Si c`en était déjà fini pour les Eléphants locaux depuis les deux premiers matchs, le championnat d`Afrique des Nations (le Chan) consacré aux footballeurs restés au pays, lui, s`est achevé dimanche au stade Houphouët-Boigny où il avait débuté deux semaines plus tôt.
Comme au premier jour, le président ivoirien a honoré de sa présence cette ultime journée, la mort dans l`âme. Dès le premier tour, les pachydermes ivoiriens étaient déjà boutés hors compétition, visiblement mal préparés et Laurent Gbagbo promet de demander des comptes après avoir «accompagné les visiteurs».
Cette humiliation, la énième, met le doigt sur la désorganisation du football ivoirien.
Malgré des moyens colossaux, des athlètes qui sont titulaires dans les meilleurs clubs européens, la fédération ivoirienne de football (FIF) collectionne des défaites et des désillusions. Même l`aventure de la coupe du monde s`est arrêtée au premier tour, alors que le Ghana arrivait à inquiéter les stars brésiliennes qui lui chipaient finalement une place en quart de finale.
Bref, les professionnels sont en fait l`arbre qui a longtemps caché la forêt. Venus des clubs les plus huppés du monde, entraînés dans des conditions idéales, y compris par les meilleurs entraîneurs au monde, leurs belles prestations ont souvent fait oublier un championnat national médiocre organisé dans des conditions qui favorisent son déclin.
Depuis l`arrivée de Jacques Anouma en 2002, les clubs ivoiriens n`ont plus rien gagné. Même l`Asec, hormis 2006 où elle fut battue par l`équipe égyptienne du Al Aly en demi-finale, n`arrive plus à se hisser dans le dernier carré de la ligue africaine des champions, éliminée chaque fois en match de poule. L`ogre mimos a pourtant rageusement dominé le championnat ivoirien ces dernières décennies, sauf les deux dernières années où l`Africa sport s`est repositionné à la première place du championnat national.
Le manque de compétitivité du football ivoirien est, en effet, lié à plusieurs facteurs. Notamment au calendrier du championnat national.
Les équipes ivoiriennes arrivent généralement aux tours préliminaires et au premier tour des coupes africaines avec dans les jambes des matchs amicaux en guise de préparation. Car à cette date, le championnat n`a pas encore commencé ou alors vient de débuter..
D`ailleurs, comme l`Africa sports d`Abidjan qui connaît chaque saison une saignée de son équipe, les clubs ivoiriens subissent des départs en cascade de leurs meilleurs joueurs. Attirés par les mirages de l`Europe et le train de vie des footballeurs professionnels, ils plaquent généralement tout (contrats, engagements, possibilité de participer à une ligue des champions) pour partir vers des horizons où ils ne ramènent pas que les honneurs.
La sélection ivoirienne a d`ailleurs été victime de cette situation qui est tolérée par la fédération ivoirienne de football. Alors que le CHAN était en vue, les Eléphants ont ainsi vu leurs meilleurs joueurs partir. Il s`agit côté Asec des latéraux Wawa Serge et Ali N`Dri, de son buteur et meilleur joueur de l`année Cyriac Gohi Bi et à l`Africa de son baroudeur Olié Koffi Kan et du défenseur Tayoro Adou Peter. A part ces titulaires indiscutables laissés libres par les clubs sous le regard impuissant des dirigeants du football ivoirien, il y a aussi Landry Djedjed de l`Africa dont l`expérience aurait pu servir à notre collectif.
Mais les conditions de sélection font partie des ténèbres les mieux entretenus dans notre pays, en dehors bien sûr du financement des clubs ivoiriens.
Selon l`analyse mille fois ressassée du président de la fédération ivoirienne de football, un club est une association privée qui se finance selon ses propres moyens. C`est cette idéologie qui guide toute la philosophie des subventions faites au club et qui sont devenues des moyens de rétorsion dont dispose Jacques Anouma face aux équipes ivoiriennes.
Or il est de notoriété que les moyens colossaux dont disposent les équipes occidentales et même les clubs maghrébins proviennent en grande partie des droits-télé et des sponsors. Ces ressources sont reparties au prorata et permettent ainsi aux équipes qui suscitent le plus d`intérêt de maintenir leur standing en recrutant les meilleurs joueurs.
Chez nous, la fédération a l`habitude de confisquer l`argent du sponsoring dont les montants sont maintenus au secret. Pour nous rabattre le caquet, un proche du président de la FIF nous a même rétorqué que le sponsoring de MTN ne cible pas le championnat ivoirien mais la FIF en tant qu`entité. Ce qui ne peut qu`être faux. Mais si tel était vraiment le cas, pourquoi les patrons de la fédération obligent-ils les clubs ivoiriens à floquer sur leurs maillots l`image du Sponsor ? Evidemment toutes ces déprédations se nourrissent de complicité. Et celle des présidents de clubs ivoiriens n`est pas toujours la moindre. Accusés au lendemain de la deuxième défaite des éléphants, plusieurs dirigeants de ligue 1 et 2 ont tenté de rompre les amarres sans aller bien loin. Car nombre d`entre eux sont redevables au président de la fédération ivoirienne de football (FIF) que son titre de directeur des affaires administratives et financières de
la Présidence rend intouchable et déifie pratiquement.
Dans ce cas, il ne reste plus qu`à attendre la prochaine décoration du président Jacques Anouma pour avoir été le seul à nous vendre à 5 milliards le prix de notre humiliation.
Joseph Titi
joseph.titi@yahoo.fr
Comme au premier jour, le président ivoirien a honoré de sa présence cette ultime journée, la mort dans l`âme. Dès le premier tour, les pachydermes ivoiriens étaient déjà boutés hors compétition, visiblement mal préparés et Laurent Gbagbo promet de demander des comptes après avoir «accompagné les visiteurs».
Cette humiliation, la énième, met le doigt sur la désorganisation du football ivoirien.
Malgré des moyens colossaux, des athlètes qui sont titulaires dans les meilleurs clubs européens, la fédération ivoirienne de football (FIF) collectionne des défaites et des désillusions. Même l`aventure de la coupe du monde s`est arrêtée au premier tour, alors que le Ghana arrivait à inquiéter les stars brésiliennes qui lui chipaient finalement une place en quart de finale.
Bref, les professionnels sont en fait l`arbre qui a longtemps caché la forêt. Venus des clubs les plus huppés du monde, entraînés dans des conditions idéales, y compris par les meilleurs entraîneurs au monde, leurs belles prestations ont souvent fait oublier un championnat national médiocre organisé dans des conditions qui favorisent son déclin.
Depuis l`arrivée de Jacques Anouma en 2002, les clubs ivoiriens n`ont plus rien gagné. Même l`Asec, hormis 2006 où elle fut battue par l`équipe égyptienne du Al Aly en demi-finale, n`arrive plus à se hisser dans le dernier carré de la ligue africaine des champions, éliminée chaque fois en match de poule. L`ogre mimos a pourtant rageusement dominé le championnat ivoirien ces dernières décennies, sauf les deux dernières années où l`Africa sport s`est repositionné à la première place du championnat national.
Le manque de compétitivité du football ivoirien est, en effet, lié à plusieurs facteurs. Notamment au calendrier du championnat national.
Les équipes ivoiriennes arrivent généralement aux tours préliminaires et au premier tour des coupes africaines avec dans les jambes des matchs amicaux en guise de préparation. Car à cette date, le championnat n`a pas encore commencé ou alors vient de débuter..
D`ailleurs, comme l`Africa sports d`Abidjan qui connaît chaque saison une saignée de son équipe, les clubs ivoiriens subissent des départs en cascade de leurs meilleurs joueurs. Attirés par les mirages de l`Europe et le train de vie des footballeurs professionnels, ils plaquent généralement tout (contrats, engagements, possibilité de participer à une ligue des champions) pour partir vers des horizons où ils ne ramènent pas que les honneurs.
La sélection ivoirienne a d`ailleurs été victime de cette situation qui est tolérée par la fédération ivoirienne de football. Alors que le CHAN était en vue, les Eléphants ont ainsi vu leurs meilleurs joueurs partir. Il s`agit côté Asec des latéraux Wawa Serge et Ali N`Dri, de son buteur et meilleur joueur de l`année Cyriac Gohi Bi et à l`Africa de son baroudeur Olié Koffi Kan et du défenseur Tayoro Adou Peter. A part ces titulaires indiscutables laissés libres par les clubs sous le regard impuissant des dirigeants du football ivoirien, il y a aussi Landry Djedjed de l`Africa dont l`expérience aurait pu servir à notre collectif.
Mais les conditions de sélection font partie des ténèbres les mieux entretenus dans notre pays, en dehors bien sûr du financement des clubs ivoiriens.
Selon l`analyse mille fois ressassée du président de la fédération ivoirienne de football, un club est une association privée qui se finance selon ses propres moyens. C`est cette idéologie qui guide toute la philosophie des subventions faites au club et qui sont devenues des moyens de rétorsion dont dispose Jacques Anouma face aux équipes ivoiriennes.
Or il est de notoriété que les moyens colossaux dont disposent les équipes occidentales et même les clubs maghrébins proviennent en grande partie des droits-télé et des sponsors. Ces ressources sont reparties au prorata et permettent ainsi aux équipes qui suscitent le plus d`intérêt de maintenir leur standing en recrutant les meilleurs joueurs.
Chez nous, la fédération a l`habitude de confisquer l`argent du sponsoring dont les montants sont maintenus au secret. Pour nous rabattre le caquet, un proche du président de la FIF nous a même rétorqué que le sponsoring de MTN ne cible pas le championnat ivoirien mais la FIF en tant qu`entité. Ce qui ne peut qu`être faux. Mais si tel était vraiment le cas, pourquoi les patrons de la fédération obligent-ils les clubs ivoiriens à floquer sur leurs maillots l`image du Sponsor ? Evidemment toutes ces déprédations se nourrissent de complicité. Et celle des présidents de clubs ivoiriens n`est pas toujours la moindre. Accusés au lendemain de la deuxième défaite des éléphants, plusieurs dirigeants de ligue 1 et 2 ont tenté de rompre les amarres sans aller bien loin. Car nombre d`entre eux sont redevables au président de la fédération ivoirienne de football (FIF) que son titre de directeur des affaires administratives et financières de
la Présidence rend intouchable et déifie pratiquement.
Dans ce cas, il ne reste plus qu`à attendre la prochaine décoration du président Jacques Anouma pour avoir été le seul à nous vendre à 5 milliards le prix de notre humiliation.
Joseph Titi
joseph.titi@yahoo.fr