Le 3e vice-président du Fpi, Mamadou Koulibay, a appelé, samedi, les militants de son parti à «briser les barrières» pour réélire Laurent Gbagbo au sommet de la Côte d’Ivoire au premier tour. Pour cela, a-t-il conseillé, «Il nous faut briser les barrières ethniques, tribales, linguistiques». Mamadou Koulibaly, par ailleurs président de l’Assemblée nationale, a la conviction que les militants du Fpi ne peuvent pas, seuls, élire leur candidat au premier tour. Or, pour lui, «si Gbagbo ne gagne pas au premier tour, c’est l’équivalent d’une défaite pour la Côte d’Ivoire». Il a affirmé que s’il y a un second tour à l’élection présidentielle, l’actuel Chef d’Etat sera certes réélu. «Mais, a averti l’orateur, il sera obligé de partager le pouvoir avec les autres». M. Koulibaly animait un meeting organisé par la fédération de l’Organisation des femmes du Fpi (Offpi) d’Abidjan-Banco, à Yopougon-Sideci. Une rencontre qui portait sur le thème : «Le rôle de la femme dans la victoire de Laurent Gbagbo». L’orateur a donc invité ses militants à aller au-delà des frontières de leur parti pour parler aux autres Ivoiriens et les convaincre de voter Laurent Gbagbo. «Il faut que nous sortions du sectarisme. Si nous restons dans le clanisme ethnique, nous ne ferons gagner les élections à personne», a-t-il martelé. Interpellé par des militantes sur le comportement de certains cadres et élus du Fpi qui frustrent les militants, selon elles, le vice-président du Fpi a reconnu que cela est une réalité. Mais il a encouragé les militants à dénoncer ces comportements au cours des réunions de leurs structures. Par ailleurs, Mamadou Koulibaly a condamné les escroqueries et autres détournements de deniers publics dont se rendent coupables des cadres du parti ou collaborateurs du Président de la République. Toutefois, il a précisé qu’ils n’agissent pas pour le compte du Fpi, ce sont plutôt des déviationnistes. «Il y a des déviations, c’est vrai», a-t-il avoué. Mais selon ses explications, ces comportements ont vu le jour au sommet de l’Etat avec la guerre qui a imposé des collaborateurs au Chef de l’Etat. «Avant janvier 2003 (formation du premier gouvernement issu de Linas Marcoussis. Ndlr), avec Affi N’Guessan comme Premier ministre, nous étions tous droits, nous avions tous peur de Gbagbo», s’est-il souvenu. D’ailleurs, il a demandé au public de reconnaître qu’aujourd’hui, le Président Gbagbo lui-même est monté au créneau pour dénoncer et punir ses collaborateurs qui se rendent coupables de tels comportements. Aussi pense-t-il que c’est une raison de plus pour les Ivoiriens de confier encore le pouvoir à Laurent Gbagbo, par un vote massif dès le premier tour. Afin qu’il reprenne les choses en main. Mais il a averti les militants du Fpi que leurs cadres ne sont pas au pouvoir «pour prendre les caisses de l’Etat et distribuer de l’argent». Pour lui, «Les caisses de l’Etat doivent servir à construire la Côte d’Ivoire», a-t-il clamé. La fédérale de l’Offpi d’Abidjan-Banco, Mme Zahia Kohi Berthe, et la secrétaire de la section Offpi, Mme Doualéi Martine, ont soutenu que le moment est venu de penser aux élections, de remobiliser les militants et les mettre en ordre de bataille pour la victoire de Laurent Gbagbo dès le premier tour. Le meeting qu’elles ont organisé s’inscrit dans cette dynamique.
Pascal Soro
Pascal Soro