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Politique Publié le vendredi 20 mars 2009 | Nord-Sud

À chaud

Ces Hautes cours constitutionnelles

Marc Ravalomanana n’est plus président de Madagascar. Il a été contraint par l’armée à quitter le pouvoir le mardi. Les militaires ralliés à l’opposant Andry Rajoelina ont demandé publiquement au chef de l’Etat élu en 2002 puis réélu en 2006 de quitter les commandes. Cela, plus de deux semaines avant que Ravalomanana ne transfère son pouvoir à un directoire militaire. Ces hauts gradés, sans commandement direct sur la troupe, ont vite été capturés par les militaires partisans de l’ancien maire de la capitale Tana. Et au bout de manœuvres sous le contrôle strict et musclé de la baïonnette, Rajoelina s’est proclamé président du pays. La Constitution à Madagascar, à l’instar de la plupart des Etats d’Afrique, ne reconnait que le peuple comme dépositaire de la souveraineté. C’est lui qui confie et reprend le pouvoir. Dans le cadre constitutionnel, l’armée ne peut intervenir, obliger un président à abdiquer et remettre «les pleins pouvoirs à quelqu’un d’autre». Cette façon d’agir est un coup de force. Peu importe qu’il ait été initié par des manifestations populaires conduites par un opposant. Ce qui s’est passé ces derniers jours sur la Grande Ile, et qui s’est soldé par l’éviction du président en exercice s’appelle coup d’Etat. C’est une action en dehors de la Constitution. Et contre celle-ci. Elle peut avoir ses partisans et même ses justifications.


La face hideuse


Mais que les dépositaires de la légalité, en l’occurrence les juges de la Haute cour constitutionnelle du pays en arrivent à donner une onction de légalité à ce coup de force prouve que ces hautes juridictions sur le continent ne sont que des chambres d’enregistrement pour la plupart. Elles sont à la botte des tenants de la force. A Madagascar, ces juges ont poussé le ridicule jusqu’à entériner la prise du pouvoir par les voies non démocratiques par quelqu’un qui de surcroit ne remplit pas les conditions primaires d’éligibilité. Celui qu’ils entendent par leur forfaiture juridique consacrer n’a pas quarante ans. L’âge minimum requis par le texte fondamental du pays pour être candidat à la présidence. Au Benin, la démocratie et l’alternance au pouvoir doivent une fière chandelle à la droiture et à l’indépendance de la Haute cour constitutionnelle. Elle s’est opposée avec brio à des velléités de tripatouillage de la Constitution. A Madagascar, c’est la face hideuse de juges complaisants de service, déployant les voiles dans le sens du vent des princes du moment qui a prévalu. Quand on se tourne vers la Côte d’ Ivoire, il n’y a pas de quoi être optimiste. La Cour constitutionnelle est plus trempée dans la sauce malgache que des vertus du vaudou béninois.

Dembélé Al Seni
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