Nombreux sont les sportifs ivoiriens qui n’arrivent pas à s’expliquer les différentes débâcles des pachydermes nationaux aux différentes compétitions continentales. Des Eléphants seniors en passant par les cadets, juniors et récemment les locaux, les résultats sportifs sont négatifs, voire humiliants. Et pourtant, ce ne sont plus les moyens financiers, présentés autrefois comme le vrai problème de ces sélections, qui font aujourd’hui défaut. L’on est à mesure d’affirmer sans se tromper que le président de la FIF, Jacques Anouma « arrose » les joueurs ivoiriens de billets de banque. Notez bien, une prime de 1.500.000 FCFA a été promise aux Eléphants locaux (chacun) en cas de qualification pour les demi-finales. Cette motivation, en plus de la présence du président Laurent Gbagbo (1er match) et celle du Premier ministre Soro Guillaume, n’auront pas suffi à fouetter l’orgueil de N’gossan Antoine et ses coéquipiers qui se sont faits humilier par des modestes formations zambienne et tanzanienne. En deux sorties, les carottes étaient déjà cuites pour les poulains du coach Kouadio Georges. Si au niveau des Eléphants seniors, certains observateurs dénoncent le fait que les sélectionneurs d’alors n’appelaient guère les joueurs en forme du moment et avaient toujours en tête le nom des mêmes éléments, au niveau des cadets, juniors et des locaux, le constat est tout autre : on fait appel à ses protégés. Sinon comment comprendre que pour le CHAN, le coach Kouadio Georges fasse confiance à des juniors qui n’ont pas d’expérience et qui venaient de se faire humilier à la CAN de leur catégorie moins d’un mois plus tôt au Rwanda. N’y avait-il pas d’autres joueurs pour jouer le CHAN ? Les joueurs sélectionnés par Kouadio Georges étaient-ils les meilleurs au plan local ? Cela que tout simplement le business. Et le président de la FIF, Jacques Anouma n’a pas manqué de s’étonner du niveau du championnat ivoirien, après la lourde défaite face à la Zambie. « Il va falloir que les présidents de clubs revoient ce qui se fait à leur niveau », avait-il dit froidement. L’ambassadeur avait raison d’être déçu après tant d’efforts faits pour la tenue du CHAN. Mais il devrait se tourner vers le staff technicien des Eléphants locaux piloté par Kouadio Georges pour rechercher les vraies causes de cette élimination précoce. « Djédjé Landry, Youan Bi Gama, Ottro Gnakabi et bien d’autres vieux routiers de notre championnat devaient être appelés pour former un bloc-équipe avec les jeunes sélectionnés. Malheureusement, à cause de la présence des agents recruteurs, les gens ont préféré faire confiance à leurs protégés. C’est cela notre mal. Il y a eu une mauvaise sélection des joueurs », nous a confié un président de club. La cause de l’élimination des Ivoiriens du CHAN, en croire, la plupart des responsables de clubs interrogés, est bel et bien lié au business qui a pris le dessus sur l’amour de la patrie et de la valeur des joueurs. Sinon comment comprendre que l’on aligne des juniors là où les adversaires mettaient en avant des vétérans rompus à la tâche de plus de 30 ans ? « La sélection est un marché à ciel ouvert. Les techniciens locaux sont tous devenus les relais des agents recruteurs. Dans ces conditions, ils ne font que faire la promotion de leurs joueurs même médiocres, dans l’optique de leur s trouver un contrat hors du pays. Nos joueurs n’ont plus le cœur au pays quand ils jouent. Le CHAN qui devait les inciter à rester sur le continent est de ce fait devenu une traite. L’esclavage est de retour sous une nouvelle forme », a dénoncé un responsable d’une équipe de ligue 1, connu pour son verbe très acerbe, même s’il a voulu garder l’anonymat. Les hommes de média étrangers, eux, pour leur part, ont remarqué que les journalistes sportifs font trop rêver la population en présentant les sélections ivoiriennes comme favorites à chaque compétition. « Ceux qui critiquent objectivement sont rares ici. Ailleurs, c’est la presse qui fait la loi. L’exemple de la France est éloquent. Le comble, après l’élimination des Eléphants le mercredi 25 février, tout le monde était heureux parce que Chelsea a battu la Juventus grâce à un but Didier Drogba. Or Chelsea n’est pas un club ivoirien. Vous êtes exceptionnels ! » s’est indigné un confrère étranger au village CHAN vendredi dernier. Avant de terminer en avançant que les responsables de la FIF ont une part de responsabilité dans tout ce qui arrive aux différentes sélections du pays : «il faut mettre de l’ordre. La DTN doit être remaniée pour plus d’efficacité. Le président de la FIF, ma foi, se demande ce qu’il lui de plus faut pour avoir des résultats sportifs satisfaisants. C’est simple, mettre fin à la chienlit au niveau des différentes sélections ». S’il est avéré que c’est le business qui est à la base des différents échecs lors des rendez-vous d’envergure comme l’ont noté bon nombre d’observateurs, il appartient donc à l’ambassadeur Jacques Anouma de sévir. Parce que tout compte fait, c’est sous sa houlette que ces débâcles sont devenues une habitude. Et que la fameuse phrase « on va repartir à zéro », est aussi devenue le refrain national. Pendant que les autres pays émergent chaque année lors des compétitions de la CAF, la Côte d’Ivoire n’arrête pas de plonger. Le diagnostic a été fait. Il faut un remède pour bouter le mal hors des différentes sélections. Un remède qui consiste à faire un véritable nettoyage au sein de la fédération. C’est bien là que tous les sportifs attendent Jacques Anouma.
Par : Dablemon Tasman
Par : Dablemon Tasman