune de ses résidences ne dispose de piscine parce qu’il a peur que les enfants s’y noient. Mais, le général adore les espaces. A Katiola, il a un vaste domaine de 4 hectares qu’il s’est offert dans les années 60. Si sa résidence au village compte 15 chambres, c’est parce qu’il a quinze enfants logés à la même enseigne. Un fait rarissime a marqué certains de ses visiteurs. Chez lui, tout le monde partage le même repas. Les domestiques de tous genres se retrouvent à la table du patron sans aucune discrimination. Sauf lors des circonstances exceptionnelles où les gens de maison doivent s’occuper des visiteurs de marque. Une dizaine de journalistes invités à une cérémonie chez lui à Katiola ont été surpris de se retrouver à sa table dans la plus grande simplicité. Les crudités ne manquent jamais dans son menu. La salade est le plat préféré du général. Titulaire d’un diplôme de conducteur agro-pastoral obtenu en Argentine, il sélectionne de façon minutieuse les fruits et aliments qu’il doit consommer et qui proviennent très souvent de son propre verger. L’entretien de ses cultures fait partie de ses activités ludiques. Toujours discret, l’homme n’a pas trop d’amis en dehors de ses camarades de parti, le Pdci. A Abidjan, il fréquente l’ambassadeur Georges Ouégnin, l’ancien ministre Léon Konan Koffi et l’architecte Pierre Fakhoury. C’est d’ailleurs lui qui a présenté Fakhoury à Houphouët Boigny. La suite est connue. A Katiola, son meilleur ami est un Libanais d’origine, nommé « Koné » Safiédine. Avec le président Bédié, il entretient des relations empreintes de courtoisie, mais il ne fait pas partie des convives intimes du président du Pdci.
L’amour du travail bien fait
Le général aime le travail bien fait et méprise les paresseux, particulièrement les personnes qui préfèrent compter sur les magouilles et le favoritisme pour construire leur vie. A ses enfants, il ne cesse de répéter : « Tout ce que voyez là a été obtenu en travaillant, mon père, votre grand-père, était un simple cultivateur. Il ne m’a pas laissé une fortune en héritage ». Et d’ajouter : « Le président Houphouët ne m’a pas coopté parce qu’il connaissait mes parents comme cela a été pour beaucoup de cadres. La première fois où mon père a serré sa main, c’était en 1975 lors des festivités de l’Adeska (Association pour développement de Katiola). C’est donc par le travail que je me suis construit. »
Pour que chaque membre de sa progéniture puisse voler de ses propres ailes, le général leur a donné une bonne éducation et leur a fait suivre une bonne instruction. Quand il était ministre de la Sécurité, il était toujours sur le terrain pour veiller à la bonne application des décisions gouvernementales. Pour lutter contre le grand banditisme, il a initié des « opérations coups de poing ». Au cours de ces campagnes, il n’hésitait pas à passer la nuit avec la soldatesque pour traquer les bandits jusque dans leurs derniers retranchements. De même, quand il a été nommé PCA de la Sodefor, de 1996 à 2000, sous son impulsion, on a assisté à l’un des plus grands mouvements de reboisement en Côte d’Ivoire avec les meilleures espèces d’arbres.
Une riche carrière militaire
Ouassenan est général de division depuis trente ans. C’est en 1977 qu’il a été promu général de brigade. Il fait partie des chefs à qui les gendarmes ivoiriens doivent leur bonne réputation. Il a commencé comme commandant de la légion de gendarmerie de Korhogo avant de redescendre à Abidjan pour être instructeur à l’école de gendarmerie. Il a enseigné les vertus de la droiture et de la rigueur aux élèves. Très vite, il devint commandant en second avant d’accéder au poste de commandant de la garde républicaine. C’est depuis cette époque, en 1962, qu’on lui doit la célèbre chanson en baoulé des militaires de Yamoussoukro. Dédié au père la nation cet air clôturait le défilé militaire lors des festivités de l’indépendance. L’autre face inconnue de cet officier général est qu’il est pilote d’avions légers et pilote d’hélicoptères. Le fait de n’avoir pas piloté pendant longtemps les engins volant a mis sous l’éteignoir ce talent caché de l’homme.
L’homme politique
Une année après avoir quitté le gouvernement en 1983, il a été nommé ambassadeur. Il a exercé en Argentine, au Chili et en Uruguay. Il regagne le pays en 1993 pour redevenir ministre de la Sécurité. Le général fut d’ailleurs la seule personnalité ivoirienne à avoir occupé deux fois le poste de ministre de la Sécurité (1976-1983 et 1993- 1996).
En raison des obligations de réserve qui s’imposent aux militaires, c’est seulement à partir de l’an 2000, que le général Ouassénan, à la retraite, s’est lancé véritablement dans la politique. Sans difficulté, il s’est fait élire, député de Katiola. Dans la maison de la Nation, c’est lui qui parle au nom du parti sexagénaire en sa qualité de président du Groupe parlementaire Pdci-Rda. Très influent dans son parti, il est écouté et jouit d’une grande cote de popularité. C’est pour cette raison que ses pairs l’ont élu président du Conseil des élus (député, maire et président de conseil général) du Pdci-Rda. Vers fin 2005, lorsqu’il était question de trouver un Premier ministre consensuel pour conduire la transition, l’opposition rassemblée au sein du Rhdp et les Forces nouvelles ont porté leur choix sur Ouassénan. Malheureusement pour lui, le veto de Laurent Gbagbo a freiné sa marche vers la primature. Comme lot de consolation, le Premier ministre Charles Konan Banny l’a nommé patron du Programme national de démobilisation désarmement et de réinsertion ( Pnddr). A la tête de cette structure, il a connu des fortunes diverses. Avec l’avènement de l’Accord de Ouagadougou, le changement de la politique de sortie de crise et le départ de Charles Konan Banny, le Pnddr a été dissous. Depuis lors, le général jouit tranquillement de sa retraite.
La cerise sur le gâteau
« L’homme qui vécut trois vies », « Aller-retour », « L’empire du Gouffre » sont les titres de trois romans. Le dénominateur commun de ces trois ouvrages est qu’ils sont du même auteur : Gaston Ouassénan Koné. Ces œuvres de belle facture sont bien connues des amoureux du livre ivoirien. Gok s’est frotté au 7ème art. Il a été réalisateur du film « Hold-up à Kossou ». Il a utilisé les acteurs Kodjo Ebouclé et Clémentine Tikida pour ce film qui connut du succès.
Encore une facette pas très connue : Ouassénan est un pratiquant des arts martiaux. En tae kwondo, il a atteint le grade de ceinture noire 6ème dan. En football, dans les matchs de gala, il est gardien de but. Il n’est ni supporter de l’Africa sport, ni de l’Asec mimosas, les deux poids lourds du football national. Son club c’est la SOA, fraternité d’armes oblige !
Si vous voulez faire un cadeau à Gaston Ouassénan Koné, ne cherchez pas loin : un simple livre, bien écrit lui suffit.
Traoré M. Ahmed