Bouaké. Ce nom restera longtemps gravé dans les mémoires des équipes du Ghana, de la République Démocratique du Congo (RDC), du Zimbabwe et de la Libye. Et même de la Zambie, de la Tanzanie et du Sénégal. Capitale du centre de la Côte d’Ivoire à environ 350 km d’Abidjan, Bouaké a abrité du 23 février au 1er mars dernier les matchs du groupe B du 1er Championnat d’Afrique des Nations (CHAN). Le 28 février, ce sont la Zambie et la Tanzanie (groupe B) qui foulaient la pelouse du stade de la paix. Avant la demi-finale Ghana-Sénégal (1-1, tab 7-6) du mercredi 4 mars dernier. Dix jours durant, Bouaké a vibré au rythme du football. D’intenses moments de communion, d’échanges et de partage avec les différents acteurs. Bouaké a supporté sans faille les équipes qui ont foulé la pelouse du stade de Bouaké. Avec la même ferveur du début jusqu’à la fin. La grande affluence lors des rencontres démontre bien tout l’intérêt que cette population a accordé à la compétition. Comme toutes les bonnes choses, ces moments de joie ont pris fin au terme de la qualification du Ghana pour la finale du dimanche prochain au stade Félix Houphouët-Boigny. Avec cette ultime confrontation, le CHAN faisait ainsi ses adieux à Bouaké. Laissant derrière, une population triste. Des supporters médusés qui ont réclamé en vain la petite finale. Et le spectacle de désolation observé à l’issue de la demi-finale montre, à merveille, l’état d’esprit des Bouakéens au moment où le CHAN s’achève pour eux. Pendant que les supporters ghanéens célèbrent avec faste l’exploit de leur équipe, nombreux sont ceux voient déjà la fin d’un épisode. «Je n’ai pas besoin de vous dire ce que je ressens. Je suis triste et cela se constate sur le visage de plusieurs personnes. Nous avons vécu de très bons moments et on aurait voulu que cela continue encore jusqu’à la finale», mentionne Yao Konan Nicolas. Avec des copains, ils s’interrogent déjà sur ce que deviendra Bouaké après les dix jours de compétition. «Nous allons retomber dans le train train habituel. Une vie sans de véritables manifestations sportives», rétorque Mlle N’Guessan Amoin Victorine. Plus loin et prêts à enfourcher leur moto, Vazoumana Dembélé et Cissé Arouna ne cachent pas leur amertume. Pour eux, la fin du CHAN à Bouaké avec la demi-finale se présente comme une injustice. «Justement on en parlait. Que représente la fin du CHAN à Bouaké pour nous ? C’est ça votre question. Je peux dire que c’est injuste de la part de ceux qui ont fait la programmation, s’insurge Cissé. Bouaké a oublié les moments de stress et de crise pour s’égailler et suivre le reste de la compétition à la télévision est un malheur pour nous». Avant de démarrer en trombe en direction de l’Université de Bouaké sur l’axe menant à Béoumi. Comme lui, beaucoup d’autres supportent difficilement le deuil de la compétition pendant qu’elle se déroulera encore (match de classement et finale) à Abidjan est difficile à supporter. «Mais que pouvons nous faire. C’est décidé et on est obligé de se plier», lance mélancoliquement Amy Doumbia, une vendeuse de pain aux alentours du stade.
Qui assiste impuissamment à l’extinction des projecteurs qui plonge le stade dans le noir. Dans la tristesse totale.
OUATTARA Gaoussou,
Envoyé spécial à Yamoussoukro
Qui assiste impuissamment à l’extinction des projecteurs qui plonge le stade dans le noir. Dans la tristesse totale.
OUATTARA Gaoussou,
Envoyé spécial à Yamoussoukro