La cour et les rois
Un dilemme ! Un vrai dilemme ! Voici ce que le mandat d’arrêt délivré par la Cour pénale internationale contre le numéro un soudanais pose à de nombreux Africains. D’un côté, ils sont littéralement transportés par la joie et soulagés. Par ce mandat, un pas est en effet franchi que plus personne ne pourra piétiner impunément. Même pas le statut de président de la République et ses immunités ne mettent plus à l’abri de poursuites. Les juridictions sur le continent étant des caisses de résonnance des pouvoirs exécutifs pour la plupart, le tribunal pénal vient comme une bouée de sauvetage pour les milliers voire les millions de victimes des princes sans foi ni loi qui tiennent les Africains à leur merci. Omar El Béchir le Soudanais en est un. Assurément ! Au Darfour, il a fait vivre l’enfer à des dizaines de milliers de gens. La guerre contre les rebellions qui sévissent dans cette partie de son pays a été le prétexte de bombardements sans retenue. L’aviation et l’artillerie sont entrées en action contre les populations civiles que l’Etat soudanais avait plutôt le devoir de protéger. Résultat, des milliers de morts, plus de deux millions de déplacés. Aujourd’hui, à ces personnes et à toutes celles qui en Afrique subissent les exactions au quotidien, les poursuites contre Omar El Béchir, plus que celles qui maintiennent Charles Taylor dans une prison à La Haye, ouvrent une large fenêtre d’espoir de justice. De l’autre côté, il y a un sentiment de regret et…paradoxalement d’injustice.
Le malaise
En effet, la Cour pénale internationale issue de la volonté de défenseurs acharnés des droits de l’Homme et devenue réalité par le traité de Rome n’a pas été soutenue par tous les Etats. Notamment la plus puissante démocratie du monde, les Etats-Unis d’Amérique. Ce pays a même réduit les capacités de cette cour en signant des accords bilatéraux avec de nombreux pays aux fins de protection de ses ressortissants. L’Amérique voulait en particulier mettre ses soldats en opération sur plusieurs théâtres à l’abri de poursuites de cette juridiction mondiale. Une entorse de la première puissance mondiale qui montre bien que la justice internationale dont veut être porteuse la CPI n’est pas une justice pour tous. En effet comment peut on comprendre qu’un président africain en exercice puisse être poursuivi par une cour qui n’est pas capable de lancer un mandat contre un simple soldat parce qu’il est Américain ? De plus, les Etas-Unis qui se sont mis à l’ abri de la CPI exercent un contrôle important sur cette cour par le biais du conseil de sécurité. C’est le pays de l’oncle Sam qui a refusé le sursis aux poursuites demandé par l’Union africaine et la Ligue arabe contre Béchir. Le moins qu’on puisse noter alors, c’est qu’il y a malaise avec la CPI. Le jour où cette cour pourra enquêter et inculper sur les événements à Gaza, en Irak et dans tous les pays en conflit, en toute liberté, elle aura dissipé le grand malaise qui atténue la joie de l’insécurité qu’elle fait vivre désormais aux potentats africains.
Dembélé Al Seni
Un dilemme ! Un vrai dilemme ! Voici ce que le mandat d’arrêt délivré par la Cour pénale internationale contre le numéro un soudanais pose à de nombreux Africains. D’un côté, ils sont littéralement transportés par la joie et soulagés. Par ce mandat, un pas est en effet franchi que plus personne ne pourra piétiner impunément. Même pas le statut de président de la République et ses immunités ne mettent plus à l’abri de poursuites. Les juridictions sur le continent étant des caisses de résonnance des pouvoirs exécutifs pour la plupart, le tribunal pénal vient comme une bouée de sauvetage pour les milliers voire les millions de victimes des princes sans foi ni loi qui tiennent les Africains à leur merci. Omar El Béchir le Soudanais en est un. Assurément ! Au Darfour, il a fait vivre l’enfer à des dizaines de milliers de gens. La guerre contre les rebellions qui sévissent dans cette partie de son pays a été le prétexte de bombardements sans retenue. L’aviation et l’artillerie sont entrées en action contre les populations civiles que l’Etat soudanais avait plutôt le devoir de protéger. Résultat, des milliers de morts, plus de deux millions de déplacés. Aujourd’hui, à ces personnes et à toutes celles qui en Afrique subissent les exactions au quotidien, les poursuites contre Omar El Béchir, plus que celles qui maintiennent Charles Taylor dans une prison à La Haye, ouvrent une large fenêtre d’espoir de justice. De l’autre côté, il y a un sentiment de regret et…paradoxalement d’injustice.
Le malaise
En effet, la Cour pénale internationale issue de la volonté de défenseurs acharnés des droits de l’Homme et devenue réalité par le traité de Rome n’a pas été soutenue par tous les Etats. Notamment la plus puissante démocratie du monde, les Etats-Unis d’Amérique. Ce pays a même réduit les capacités de cette cour en signant des accords bilatéraux avec de nombreux pays aux fins de protection de ses ressortissants. L’Amérique voulait en particulier mettre ses soldats en opération sur plusieurs théâtres à l’abri de poursuites de cette juridiction mondiale. Une entorse de la première puissance mondiale qui montre bien que la justice internationale dont veut être porteuse la CPI n’est pas une justice pour tous. En effet comment peut on comprendre qu’un président africain en exercice puisse être poursuivi par une cour qui n’est pas capable de lancer un mandat contre un simple soldat parce qu’il est Américain ? De plus, les Etas-Unis qui se sont mis à l’ abri de la CPI exercent un contrôle important sur cette cour par le biais du conseil de sécurité. C’est le pays de l’oncle Sam qui a refusé le sursis aux poursuites demandé par l’Union africaine et la Ligue arabe contre Béchir. Le moins qu’on puisse noter alors, c’est qu’il y a malaise avec la CPI. Le jour où cette cour pourra enquêter et inculper sur les événements à Gaza, en Irak et dans tous les pays en conflit, en toute liberté, elle aura dissipé le grand malaise qui atténue la joie de l’insécurité qu’elle fait vivre désormais aux potentats africains.
Dembélé Al Seni