Après l'éclatement du scandale " la secrétaire du chef de l'Etat escroque 65 millions de Fcfa à MTN " l'ex-DG de cette société a été expulsé de la Côte d'Ivoire par un arrêté de Tagro Désiré, ministre de l'Intérieur. Il a ainsi quitté le territoire sans se prononcer sur cette affaire, sans même témoigner au procès de Mme Bléhou Emilienne, la secrétaire de Gbagbo au centre de cette escroquerie. "Le Nouveau Réveil" a pu renouer le contact avec l'ex-DG de MTN qui a bien voulu parler. Juste un peu… pour l'instant.
Monsieur Aimable Mporé, vous étiez le Directeur général de MTN Côte d'Ivoire. Vous avez été expulsé par arrêté du ministre de l'Intérieur depuis plus d'un mois à la suite d'une escroquerie dont s'est rendue coupable l'une des secrétaires du chef de l'Etat. Pourquoi êtes vous demeuré silencieux depuis tout ce temps ?
C'est la question qui vous préoccupe le plus ? (rire). Non c'est pour une simple question de principe. J'ai accepté de vous parler pour, à travers votre journal, m'adresser à tous les Ivoiriens. Je voudrais remercier toute la population ivoirienne, mon staff, tout le personnel de MTN Côte d'Ivoire qui m'a soutenu, tous les amis qui m'ont soutenu et qui avaient entrepris des démarches auprès des autorités afin de les convaincre de reconsidérer la décision de mon expulsion. Je tenais à exprimer publiquement ma gratitude à tout le monde, à encourager le personnel de MTN Côte d'Ivoire, à remercier nos clients pour la confiance qu'ils continuent de manifester à MTN.
D'accord, mais la décision qui vous a frappé a été perçue par beaucoup d'Ivoiriens comme une grave injustice.
Je n'ai pas à commenter la décision des autorités de Côte d'Ivoire.
Pourquoi ?
C'est un choix, c'est une question de principe.
Que devient M. Aimable Mporé ? Etes-vous toujours sous contrat avec MTN et quel sera votre future destination ?
Je suis actuellement à Bruxelles. Depuis la semaine dernière, j'ai été informé que compte tenu du fait que j'ai été expulsé de Côte d'Ivoire, mes relations professionnelles avec MTN Group prennent fin. Donc je suis libéré de tout engagement contractuel avec MTN Group. Mais je demande à mes amis et connaissances de ne pas s'inquiéter pour moi. Car mon capital à moi, c'est mon savoir faire et mon savoir être. Et on ne m'a pas enlevé cela. On m'a expulsé avec mes atouts essentiels.
Vous n'avez apparemment pas de remord, de regret, vous n'êtes pas frustré par ce que vous avez vécu ?
Je sais exactement ce qui s'est passé. Je ne veux pas verser dans la polémique parce que j'espère qu'un jour les gens comprendront qu'ils ont été induits en erreur. Je ne considère pas que la Côte d'Ivoire m'a expulsé. Je cris plutôt que la Côte d'Ivoire m'a soutenu. Les Ivoiriens m'ont soutenu, ils ont été de cœur avec moi depuis que j'ai mis les pieds en Côte d'Ivoire pour prendre la direction de MTN fin juillet 2006. Beaucoup m'ont soutenu dans les épreuves qui ont précédé mon départ. Je pense que je n'ai pas besoin de revenir sur cette affaire. Tout le monde sait ce qui s'est passé. Votre livraison du 7 février a d'ailleurs tout relaté. Je ne veux pas en rajouter. C'est une affaire qui est désormais de notoriété publique.
Et vous acceptez ce verdict des autorités ivoiriennes ?
Je respecte les Institutions de la République de Côte d'Ivoire. Et les personnes qui agissent ne le font pas pour elles-mêmes mais pour l'Institution qu'elles représentent. Donc je ne veux pas de polémique avec les Institutions de la République.
Mais tôt ou tard, vous serez obligé de dire votre part de vérité
Peut-être, mais dans un cadre différent. Je parlerai peut-être mais dans un cadre plus approprié.
A Abidjan, beaucoup pensent que la précipitation avec laquelle on vous a expulsé répond à un souci d'éviter que vous ne veniez témoigner au procès de la secrétaire de Gbagbo.
Je ne sais pas. Tout le monde connaît les faits. On ne peut pas empêcher les gens de penser ou d'interpréter les faits. Chacun apprécie et se fait son idée. Mais moi je veux rester en dehors de tout ça.
Les faits, c'est qu'un comptable a écrit je ne sais quoi dans nos livres et le DG de MTN a été expulsé. Ce n'est pas M. Mporé qui a été expulsé, c'est le DG de MTN. Pour le reste, chacun apprécie.
C'est la première fois que vous êtes frappé par des décisions du genre dans votre vie de manager ?
Heureusement ou malheureusement, c'est la première fois.
Qu'allez-vous faire maintenant?
Pour l'heure, je vis avec ma famille à Bruxelles.
Mais vous pensez à la Côte d'Ivoire.
Oui, je tiens à vous remercier et à remercier tous les Ivoiriens qui se sont inquiétés de mon sort et qui m'ont soutenu, parfois sans me connaître.
Je voudrais aussi en toute humilité demander aux autorités ivoiriennes de reconsidérer leur décision. Pas parce que je veux revenir travailler en Côte d'Ivoire mais parce que j'ai des amis là-bas, des frères là-bas. Et je voudrais pouvoir aller les saluer si j'en ressens le besoin. Ce qui s'est passé, moi je l'ai déjà oublié, j'ai déjà pardonné. Je n'en veux à personne. Parce que la justice des hommes n'est pas forcement celle de Dieu.
Je suis arrivé en Côte d'Ivoire fin juillet 2006, ça faisait donc deux ans et demi de présence que j'assimile à des années de réussite et de succès. L'expulsion n'était qu'un détail.
Propos recueillis par téléphone par
Akwaba Saint Clair
Monsieur Aimable Mporé, vous étiez le Directeur général de MTN Côte d'Ivoire. Vous avez été expulsé par arrêté du ministre de l'Intérieur depuis plus d'un mois à la suite d'une escroquerie dont s'est rendue coupable l'une des secrétaires du chef de l'Etat. Pourquoi êtes vous demeuré silencieux depuis tout ce temps ?
C'est la question qui vous préoccupe le plus ? (rire). Non c'est pour une simple question de principe. J'ai accepté de vous parler pour, à travers votre journal, m'adresser à tous les Ivoiriens. Je voudrais remercier toute la population ivoirienne, mon staff, tout le personnel de MTN Côte d'Ivoire qui m'a soutenu, tous les amis qui m'ont soutenu et qui avaient entrepris des démarches auprès des autorités afin de les convaincre de reconsidérer la décision de mon expulsion. Je tenais à exprimer publiquement ma gratitude à tout le monde, à encourager le personnel de MTN Côte d'Ivoire, à remercier nos clients pour la confiance qu'ils continuent de manifester à MTN.
D'accord, mais la décision qui vous a frappé a été perçue par beaucoup d'Ivoiriens comme une grave injustice.
Je n'ai pas à commenter la décision des autorités de Côte d'Ivoire.
Pourquoi ?
C'est un choix, c'est une question de principe.
Que devient M. Aimable Mporé ? Etes-vous toujours sous contrat avec MTN et quel sera votre future destination ?
Je suis actuellement à Bruxelles. Depuis la semaine dernière, j'ai été informé que compte tenu du fait que j'ai été expulsé de Côte d'Ivoire, mes relations professionnelles avec MTN Group prennent fin. Donc je suis libéré de tout engagement contractuel avec MTN Group. Mais je demande à mes amis et connaissances de ne pas s'inquiéter pour moi. Car mon capital à moi, c'est mon savoir faire et mon savoir être. Et on ne m'a pas enlevé cela. On m'a expulsé avec mes atouts essentiels.
Vous n'avez apparemment pas de remord, de regret, vous n'êtes pas frustré par ce que vous avez vécu ?
Je sais exactement ce qui s'est passé. Je ne veux pas verser dans la polémique parce que j'espère qu'un jour les gens comprendront qu'ils ont été induits en erreur. Je ne considère pas que la Côte d'Ivoire m'a expulsé. Je cris plutôt que la Côte d'Ivoire m'a soutenu. Les Ivoiriens m'ont soutenu, ils ont été de cœur avec moi depuis que j'ai mis les pieds en Côte d'Ivoire pour prendre la direction de MTN fin juillet 2006. Beaucoup m'ont soutenu dans les épreuves qui ont précédé mon départ. Je pense que je n'ai pas besoin de revenir sur cette affaire. Tout le monde sait ce qui s'est passé. Votre livraison du 7 février a d'ailleurs tout relaté. Je ne veux pas en rajouter. C'est une affaire qui est désormais de notoriété publique.
Et vous acceptez ce verdict des autorités ivoiriennes ?
Je respecte les Institutions de la République de Côte d'Ivoire. Et les personnes qui agissent ne le font pas pour elles-mêmes mais pour l'Institution qu'elles représentent. Donc je ne veux pas de polémique avec les Institutions de la République.
Mais tôt ou tard, vous serez obligé de dire votre part de vérité
Peut-être, mais dans un cadre différent. Je parlerai peut-être mais dans un cadre plus approprié.
A Abidjan, beaucoup pensent que la précipitation avec laquelle on vous a expulsé répond à un souci d'éviter que vous ne veniez témoigner au procès de la secrétaire de Gbagbo.
Je ne sais pas. Tout le monde connaît les faits. On ne peut pas empêcher les gens de penser ou d'interpréter les faits. Chacun apprécie et se fait son idée. Mais moi je veux rester en dehors de tout ça.
Les faits, c'est qu'un comptable a écrit je ne sais quoi dans nos livres et le DG de MTN a été expulsé. Ce n'est pas M. Mporé qui a été expulsé, c'est le DG de MTN. Pour le reste, chacun apprécie.
C'est la première fois que vous êtes frappé par des décisions du genre dans votre vie de manager ?
Heureusement ou malheureusement, c'est la première fois.
Qu'allez-vous faire maintenant?
Pour l'heure, je vis avec ma famille à Bruxelles.
Mais vous pensez à la Côte d'Ivoire.
Oui, je tiens à vous remercier et à remercier tous les Ivoiriens qui se sont inquiétés de mon sort et qui m'ont soutenu, parfois sans me connaître.
Je voudrais aussi en toute humilité demander aux autorités ivoiriennes de reconsidérer leur décision. Pas parce que je veux revenir travailler en Côte d'Ivoire mais parce que j'ai des amis là-bas, des frères là-bas. Et je voudrais pouvoir aller les saluer si j'en ressens le besoin. Ce qui s'est passé, moi je l'ai déjà oublié, j'ai déjà pardonné. Je n'en veux à personne. Parce que la justice des hommes n'est pas forcement celle de Dieu.
Je suis arrivé en Côte d'Ivoire fin juillet 2006, ça faisait donc deux ans et demi de présence que j'assimile à des années de réussite et de succès. L'expulsion n'était qu'un détail.
Propos recueillis par téléphone par
Akwaba Saint Clair