Des espaces de lavage de voitures, communément appelés " lavages autos ", poussent comme des petits champignons à tous les coins de rues d'Abidjan. L'on pourrait même dire qu'ils ont volé la vedette aux stations de services 'attitrées'qui exercent depuis belle lurette dans la capitale économique. Désormais, les propriétaires de voitures affluent vers ces endroits qui semblent leur offrir une prestation à moindre coût et efficace. Mais que gagnent ces laveurs de voitures ?
Il est 17h, ce 17 mars 2009, lorsque nous arrivons à Cocody dans un espace de lavage de voitures. Cet espace construit sur près de dix mètres environ, peut accueillir quatre (4) voitures. Pour les laver, Jean A et ses six (6) collaborateurs utilisent des mousses, des éponges, de l'eau, qu'ils recueillent à partir de nombreux tuyaux, du savon liquide spécialisé pour le lavage des carrosseries et vitres de voitures. Ils utilisent aussi des brosses, du détergent et deux (2) aspirateurs. Les derniers instruments cités sont, disent-ils, utilisés pour dépoussiérer les moquettes.
Source de revenus
Le métier de laveur de voiture commence à 7 heures et s'achève parfois très tard dans la nuit. Les voitures, ils en reçoivent une vingtaine, voire une trentaine par jour. "On reçoit trente (30) ou vingt cinq (25) voitures par jour. Les week-ends comme par exemple les dimanches, ça marche plus", nous a confié Jean A, avant de nous révéler qu'ils sont payés par jour. "On nous donne deux mille cinq cents (2500Fcfa) francs par jour, si ça marche. Mais si ça ne marche pas, on peut avoir mille francs (1000 Fcfa)". En effet, leur prime journalière varie en fonction de la recette obtenue qui oscille entre quinze mille (15000Fcfa) et dix huit mille (18000F) francs par jour à la descente. Ce métier, presque insignifiant, est pourtant source de revenus. Selon ces jeunes : "Cette activité nous permet de subvenir à nos besoins. Rester à la maison et demander aux parents, ce n'est pas trop bien. C'est pourquoi, on est ici. On se débrouille un peu" nous ont révélé les autres laveurs. De plus, de temps à autre, le client, s'il est satisfait du lavage, peut leur donner un pourboire à hauteur de cinq cents (500) francs cfa ou plus. Pour y réussir aussi pour l'obtention de ce pourboire, ils créent un climat très fraternel avec le client, comme ils le disent eux-mêmes, "on les ambiance!". Et les stratégies ne manquent pas ! Surtout si le client est satisfait des prestations : "Mon vieux père, voici ton petit", "mon tonton, voilà moi" sont quelques expressions qu'ils utilisent en vue de séduire les clients pour avoir des pièces de monnaie. "La personne qui dit qu'elle n'arrive pas à s'en sortir avec ce métier t'a menti", nous a informé Edouard P, laveur de voitures depuis 1997 au quartier Biafra. Et de poursuivre pour affirmer tout fièrement qu'ils "lavent même mieux que les stations de services". "Avec ça, j'arrive à payer ma maison, je suis marié, j'ai des enfants et je m'occupe d'eux avec l'argent que je gagne ici", a-t-il ajouté. D'ailleurs, pour laver les voitures, ils se servent de l'eau qu'ils puisent dans plusieurs puits creusés dans l'espace. L'eau est recueillie à l'aide de plusieurs vieux bidons transformés manuellement en seau avec une manche faite en corde. Le lavage en fonction de la prestation demandée par le client se fait entre trente minutes et un quart d'heure. Les espaces sont divisés en parcelles occupées par groupes. A ce propos, M. Sylla, Président des laveurs du quartier Biafra (considéré comme étant le QG des laveurs de voitures) et exerçant ce métier depuis 1980, affirme : "Ici, nous sommes divisés en vingt-deux (22) groupes. Chaque groupe qui comprend trois (3) à quatre (4) personnes occupe les différentes parcelles du garage". Ici aussi, les recettes journalières sont automatiquement partagées à la fin de la journée de travail (18h30mn) entre les membres du groupe. Précisément, les chefs de chaque groupe collectent l'argent et en déterminent les dépenses journalières ainsi que les droits de la mairie. Ils partagent ensuite le reste avec les autres membres. Concernant la mairie, ceux-ci se doivent de lui reverser la somme mensuelle de quatorze mille francs cfa (14000Fcfa) par groupe en raison de l'Occupation pour Domaine Public (ODP). A Abobo, les espaces de lavage auto ont un plus. Ils lavent les voitures par groupes et se relaient vingt quatre heures sur vingt quatre (24h/24). "C'est la nuit même qu'on travaille beaucoup", nous ont -ils révélé à ce sujet.
Le service des stations d'essence en perte de vitesse
S'il existe un service qui perd des marchés et de l'argent, vu l'affluence des voitures dans les lavages autos, c'est bien les stations d'essence qui ont en leur sein, un espace de lavage d'automobiles. En effet, les prix qu'ils proposent sont devenus excessifs pour la population. Ils ne sont plus à la portée de la bourse de celle-ci qui a de plus en plus du mal à joindre les deux bouts. Pour un lavage simple (eau plus lustrant) de voiture personnelle effectué à cinq cents francs (500Fcfa) chez les laveurs, la prestation revient à mille deux cents francs (1200Fcfa) dans les stations d'essence. En ce qui concerne les lavages complets, chez le premier cité, le coût revient à mille cinq cents Francs (1500Fcfa) tandis qu'il coûte trois mille cinq cents francs (3500Fcfa) dans les stations d'essence. De plus, les lavages autos offrent aujourd'hui un espace où le client peut se rafraîchir ou regarder la télévision en attendant que la voiture soit nettoyée. "Ici, c'est le confort et la sécurité totale. Le service est tellement bien aménagé qu'on ne s'ennuie pas à attendre le lavage de nos voitures", nous a confié un couple que nous avons rencontré dans une station service.à la Riveria Bonoumin. Le choix des lavages varie aussi d'une clientèle à une autre, "Tout est une question de relation, mais aussi de prix. Je viens laver ma voiture ici, parce que je connais le patron et c'est moins cher comparé aux stations d'essence. Pour un lavage simple qui se fait ici à cinq cents (500) francs, il coûte mille cinq cents francs dans une station d'essence. Alors qu'avec cinq cents francs, moi, je peux venir laver ma voiture deux fois dans la même journée", nous a indiqué un cadre financier dans un lavage auto aux 220 Logements à Adjamé. En effet, ce dernier ne fréquente plus depuis très longtemps les stations pour le nettoyage de sa voiture parce qu'il se dit satisfait du travail du lavage auto et surtout en raison du fait que "la qualité de prestation dans les stations d'essence n'est plus la même et le prix est élevé comparé à celui des lavages autos". S'il semble que les clients apprécient le travail des laveurs, il n'en demeure pas moins que l'amour n'est pas toujours au beau fixe entre eux.
Les coups de bec avec les clients
"On a des problèmes avec les clients. Souvent, ils viennent avec les voitures, on lave à mille cinq cents francs (1500Fcfa) avec l'aspirateur et quand on finit, ils nous donnent mille francs (1000Fcfa)" nous a confié un laveur qui travaille aux Deux Plateaux. En effet, il arrive parfois que les clients soient de mauvaise foi et refusent de verser totalement la somme qui leur est due, une fois le travail terminé. A Cocody, précisément à la Cité Mermoz, une pancarte affichée dans un garage de lavage voiture, responsabilise déjà les clients. Ainsi peut-on lire sur l'écriteau affiché : "Nous déclinons toute responsabilité pour tout objet, colis ou pli non signalé à nos services". A Abobo, l'un des problèmes rencontrés par les laveurs est l'accusation récurrente des pertes d'objets. "Un jour, un client avait oublié son portable à la maison. Quand il est arrivé ici, il a constaté que son portable n'était pas là. Automatiquement, sans même chercher, il nous a accusés de vol alors que le portable était à la maison. Il nous a même conduits au commissariat pour ça", nous a confié Parfait K, laveur de voiture à Abobo Avocatier. Selon eux, les clients sont souvent de mauvaise foi car les accusant à tort ou à raison à la moindre disparition vraie ou erronée d'un objet. C'est pourquoi, "quand les clients viennent, nous déclarons les objets trouvés dans leurs voitures", nous a indiqué Edouard, exerçant ce métier depuis douze ans au quartier Biafra, sis à Treichville. Et pour cause, très souvent, les clients les considèrent comme étant des voyous à l'instar de ceux qui se trouvent sous le pont Félix Houphouët-Boigny.
En dépit des difficultés rencontrées ça et là, les laveurs de voitures, conscients des risques que comporte ce métier, sont certains d'une chose, ils gagnent bien leur vie et offrent leurs services à un prix acceptable, les mêmes services de lavage de véhicules que les stations d'essence.
CRA et EPA (Stagiaires)
Il est 17h, ce 17 mars 2009, lorsque nous arrivons à Cocody dans un espace de lavage de voitures. Cet espace construit sur près de dix mètres environ, peut accueillir quatre (4) voitures. Pour les laver, Jean A et ses six (6) collaborateurs utilisent des mousses, des éponges, de l'eau, qu'ils recueillent à partir de nombreux tuyaux, du savon liquide spécialisé pour le lavage des carrosseries et vitres de voitures. Ils utilisent aussi des brosses, du détergent et deux (2) aspirateurs. Les derniers instruments cités sont, disent-ils, utilisés pour dépoussiérer les moquettes.
Source de revenus
Le métier de laveur de voiture commence à 7 heures et s'achève parfois très tard dans la nuit. Les voitures, ils en reçoivent une vingtaine, voire une trentaine par jour. "On reçoit trente (30) ou vingt cinq (25) voitures par jour. Les week-ends comme par exemple les dimanches, ça marche plus", nous a confié Jean A, avant de nous révéler qu'ils sont payés par jour. "On nous donne deux mille cinq cents (2500Fcfa) francs par jour, si ça marche. Mais si ça ne marche pas, on peut avoir mille francs (1000 Fcfa)". En effet, leur prime journalière varie en fonction de la recette obtenue qui oscille entre quinze mille (15000Fcfa) et dix huit mille (18000F) francs par jour à la descente. Ce métier, presque insignifiant, est pourtant source de revenus. Selon ces jeunes : "Cette activité nous permet de subvenir à nos besoins. Rester à la maison et demander aux parents, ce n'est pas trop bien. C'est pourquoi, on est ici. On se débrouille un peu" nous ont révélé les autres laveurs. De plus, de temps à autre, le client, s'il est satisfait du lavage, peut leur donner un pourboire à hauteur de cinq cents (500) francs cfa ou plus. Pour y réussir aussi pour l'obtention de ce pourboire, ils créent un climat très fraternel avec le client, comme ils le disent eux-mêmes, "on les ambiance!". Et les stratégies ne manquent pas ! Surtout si le client est satisfait des prestations : "Mon vieux père, voici ton petit", "mon tonton, voilà moi" sont quelques expressions qu'ils utilisent en vue de séduire les clients pour avoir des pièces de monnaie. "La personne qui dit qu'elle n'arrive pas à s'en sortir avec ce métier t'a menti", nous a informé Edouard P, laveur de voitures depuis 1997 au quartier Biafra. Et de poursuivre pour affirmer tout fièrement qu'ils "lavent même mieux que les stations de services". "Avec ça, j'arrive à payer ma maison, je suis marié, j'ai des enfants et je m'occupe d'eux avec l'argent que je gagne ici", a-t-il ajouté. D'ailleurs, pour laver les voitures, ils se servent de l'eau qu'ils puisent dans plusieurs puits creusés dans l'espace. L'eau est recueillie à l'aide de plusieurs vieux bidons transformés manuellement en seau avec une manche faite en corde. Le lavage en fonction de la prestation demandée par le client se fait entre trente minutes et un quart d'heure. Les espaces sont divisés en parcelles occupées par groupes. A ce propos, M. Sylla, Président des laveurs du quartier Biafra (considéré comme étant le QG des laveurs de voitures) et exerçant ce métier depuis 1980, affirme : "Ici, nous sommes divisés en vingt-deux (22) groupes. Chaque groupe qui comprend trois (3) à quatre (4) personnes occupe les différentes parcelles du garage". Ici aussi, les recettes journalières sont automatiquement partagées à la fin de la journée de travail (18h30mn) entre les membres du groupe. Précisément, les chefs de chaque groupe collectent l'argent et en déterminent les dépenses journalières ainsi que les droits de la mairie. Ils partagent ensuite le reste avec les autres membres. Concernant la mairie, ceux-ci se doivent de lui reverser la somme mensuelle de quatorze mille francs cfa (14000Fcfa) par groupe en raison de l'Occupation pour Domaine Public (ODP). A Abobo, les espaces de lavage auto ont un plus. Ils lavent les voitures par groupes et se relaient vingt quatre heures sur vingt quatre (24h/24). "C'est la nuit même qu'on travaille beaucoup", nous ont -ils révélé à ce sujet.
Le service des stations d'essence en perte de vitesse
S'il existe un service qui perd des marchés et de l'argent, vu l'affluence des voitures dans les lavages autos, c'est bien les stations d'essence qui ont en leur sein, un espace de lavage d'automobiles. En effet, les prix qu'ils proposent sont devenus excessifs pour la population. Ils ne sont plus à la portée de la bourse de celle-ci qui a de plus en plus du mal à joindre les deux bouts. Pour un lavage simple (eau plus lustrant) de voiture personnelle effectué à cinq cents francs (500Fcfa) chez les laveurs, la prestation revient à mille deux cents francs (1200Fcfa) dans les stations d'essence. En ce qui concerne les lavages complets, chez le premier cité, le coût revient à mille cinq cents Francs (1500Fcfa) tandis qu'il coûte trois mille cinq cents francs (3500Fcfa) dans les stations d'essence. De plus, les lavages autos offrent aujourd'hui un espace où le client peut se rafraîchir ou regarder la télévision en attendant que la voiture soit nettoyée. "Ici, c'est le confort et la sécurité totale. Le service est tellement bien aménagé qu'on ne s'ennuie pas à attendre le lavage de nos voitures", nous a confié un couple que nous avons rencontré dans une station service.à la Riveria Bonoumin. Le choix des lavages varie aussi d'une clientèle à une autre, "Tout est une question de relation, mais aussi de prix. Je viens laver ma voiture ici, parce que je connais le patron et c'est moins cher comparé aux stations d'essence. Pour un lavage simple qui se fait ici à cinq cents (500) francs, il coûte mille cinq cents francs dans une station d'essence. Alors qu'avec cinq cents francs, moi, je peux venir laver ma voiture deux fois dans la même journée", nous a indiqué un cadre financier dans un lavage auto aux 220 Logements à Adjamé. En effet, ce dernier ne fréquente plus depuis très longtemps les stations pour le nettoyage de sa voiture parce qu'il se dit satisfait du travail du lavage auto et surtout en raison du fait que "la qualité de prestation dans les stations d'essence n'est plus la même et le prix est élevé comparé à celui des lavages autos". S'il semble que les clients apprécient le travail des laveurs, il n'en demeure pas moins que l'amour n'est pas toujours au beau fixe entre eux.
Les coups de bec avec les clients
"On a des problèmes avec les clients. Souvent, ils viennent avec les voitures, on lave à mille cinq cents francs (1500Fcfa) avec l'aspirateur et quand on finit, ils nous donnent mille francs (1000Fcfa)" nous a confié un laveur qui travaille aux Deux Plateaux. En effet, il arrive parfois que les clients soient de mauvaise foi et refusent de verser totalement la somme qui leur est due, une fois le travail terminé. A Cocody, précisément à la Cité Mermoz, une pancarte affichée dans un garage de lavage voiture, responsabilise déjà les clients. Ainsi peut-on lire sur l'écriteau affiché : "Nous déclinons toute responsabilité pour tout objet, colis ou pli non signalé à nos services". A Abobo, l'un des problèmes rencontrés par les laveurs est l'accusation récurrente des pertes d'objets. "Un jour, un client avait oublié son portable à la maison. Quand il est arrivé ici, il a constaté que son portable n'était pas là. Automatiquement, sans même chercher, il nous a accusés de vol alors que le portable était à la maison. Il nous a même conduits au commissariat pour ça", nous a confié Parfait K, laveur de voiture à Abobo Avocatier. Selon eux, les clients sont souvent de mauvaise foi car les accusant à tort ou à raison à la moindre disparition vraie ou erronée d'un objet. C'est pourquoi, "quand les clients viennent, nous déclarons les objets trouvés dans leurs voitures", nous a indiqué Edouard, exerçant ce métier depuis douze ans au quartier Biafra, sis à Treichville. Et pour cause, très souvent, les clients les considèrent comme étant des voyous à l'instar de ceux qui se trouvent sous le pont Félix Houphouët-Boigny.
En dépit des difficultés rencontrées ça et là, les laveurs de voitures, conscients des risques que comporte ce métier, sont certains d'une chose, ils gagnent bien leur vie et offrent leurs services à un prix acceptable, les mêmes services de lavage de véhicules que les stations d'essence.
CRA et EPA (Stagiaires)