Dieu, le plus fidèle ami des détenus

L’on s'étonne qu'à leur sortie de prison, les gens n'aient que le nom de Dieu sur les lèvres. La prison est le véritable lieu de rencontre avec Dieu. Pour les détenus, Dieu est le plus fidèle des amis. Car, c'est quand tu te retrouves seul dans ta cellule que tu te rends compte qu'il y a quelqu'un qui te soutient. Nous explique un détenu. A la Maca, c'est le soutien et la solidarité des hommes de Dieu qui redonnent vie aux détenus. On y compte une église catholique, évangélique et une mosquée. A la Maca, une journée ressemble à celle de l'extérieur. Elle commence à 8 h en dehors du lundi (à 10 h 30 après le rassemblement des gardes) et prend fin à 19 h. (L'heure d'entrée en cellule dépend du retour du cargo qui a conduit les détenus au tribunal). Le matin au réveil, c'est la prière (de 9 h à 12 h). Avec culte ou messe. Et si possible, étude biblique. Pour les chrétiens et tous ceux qui cherchent en Dieu leur refuge. Les autres peuvent soit se promener dans la cour, soit se rendre dans les ateliers d'initiation aux métiers de maçonnerie, de menuiserie, d'électronique, d'artisanat, ou dans la salle informatique. Ceux qui ne savent ni lire ni écrire, peuvent aller suivre les cours d'alphabétisation. Entre 14h et 15h, on a ce qui est appelé là-bas, la mort subite c’est-à-dire le seul repas quotidien. Ensuite, on passe aux jeux (football, scrabble, dame, etc.…). A la Maca, plusieurs détenus semblent être oubliés par le système judiciaire, une fois incarcérés. Nombreux sont les détenus, qui bien que placés sous mandat de dépôt, n'ont jamais été entendus par un juge d'instruction. Et aucune procédure allant dans ce sens n'a été ouverte. Cela, depuis cinq ans pour certains, voire plus pour d'autres. C'est le cas de M.D, placé sous mandat de dépôt depuis juin 2006. Ne sachant ni lire, ni écrire, il ne sait comment réclamer son droit d'être jugé. Ces cas sans jugement sont légion au Bât B. désemparés parce que laissés-pour-compte, ils ne savent pas à quel saint se vouer. A quoi cela est-il dû ? Lourdeur administrative ou simple oubli, du fait des nombreux dossiers à traiter ? Seuls les responsables du système judiciaire peuvent répondre à cette interrogation. Pour l'heure, nous voulons simplement attirer l'attention des autorités sur cet état de fait. Car, tout homme a droit à la justice.

G T.