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Politique Publié le samedi 14 mars 2009 | Nord-Sud

À chaud

Ni coup, ni démocratie

En Mauritanie, l’Union africaine tente de trouver une issue à la crise née du coup d’Etat du général Abdel Aziz. A cette fin, l’organisation panafricaine a mandaté le chef de la Jamahiriya. Le colonel Mouammar Kadhafi, auréolé de ses doubles titres internationaux « de roi des rois, chefs et sultans d’Afrique et président en exercice de l’UA » a débarqué à Nouakchott. Il s’agit pour celui qui a remis le pouvoir dans son pays au peuple, ce dernier « l’exerce directement » par les comités populaires, de trouver solution à une crise institutionnelle née d’un coup d’Etat. Comment dénouer les fils de l’écheveau ? Comment contenter les mandants qui s’attendent à une sortie de crise par le respect au moins des formes constitutionnelles et institutionnelles et consolider sa propre théorie politique qui cloue au pilori la démocratie représentative ? Un dilemme pour tous. Sauf pour le « roi des rois ». Kadhafi a rencontré le bon peuple politique de la capitale mauritanienne. Il a réussi, ce n’était pas gagner d’avance, à mettre dans la même salle les frères ennemis. Et le colonel a eu une caresse et un soufflet pour chacun. Non au coup d’Etat. Non également à la démocratie. « Une forme de gouvernement imposée par les Occidentaux et contraire aux valeurs arabes et africaines ». Dixit le maître de Tripoli. Et c’est là tout le paradoxe de la mission de l’Union africaine dans la crise mauritanienne.


Du Kadhafi

L’organisation, conformément à se principes, a suspendu le pays de toute participation à ses rencontres et activités. Il a poussé sa détermination à voir les institutions républicaines élues être rétablies à son paroxysme. Pour cela, l’UA a même fixé un ultimatum aux militaires putschistes. La date est passée il y a belle lurette. Et voilà que les Africains confient au colonel Kadhafi le soin d’aller sortir le pays de la situation de crise profonde qu’il vit. Volonté de sauver la face dans un bras de fer où les militaires ont clairement affiché leur volonté de négliger les menaces de l’UA ? Certainement ! Sinon, personne ne peut comprendre que l’on choisisse de sauver la démocratie dans un pays par le biais de celui-là même qui en est le pourfendeur numéro un. Kadhafi le dit et le répète. Pour lui, la démocratie fait partie du complot des ennemis de l’Afrique pour assujettir le continent, diviser ses habitants et exploiter ses richesses. Son hostilité à cette pratique ennemie n’a jamais été camouflée. Au demeurant, si le guide qui ne manque pas de moyens de pression réels sur les acteurs de la crise mauritanienne, fait triompher l’ordre constitutionnel dans ce pays, il ouvrirait un boulevard pour les démocrates dans son propre pays. Ce serait trop demander au « roi des rois et sultans d’Afrique ».

Dembélé Al Seni
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