Qui pourra contrôler le lourd héritage laissé par le patron des transporteurs ivoiriens ? La question mérite d’être posée au regard des nombreux conflits de succession à Kassoum Coulibaly notamment à la Matca et à la gare routière d’Adjamé.
Mutuelle d’assurances des taxis compteurs (Matca) pour pallier le refus des assureurs de couvrir les taxis compteurs, Garantie de cautionnement des transporteurs de Côte d’Ivoire (Gmtci) pour faciliter l’accès au crédit bancaire en vue de l’achat de véhicules de transport, Société mutuelle d’assurances des transports (Somat) pour délivrer des attestations d’assurances aux véhicules de transport, Syndicat national des transporteurs de marchandises et voyageurs de Côte d’Ivoire (Sntvmci) pour encadrer les transporteurs, Compagnie de transport «CK », Abidjan Océan Transit, Star Auto, Hôtel Kadiona, Radio Pèleforo, … l’empire de Kassoum Coulibaly se révèle bien difficile à délimiter. L’homme d’affaires, décédé le 6 janvier, aura réussi à tisser sa toile dans les sphères porteuses de la vie socioéconomique du pays. Il laisse un lourd héritage à gérer. Si les autres entreprises continuent de porter pudiquement le deuil, ce n’est pas le cas de la Matca ou de la Sntvm-ci où sévissent des crises, faisant redouter une dislocation. Dans ces différentes structures, la lutte pour se mettre au volant bat son plein. A la Mutuelle d’assurances des taxis-compteurs, la bataille se mène au palais de justice. L’administrateur Edouard Bailly Dodoz conteste «la prise de pouvoir» par l’ancien secrétaire général Vassidiki Bakayoko. Celui-ci, s’appuyant sur une partie du conseil d’administration, s’est proclamé président. Selon M. Dodoz, le renouvellement des organes dirigeants aurait dû se faire à l’issue d’une assemblée générale. Pour lui, la méthode employée par le clan Bakayoko ne jouit d’aucune légalité. Il dénonce une tentative de passage en force, criant à l’imposture. Dans son argumentaire, il brandit les textes en vigueur qui ne disposent guère que le secrétaire général assure l’intérim du président du conseil d’administration. Au plan statutaire, l’intérim aurait dû, en fait, être assuré par le vice-président. Seulement voilà, ce poste n’a jamais été pourvu sous l’ère Kassoum Coulibaly. La procédure engagée en justice par Baiily Dodoz a abouti à la nomination d’un mandataire judiciaire en l’occurrence Me Souleymane Diallo membre du barreau ivoirien. Cette ordonnance du juge Antoine Blé n’est pas du goût du clan Bakayoko qui remue ciel et terre en vue d’obtenir son annulation. A cette fin, il a saisi la Conférence interafricaine des marchés d’assurance (Cima), seule instance selon lui à trancher ce type de différend. Certes, il a le soutien du Directeur général Moustapha Camara qui table sur «ses performances personnelles» pour fédérer un grand nombre de personnes à la cause du bureau autoproclamé mais ses résultats semblent ne pas peser lourd dans la balance. Là où M. Camara affirme avoir réduit le déficit de 7 milliards Fcfa à seulement 7.000 millions Fcfa, la partie adverse l’accuse d’avoir contribué à faire péricliter la caisse. Quoi qu’il en soit, la situation reste confuse et incline à penser qu’une nouvelle crise beaucoup plus profonde menace les fondements de la mutuelle créée par Kassoum Coulibaly. Le ministère de l’Economie et des Finances déjà agacé par les déficits accumulés prévient que le gouvernement ouvrira le secteur à la concurrence si l’environnement ne s’améliore pas. La Matca n’est pas le seul patrimoine du député de Korhogo à faire face à une crise de succession. Au niveau du Syndicat national des transporteurs de marchandises et voyageurs (Sntvm-ci), le dossier risque d’être un peu plus compliqué. Sur le volet organisationnel, il ne fait aucun doute que Ibrahim Diaby, le secrétaire général est à la manivelle. En effet, comme s’il avait vu venir son destin, Kassoum Coulibaly avait réorganisé le 19 avril 2007, le bureau du mouvement en confiant toutes les responsabilités à son secrétariat national qu’il avait pris le temps de former. Celui-ci lui a toujours voué un culte presque divin. Mais sur le volet opérationnel, force est de constater qu’il devra retrousser les manches pour s’imposer. Les velléités pour lui ravir la collecte des prélèvements ne cessent de se multiplier. C’est dans cette logique que le 19 février à la gare routière d’Adjamé, une bagarre sanglante a éclaté entre Mamadou Diaby placé sous l’autorité du secrétaire général et un certain Adama Diabaté qui ne cache pas ses ambitions de prendre le pouvoir laissé par l’homme d’affaire. Arrêté puis remis en liberté, il fait remarquer qu’il ne lâchera pas prise. Ses hommes refusent toujours de reverser les sommes collectées dans les caisses du successeur de Kassoum Koulibaly.
Lanciné Bakayoko
Mutuelle d’assurances des taxis compteurs (Matca) pour pallier le refus des assureurs de couvrir les taxis compteurs, Garantie de cautionnement des transporteurs de Côte d’Ivoire (Gmtci) pour faciliter l’accès au crédit bancaire en vue de l’achat de véhicules de transport, Société mutuelle d’assurances des transports (Somat) pour délivrer des attestations d’assurances aux véhicules de transport, Syndicat national des transporteurs de marchandises et voyageurs de Côte d’Ivoire (Sntvmci) pour encadrer les transporteurs, Compagnie de transport «CK », Abidjan Océan Transit, Star Auto, Hôtel Kadiona, Radio Pèleforo, … l’empire de Kassoum Coulibaly se révèle bien difficile à délimiter. L’homme d’affaires, décédé le 6 janvier, aura réussi à tisser sa toile dans les sphères porteuses de la vie socioéconomique du pays. Il laisse un lourd héritage à gérer. Si les autres entreprises continuent de porter pudiquement le deuil, ce n’est pas le cas de la Matca ou de la Sntvm-ci où sévissent des crises, faisant redouter une dislocation. Dans ces différentes structures, la lutte pour se mettre au volant bat son plein. A la Mutuelle d’assurances des taxis-compteurs, la bataille se mène au palais de justice. L’administrateur Edouard Bailly Dodoz conteste «la prise de pouvoir» par l’ancien secrétaire général Vassidiki Bakayoko. Celui-ci, s’appuyant sur une partie du conseil d’administration, s’est proclamé président. Selon M. Dodoz, le renouvellement des organes dirigeants aurait dû se faire à l’issue d’une assemblée générale. Pour lui, la méthode employée par le clan Bakayoko ne jouit d’aucune légalité. Il dénonce une tentative de passage en force, criant à l’imposture. Dans son argumentaire, il brandit les textes en vigueur qui ne disposent guère que le secrétaire général assure l’intérim du président du conseil d’administration. Au plan statutaire, l’intérim aurait dû, en fait, être assuré par le vice-président. Seulement voilà, ce poste n’a jamais été pourvu sous l’ère Kassoum Coulibaly. La procédure engagée en justice par Baiily Dodoz a abouti à la nomination d’un mandataire judiciaire en l’occurrence Me Souleymane Diallo membre du barreau ivoirien. Cette ordonnance du juge Antoine Blé n’est pas du goût du clan Bakayoko qui remue ciel et terre en vue d’obtenir son annulation. A cette fin, il a saisi la Conférence interafricaine des marchés d’assurance (Cima), seule instance selon lui à trancher ce type de différend. Certes, il a le soutien du Directeur général Moustapha Camara qui table sur «ses performances personnelles» pour fédérer un grand nombre de personnes à la cause du bureau autoproclamé mais ses résultats semblent ne pas peser lourd dans la balance. Là où M. Camara affirme avoir réduit le déficit de 7 milliards Fcfa à seulement 7.000 millions Fcfa, la partie adverse l’accuse d’avoir contribué à faire péricliter la caisse. Quoi qu’il en soit, la situation reste confuse et incline à penser qu’une nouvelle crise beaucoup plus profonde menace les fondements de la mutuelle créée par Kassoum Coulibaly. Le ministère de l’Economie et des Finances déjà agacé par les déficits accumulés prévient que le gouvernement ouvrira le secteur à la concurrence si l’environnement ne s’améliore pas. La Matca n’est pas le seul patrimoine du député de Korhogo à faire face à une crise de succession. Au niveau du Syndicat national des transporteurs de marchandises et voyageurs (Sntvm-ci), le dossier risque d’être un peu plus compliqué. Sur le volet organisationnel, il ne fait aucun doute que Ibrahim Diaby, le secrétaire général est à la manivelle. En effet, comme s’il avait vu venir son destin, Kassoum Coulibaly avait réorganisé le 19 avril 2007, le bureau du mouvement en confiant toutes les responsabilités à son secrétariat national qu’il avait pris le temps de former. Celui-ci lui a toujours voué un culte presque divin. Mais sur le volet opérationnel, force est de constater qu’il devra retrousser les manches pour s’imposer. Les velléités pour lui ravir la collecte des prélèvements ne cessent de se multiplier. C’est dans cette logique que le 19 février à la gare routière d’Adjamé, une bagarre sanglante a éclaté entre Mamadou Diaby placé sous l’autorité du secrétaire général et un certain Adama Diabaté qui ne cache pas ses ambitions de prendre le pouvoir laissé par l’homme d’affaire. Arrêté puis remis en liberté, il fait remarquer qu’il ne lâchera pas prise. Ses hommes refusent toujours de reverser les sommes collectées dans les caisses du successeur de Kassoum Koulibaly.
Lanciné Bakayoko