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Société Publié le vendredi 20 mars 2009 | Le Repère

3ème réunion du comité directeur de l`UGTCI : Voici la déclaration qui révèle tout

-Renouvellement des Unions Régionales et locales ;
- dialogue social ;
- Elections Professionnelles ;
- projet de réforme sur l'IGR.
Chacun de ces sujets constitue en réalité un vaste programme qui mérite une attention toute singulière.
C'est dire que les missions que nous avions assignées au Comité Exécutif, ne sont pas des moindres, au regard, d'une part, de la rareté des moyens du fait des effets pervers de la crise socio politique qui mine le pays et le monde du travail depuis septembre 2002 et des difficultés structurelles et fonctionnelles des affiliés, d'autre part.
Aussi, sans anticiper sur les larges échanges qui découleront des sujets inscrits à notre ordre du jour, m'apparaît-il important de dire quelques mots sur la conduite de ces préoccupations.
Mais avant, je voudrais jeter un regard critique sur la situation socio politique du pays, à la lumière de l'évolution de l'Accord Politique de Ouagadougou signée le 04 mars 2007.

A. DU DEROULEMENT DU PROCESSUS ELECTORAL
Notre session du 31 octobre 2007 avait salué, à juste titre, le grand espoir né de la signature de cet Accord Politique de Ouagadougou. Qu'en est-il aujourd'hui, deux années après ?
De l'état d'avancement du processus électoral devant aboutir au retour à la paix, tel qu'établi par l'Accord Politique de Ouagadougou, il y a lieu de dire que la situation a connu une évolution positive notable.
Evolution perceptible au regard des avancées significatives déjà enregistrées, à travers les audiences foraines, l'identification, l'unification des caisses de l'Etat, la démobilisation des ex-combattants, l'affirmation du redéploiement de l'administration dans les zones CNO avec la passation des charges en cours entre les Com Zones et le corps préfectoral, etc.
Cependant, au-delà de ces indices, force est de constater que le bout du tunnel ne semble pas se dessiner à l'horizon immédiat. Car, la fixation de la date des élections demeure encore hypothétique, le processus d'identification et d'enrôlement ayant traîné en longueur, du fait des nombreuses tergiversations que les signataires de l'APO nous ont servies. En conséquence, les élections n'ont pu avoir lieu, ni en juin 2008, ni en novembre dernier comme chacun l'espérait.
Aujourd'hui encore, l'attitude des acteurs politiques ne nous permet nullement d'entrevoir une issue heureuse dans des délais raisonnables, aucune visibilité n'étant possible en ce moment
Pendant ce temps, la situation économique continue de se dégrader à tel point que les indicateurs de performance enregistrent des niveaux alarmants.
* Taux de croissance économique quasi négatif ;
* Taux de chômage : 44% de la population active
* Indice de pauvreté : 49.9% de la population survit avec moins de un (1) dollar USA par jour;
* Flambée des prix des produits pétroliers et des denrées de grande consommation ;
* Inflation galopante ;
* Les scandales financiers ne se comptent plus ;
* Les obligations relevant du rôle régalien de l'Etat (éducation, santé, justice, sécurité, infrastructures, etc.) sont en total déliquescence ;
* La corruption semble être érigée en mode de gestion ;
En un mot, la mauvaise gouvernance est en passe de devenir la règle en matière de fonctionnement des structures de l'Etat
Sans revenir sur les détails, je rappelle à toutes fins utiles que les contributions de l'UGTCI pour la recherche de solution en vue d'une sortie définitive de la crise ont été nombreuses et constantes.
En effet, notre centrale qui a choisi désormais d'aviser chaque fois que besoin est, n'a eu de cesse d'interpeller les uns et les autres sur leurs responsabilités, en termes de tenue des engagements qu'ils ont librement pris vis-à-vis du peuple de Côte d'Ivoire.
A l'analyse, un débat responsable sur la question est nécessaire et je vous invite à une plus grande prise de conscience sur la situation du pays et à une vigilance, plus accrue.

B. DE LA REACTION DE L'UGTCI FACE A L'IMMOBILISME DES POUVOIRS PUBLICS ET A LA CHERTE DE LA VIE
Dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations que je viens de rappeler plus haut, le Secrétariat Général et le Comité Exécutif ont été confrontés à de réelles difficultés, vu que les Pouvoirs Publics n'ont eu pour seul et unique argument que la guerre pour se soustraire des réalités sociales des travailleurs.
Du côté du secteur privé, la situation n'est guère plus favorable, d'autant que malgré l'existence d'un climat convivial entre partenaires sociaux, les discussions ont toujours achoppé sur la question des difficultés réelles ou supposées auxquelles sont confrontées les entreprises.
Les recommandations du pré-forum social n'ayant pas prospéré comme il se doit, les fonctionnaires et agents de l'Etat se sont vus dans l'obligation d'exercer, courant 2008, d'intenses pressions sur le Gouvernement par des grèves parfois intempestives, aux termes desquelles pourtant, des engagements importants ont été arrachés au -Gouvernement.
De son côté, face à l'immobilisme des Pouvoirs Publics devant la souffrance des travailleurs, l'UGTCI a du réagir énergiquement à la flambée des prix du carburant, en organisant une grève d'avertissement de 48 heures les 17 et 18 juillet 2008.
Je voudrais, à cet égard, vous réitérer ici mes vives félicitations pour votre engagement individuel et collectif qui a permis la réussite de cette grève dont le mérite a été, en dehors de son impact réel sur le monde du travail, de réconcilier l'opinion publique nationale et internationale avec l'UGTCI et rétablir, par la même occasion, notre centrale à sa place de premier plan dans le monde du travail dans notre pays.
Tirant les conséquences de l'attitude quelque peu dédaigneuse du Ministère de la Fonction Publique qui n'a pas trouvé nécessaire de réagir à la grève d'avertissement, nous avons prolongé notre mouvement par le dépôt d'un second préavis pour grève illimitée. Cette deuxième action a eu l'avantage de déclencher l'ouverture des discussions, sur notre plate-forme revendicative, tant avec le Gouvernement qu'avec le secteur privé.
Pour rappel, notre plate-forme comprenait les points suivants :
1. Baisse du prix du carburant ;
2. Réajustement des indemnités de transport ;
3. Déblocage des salaires des Fonctionnaires et Agents de l'Etat ;
4. Revalorisation des allocations familiales de la Fonction Publique ;
5. Réajustement des salaires du secteur privé ;
6. Revalorisation du SMIG ;
7. Suppression des Impôts sur les pensions de retraite ;
8. Baisse du prix des denrées de grande consommation ;
9. Réintégration des 39 salariés de SICOGI victime de licenciement abusif ;
Ainsi, dès le 21 juillet 2008, la Commission Indépendante Permanente de Concertation (CIPC) convoquait ses membres à une réunion extraordinaire à l'effet d'examiner la plate-forme revendicative contenue dans ledit prévis de grève.
Du côté des Pouvoirs Publics, l'UGTCI a été invitée à une première réunion de concertation le lundi 28 juillet 2008 par le Ministre de la Fonction Publique et de l'Emploi. Cette réunion sera suivie par celle du lundi 08 septembre 2008.

C. DES RETOMBEES DE CETTE GRANDE MOBILISATION
1-AU TITRE DE LA FONCTION PUBLIQUE
1) Indemnités de transport
a. Les indemnités de transport à Abidjan et à Bouaké ont enregistré une augmentation notable, passant respectivement de 2000 à 8000 F. et à 7000 Francs.
b. Aux fonctionnaires des autres localités qui n'en étaient pas bénéficiaires, il est désormais institué une indemnité de 5000F.

2) Impôts sur les pensions
La tranche minimale d'exonération passe désormais de 100.000 à 200.000 Francs. Seules les pensions supérieures à 200.000 F. sont imposables à partir de janvier 2009. Les tranches suivantes, à savoir :
* 200 001 à 300 000 ;
* 300.001 et plus, bénéficient respectivement de 25% et 40% de réduction sur les impôts.
3) Engagements du Gouvernement vis-à-vis des syndicats de la Fonction Publique courant 2007 et 2008.
Compte tenu des importants engagements pris par le gouvernement découlant des négociations sectorielles, les parties ont convenu de différer la question du déblocage des salaires à l'horizon 2010. Le montant global des réformes agrées est de 120.351.650.005 FCFA.
Les discussions entre l'UGTCI et le Ministère de la Fonction Publique ont permis de clarifier l'ensemble des reformes ainsi que leurs dates d'effet.
En attendant les précisions au cours de nos échanges, je voudrais faire remarquer que ces mesures concernent l'ensemble des corps de la fonction publique, en tenant compte des 150 points d'indice payable à tous les corps d'emplois, à l'exception de ceux bénéficiant d'un statut spécifique.

II-AU TITRE DU SECTEUR PRIVE
1) Indemnités de transport
Les discussions au sein de la Commission indépendante de Concertation (CIPC) ont permis de nous accorder sur une augmentation générale de 5000 F. sur les indemnités de transport servies sur toute l'étendue du territoire national, à partir du 1er Août 2008, dans l'attente de connaître les impacts réels des prix du carburant sur le transport.
1-Revalorisation du SMIG
La grande mobilisation de l'UGTCI a impulsé la dynamique des discussions relativement à la revalorisation du niveau du SMIG et des barèmes des salaires en Côte d'Ivoire. Les réflexions à la CPCI sont achevées entre Travailleurs et Employeurs et nous avons convenu d'un nouveau SMIG. Nous attendons les délibérations de la Commission Consultative du Travail (CCT) pour voir les conclusions auxquelles nous sommes parvenues.
C'est donc après cela que les négociations pour la revalorisation des barèmes des salaires seront engagées. Pour rappel, les dernières augmentations générales des salaires des filières datent de 1998.

D- DU RENOUVELLEMENT DES UNIONS REGIONALES
La situation aléatoire du pays et le manque chronique de moyens matériels et financiers n'ont pas permis la mise en œuvre de cette recommandation dont la pertinence et l'importance sont de premier.
Seule l'Union Régionale d'Abengourou a été renouvelée à la faveur de la tenue de la réunion du comité de direction du projet PANAF.

E- DES ELECTIONS
PROFESSIONNELLES
Annoncées pour 2009, les conditions de la tenue des élections professionnelles générales ne sont pas encore remplies.
Cependant, les élections des Délégués du Personnel se sont poursuivies, tant pour le renouvellement des mandats échus, que pour la mise en place de nouveaux délégués là où cela faisait défaut.

F- DU DIALOGUE SOCIAL
Au titre du dialogue social, j'ai le plaisir de vous informer de la mise en place du Conseil National du Travail (CNT) qui vient compléter la panoplie des instruments du Dialogue social dans notre pays.
Au terme de l'article 2 du décret qui l'institue,
" Le Conseil National du Travail est un organe tripartite de concertation et de réflexion permanentes entre partenaires sociaux que sont le Gouvernement, les employeurs et les travailleurs sur des questions de toute nature en rapport avec le monde du travail. "
* C'est donc le nouvel organe de régulation à charge de toutes les questions d'ordre économique et social en rapport avec le monde du travail. L'UGTCI y est représentée par 03 membres.
Cependant, le fonctionnement des instruments du dialogue social (CIPC/CCT) a été mis en mal, à cause de la suspension de la participation des organisations des travailleurs et ce, à la demande de l'UGTCI.
Cette situation regrettable est la conséquence du contentieux né entre l'UGTCI et la Direction Générale de la S1COGI, suite au licenciement abusif de 39 salariés par cette société pour motif de grève.
Mais au-delà de l'existence des instruments nécessaires à la pratique du dialogue social, l'absence d'une véritable volonté politique constitue une entrave à la libre expression des partenaires sociaux.
Et les grèves en cascade enregistrées depuis 2008 dans tous les secteurs de la Fonction Publique en sont une preuve patente.
De mon point de vue, seule la pression des syndicats pourra venir à bout de l'immobilisme des uns et des méthodes dilatoire des autres, et permettre l'avènement d'une pratique équitable du Dialogue Social en Côte d'Ivoire
Sur un plan plus général, le Comité Exécutif s'est attelé à remplir ses charges comme il se doit, tant au titre de la permanence, des représentations, que de la mise en œuvre des décisions de nos instances.
Ainsi, l'UGTCI a répondu présente à tous les grands rendez-vous sur le plan national, régional et international.
Des nombreuses activités qui ont été menées et dont la liste serait fastidieuse, je voudrais vous en relever quelques unes :
* Suivi du dossier des actes du 1er Forum du Logement Social auprès du Chef de l'Etat ;
Organisation de la première édition de la " Journée Mondiale d'Action pour le Travail Décent "
- Participation à l'atelier de validation du Programme Pays du Travail Décent
- Signature du Protocole d'Accord pour le programme pays du travail décent (BIT/UGTCI-DIGNITE-FESACI/GOUVERNEMENT) ;
Installation du Conseil national du travail (CNT)
- Adoption du DSRP définitif dans le cadre de l'initiative PPTE
- Examen des APE ;
- Conférence mondiale du Travail (juin 2008) ;
- Réunion du Comité de Pilotage du projet PANAF ;
- Réunion Régionale du PANAF ;
"Etc-
Voici donc camarades membres du Comité directeur, quelques éléments que j'ai tenu à porter à votre connaissance. J'espère vivement que la présente session nous donnera l'occasion de cerner au mieux les préoccupations de nos mandats.
Merci.
Abidjan, le 13 Mars 2009
ADE-MENSAH François
Secrétaire Général
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