Face au racket et autres tracasseries routières en cours dans le nord du pays, le gouvernement a décidé de faire convoyer les camions reliant le Port autonome d’Abidjan aux pays sans façade maritime par le Centre de commandement intégré (CCI). Cette nouvelle annoncée, vendredi par le directeur général adjoint du port, chargé de l’administration, des finances et de l’exploitation, Pierre Mambé, lors de sa communication sur le thème «Ports et pays enclavés», a été confirmée le lendemain par le directeur général, Marcel Gossio, dans son face à face avec les opérateurs économiques du Mali.
L’information est de taille. Elle tombe comme une pluie inespérée en saison sèche dans la mesure où la situation était devenue si infernale que responsables du port, Office ivoirien des chargeurs (Oic) et opérateurs économiques des pays de l’hinterland étaient au bord du désespoir. Leurs complaintes semblaient n’émouvoir aucune autorité de l’Etat malgré la perte par le port de plus de 20% du trafic des pays sans façade maritime au cours de l’exercice dernier.
La détermination des dirigeants de la communauté portuaire d’Abidjan, seuls à avoir pris des engagements au cours de leurs voyages commerciaux, a fini par payer. Le Premier ministre a pris cette dernière mesure qui rallume la flamme de l’espoir. Ainsi donc, comme l’ont annoncé MM. Gossio et Mambé, les escortes spéciales seront dans quelques semaines au corridor ivoirien. La grande différence avec la dernière tentative bloquée net après quelques mois est que l’escorte annoncée est assurée par des Forces militaires incluant celles des Forces nouvelles, elles qui posent le plus problème... Disposition stratégique donc. L’opération test va avoir lieu dans quelques jours.
Pour donner plus de chance de réussite à cette mesure, le directeur général a annoncé aux opérateurs économiques maliens que dès son retour à Abidjan, il demandera au Chef de l’Etat de recevoir la délégation ivoirienne présente à Bamako. Une chose est sûre, le président de la communauté portuaire est décidé à faire «libérer la route».
L’annonce de la reprise des escortes fortement applaudie par les opérateurs économiques, n’est pas la seule mesure que le Port autonome d’Abidjan a prise pour tuer dans l’œuf la concurrence que leur font les autres ports. C’est une véritable batterie de dispositions pragmatiques qui a été montée en faveur des clients de l’hinterland.
Le port s’engage véritablement dans une dynamique de baisse des tarifs. C’est ainsi que désormais la tarification ne se fera plus sur le conteneur et la marchandise. Seul un forfait sera appliqué sur le conteneur. «On ne vous dira plus qu’à Dakar, Lomé et Cotonou, le conteneur coûte moins cher qu’à Abidjan. C’est fini. Les conteneurs seront moins chers à Abidjan que partout ailleurs. Nous avons comparé. Il n’y a pas de raison que nous soyons plus chers que les autres», a déclaré Marcel Gossio sous un tonnerre d’applaudissements. Autre disposition nouvelle qui a fait plaisir aux chargeurs, c’est-à-dire les importateurs, ce sont les ristournes qui seront désormais versées aux plus actifs. Une réduction des coûts de 35% sera appliquée, au terminal à conteneurs, sur les marchandises à destination des pays de l’hinterland. Au nombre des mesures de facilitation annoncées par le directeur général adjoint, il faut noter, entre autres, la réduction de 20% sur les redevances portuaires des marchandises en transit et de la disposition, une franchise de 20 jours pour lesdites marchandises. Celle-ci est portée à 30 jours pour les marchandises homogènes d’une quantité égale ou supérieure à 5 mille tonnes.
Au titre de la célérité dans le traitement des dossiers, on note, entre autres, la délivrance du formulaire douanier D 25 en une demi-journée.
Les opérateurs économiques ont été aussi heureux d’entendre que la Sitarail à qui il a été souvent reproché d’avoir des tarifs élevés, s’engage dans cette dynamique de baisse des coûts enclenchée par «le port de l’Afrique de l’ouest», ainsi que le désigne le ministre malien des Transports et de l’Equipement, Hamed Diane Séméga. Celui-ci, venu soutenir ses dirigeants dans leurs échanges avec les opérateurs économiques du Mali, n’a pas tari d’éloges sur cette institution qu’il considère comme étant «la première démarche d’intégration», puisque son concepteur, Houphouet-Boigny, dit-il, ne l’a pas construite que pour la seule Côte d’Ivoire, mais pour toute l’Afrique de l’ouest. Bref, le ministre malien voudrait que l’on garde à l’esprit que «le Mali n’a jamais perdu de vue que ce port est un axe stratégique important». Le port autonome d’Abidjan a même été rebaptisé, «le port ivoiro-malien», par des opérateurs économiques maliens pour exprimer leur attachement au pays.
Alakagni Hala
Envoyé spécial à Bamako
L’information est de taille. Elle tombe comme une pluie inespérée en saison sèche dans la mesure où la situation était devenue si infernale que responsables du port, Office ivoirien des chargeurs (Oic) et opérateurs économiques des pays de l’hinterland étaient au bord du désespoir. Leurs complaintes semblaient n’émouvoir aucune autorité de l’Etat malgré la perte par le port de plus de 20% du trafic des pays sans façade maritime au cours de l’exercice dernier.
La détermination des dirigeants de la communauté portuaire d’Abidjan, seuls à avoir pris des engagements au cours de leurs voyages commerciaux, a fini par payer. Le Premier ministre a pris cette dernière mesure qui rallume la flamme de l’espoir. Ainsi donc, comme l’ont annoncé MM. Gossio et Mambé, les escortes spéciales seront dans quelques semaines au corridor ivoirien. La grande différence avec la dernière tentative bloquée net après quelques mois est que l’escorte annoncée est assurée par des Forces militaires incluant celles des Forces nouvelles, elles qui posent le plus problème... Disposition stratégique donc. L’opération test va avoir lieu dans quelques jours.
Pour donner plus de chance de réussite à cette mesure, le directeur général a annoncé aux opérateurs économiques maliens que dès son retour à Abidjan, il demandera au Chef de l’Etat de recevoir la délégation ivoirienne présente à Bamako. Une chose est sûre, le président de la communauté portuaire est décidé à faire «libérer la route».
L’annonce de la reprise des escortes fortement applaudie par les opérateurs économiques, n’est pas la seule mesure que le Port autonome d’Abidjan a prise pour tuer dans l’œuf la concurrence que leur font les autres ports. C’est une véritable batterie de dispositions pragmatiques qui a été montée en faveur des clients de l’hinterland.
Le port s’engage véritablement dans une dynamique de baisse des tarifs. C’est ainsi que désormais la tarification ne se fera plus sur le conteneur et la marchandise. Seul un forfait sera appliqué sur le conteneur. «On ne vous dira plus qu’à Dakar, Lomé et Cotonou, le conteneur coûte moins cher qu’à Abidjan. C’est fini. Les conteneurs seront moins chers à Abidjan que partout ailleurs. Nous avons comparé. Il n’y a pas de raison que nous soyons plus chers que les autres», a déclaré Marcel Gossio sous un tonnerre d’applaudissements. Autre disposition nouvelle qui a fait plaisir aux chargeurs, c’est-à-dire les importateurs, ce sont les ristournes qui seront désormais versées aux plus actifs. Une réduction des coûts de 35% sera appliquée, au terminal à conteneurs, sur les marchandises à destination des pays de l’hinterland. Au nombre des mesures de facilitation annoncées par le directeur général adjoint, il faut noter, entre autres, la réduction de 20% sur les redevances portuaires des marchandises en transit et de la disposition, une franchise de 20 jours pour lesdites marchandises. Celle-ci est portée à 30 jours pour les marchandises homogènes d’une quantité égale ou supérieure à 5 mille tonnes.
Au titre de la célérité dans le traitement des dossiers, on note, entre autres, la délivrance du formulaire douanier D 25 en une demi-journée.
Les opérateurs économiques ont été aussi heureux d’entendre que la Sitarail à qui il a été souvent reproché d’avoir des tarifs élevés, s’engage dans cette dynamique de baisse des coûts enclenchée par «le port de l’Afrique de l’ouest», ainsi que le désigne le ministre malien des Transports et de l’Equipement, Hamed Diane Séméga. Celui-ci, venu soutenir ses dirigeants dans leurs échanges avec les opérateurs économiques du Mali, n’a pas tari d’éloges sur cette institution qu’il considère comme étant «la première démarche d’intégration», puisque son concepteur, Houphouet-Boigny, dit-il, ne l’a pas construite que pour la seule Côte d’Ivoire, mais pour toute l’Afrique de l’ouest. Bref, le ministre malien voudrait que l’on garde à l’esprit que «le Mali n’a jamais perdu de vue que ce port est un axe stratégique important». Le port autonome d’Abidjan a même été rebaptisé, «le port ivoiro-malien», par des opérateurs économiques maliens pour exprimer leur attachement au pays.
Alakagni Hala
Envoyé spécial à Bamako