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Politique Publié le vendredi 20 mars 2009 | Notre Voie

Crise économique mondiale : Propositions concrètes pour sécuriser la Côte d’Ivoire

La Côte d’Ivoire atteindra-t-elle le point de décision de l’initiative PPTE en ce mois de mars ? Des éléments objectifs de le croire existent et la dernière mission conjointe Fonds Monétaire International-Banque Mondiale-Banque Africaine de Développement, en décernant un “satisfecit au gouvernement dans la tenue des finances publiques ; la gestion de la filière café-cacao et l’énergie”, le laisse transparaître. Mais, ce quitus doit être largement nuancé. L’Etat de Côte d’Ivoire est mauvais payeur. Notre dette intérieure, lourde, prive les entreprises de ressources pour financer leur trésorerie, moderniser et élargir leurs outils de production, donc produire des richesses, créer des emplois, payer leurs actionnaires et distribuer du pouvoir d’achat à leurs employés. Autre bémol au “satisfecit”, c’est son ignorance de la mauvaise capacité de l’Etat à acheter bien. Un ordinateur de valeur et de capacité courantes, par exemple, est vendu à l’Etat 50 à 75% au-dessus du prix du marché. L’explication de cette incongruité est simple : l’Etat ne paie pas vite et il faut grossir ses marges pour espérer garder sa marge de vie le jour où la décision sera prise d’être payé. De ce fait, une bande d’affairistes, y compris des personnels de l’administration publique, trustent le marché des fournitures de la matière nécessaire au fonctionnement régulier de l’administration et réussissent à faire payer leurs factures avant terme.
Passer du messianisme au débat

Accaparée par la spéculation politicienne sur l’utilité de l’accord politique de Ouagadougou, la classe politique ivoirienne apparaît anesthésiée, vieillie, hors de son temps, incapable de comprendre le mouvement du monde et d’intégrer les craintes et les angoisses des populations. Quel crédit peut-on accorder à des dirigeants en exercice ou en puissance qui, pour régler leurs différends politiques, en viennent aux mains ? Aucun. A cet égard, la bastonnade de Gnamien Yao au siège du PDCI, la furie qui s’est abattue sur Kouadio Konan Bertin à Guibéroua et les trafics d’influence dans la veine de celui qui a conduit Mme Gomé en prison sont autant de signes d’essoufflement des outils de commandement et de régulation de notre société. Il ne se passe pas de jour sans qu’il y ait naissance d’un “mouvement de soutien” à tel ou tel leader politique. A ce leader d’être “l’espoir de la population”. A lui tout seul, par la “qualité de son carnet d’adresses”, par son “génie politique”, par son “expérience”, la responsabilité de “soulager les populations de leurs souffrances”. Il est plus que temps que la classe politique ivoirienne passe du messianisme au débat. Il est plus que temps que les partis politiques détectent les compétences, les canalisent et les préparent à l’exercice de la responsabilité publique. Les hommes politiques doivent tenir aux populations le langage des faits et des réalités, mais aussi donner à la collectivité nationale un grand dessein. Il est frappant, et désolant, de constater que depuis plus d’une année que la crise des “subprimes” aux Etats-Unis a mis la finance mondiale au bord du gouffre, aucune réflexion sérieuse ne se fait en Côte d’Ivoire sur les conséquences de ce tsunami financier sur notre économie. Les prévisions de croissance du Fonds Monétaire International, mouvantes à souhait, laissent entendre que l’économie mondiale entrera en récession en 2009. Nous, en Côte-d’Ivoire, nous bâtissons notre budget sur une hypothèse de croissance de 3.5%. D’où viendra cette croissance, si nous vendons moins de cacao parce que les firmes américaines réduisent leurs achats de fèves au motif d’une baisse de la consommation et que le prix du pétrole est fatalement appelé à baisser parce que l’industrie automobile mondiale est en crise profonde et peut-être durable ?
Aux Etats-Unis, Barack Obama a fait adopter un “un new deal” de 787 milliards de dollars. Angela Merkel injecte, en deux temps, 50 milliards d’euros dans la première économie de la zone euro, c’est-à-dire, celle de l’Allemagne. Nicolas Sarkozy a créé, spécialement, un ministère de la Relance pour gérer les 30 milliards d’euros destinés à la remise sur pied de l’économie française. Insuffisant crient opposants, chefs d’entreprise, salariés, syndicalistes. Il y a fort à parier que ce plan de relance soit élargi et renforcé aux lendemains du sommet du G20 de Londres, le 4 avril prochain, parce que, pour sûr, les égoïsmes nationaux triompheront des belles pensées sur le multilatéralisme et la régulation mondiale des flux de capitaux.
Gordon Brown a été le premier, en Europe, à injecter de l’argent public dans les circuits financiers pour sauver banques et assurances de la banqueroute et donc l’économie britannique de la faillite. L’Italie, l’Espagne, la Grèce, la Turquie, le Canada, le Brésil, le Chili, le Mexique, l’Argentine pour ne citer que ces nations ont tous des plans de relance de leurs économies. Mais, restons lucides : quelle que soit leur ampleur et leur sophistication, ces plans de relance ne produiront leurs effets que dans deux ou trois ans, voir plus. Ils ont pour autant le mérite d’exister et de témoigner de la mesure que les classes politiques de ces pays ont prise de la gravité de la crise. Où est notre plan de relance ? Où est notre plan de reconstruction ? Qui en connaît l’ampleur et le financement ? Personne, hélas ! Le prétexte à cette amnésie est tout trouvé : le pays investit toute son énergie humaine et toutes ses ressources financières dans «la sortie de crise». Belle dissimulation d’une ossification intellectuelle et d’une incapacité à consacrer du temps à la gestion des affaires publiques, à décoder et à comprendre les exigences de la mondialisation. Notre pays doit réfléchir, débattre, décider et gérer. Mais nous n’avons ni débat, ni gestion à longue vue.
Le saupoudrage quotidien tient lieu de préparation de l’avenir. A ce rythme, nous n’avons qu’un seul destin : la tragédie.
Un cache-misère

Le temps de la mondialisation a décuplé le temps réel. Nous n’avons plus à nous vautrer dans l’indécision et l’incohérence. La question fondamentale pour l’économie de la Côte d’Ivoire, dans les trois ans qui viennent, reste l’emploi de la bonification budgétaire qui découlera de l’atteinte du point de décision de l’initiative PPTE.
Le “plan stratégique de réduction de la pauvreté”, conçu sous influence, est un cache-misère. S’en contenter, c’est faire vœu de laisser notre économie dans son état comateux actuel. Vu la gravité de la crise, l’action doit être preste et profonde.
Charles Diby, le ministre des Finances, a été mal inspiré à vouloir calmer le front social en promettant des augmentations de salaires “dès que nous aurons l’annulation de notre dette”. Le résultat obtenu est le contraire de celui escompté. Les enseignants ont bloqué l’école pendant un mois parce que “le reclassement indiciaire ne se traduit pas sur le bulletin de paie”. Les médecins menacent de paralyser l’hôpital. Il ne tardera pas que d’autres catégories sociales mettent le gouvernement sous pression. Dans l’état actuel de notre économie, donner le primat à l’accroissement des salaires sur l’investissement est une erreur fondamentale. Pourquoi ? Parce que, dans un pays, comme le nôtre, où aucun contrôle de prix sérieux n’existe et où aucune concurrence forte entre les entreprises n’existe pour tirer les prix vers le bas, l’argent donné aux salariés et fonctionnaires est immédiatement dévoré par l’inflation. Or, une relance économique suppose aussi une capacité de consommation plus grande et soutenue. Penser y parvenir par une augmentation directe des salaires est non seulement une erreur, mais aussi et surtout une injustice. C’est une erreur parce qu’une augmentation directe des salaires, à l’heure actuelle, serait aussi une reculade formidable devant les chantages corporatistes. Comment l’opinion peut-elle prendre un ajustement salarial des médecins, par exemple, après l’ignominieuse grève sans service minimum qu’ils ont faite ? Comment l’opinion peut-elle juger une augmentation salariale pour les enseignants, quand des «grévistes» saccagent outils pédagogiques et locaux, séquestrent et molestent ceux qui ne font pas grève?
Agir sur la TVA

Dans un cas comme dans l’autre, rien n’interdit de penser qu’augmenter les salaires serait un quitus au chantage permanent et à la violence. Augmenter les salaires seuls est aussi une injustice. Pourquoi ? Parce que ne seront concernés que seuls ceux qui peuvent justifier d’un bulletin de salaire. Ni l’agriculteur, qui se lève tôt le matin, marche sur de longues distances pour atteindre son exploitation et qui n’a pas de repos à midi, ne sera concerné. Ni l’entrepreneur, qui réfléchit à la création de richesse et d’emplois ne sera concerné. Dans certains cas, il sera même pénalisé. Pour être efficace, toute distribution de pouvoir d’achat doit concerner une large partie de la population, c’est-à-dire qu’elle doit aller au-delà des fonctionnaires et des salariés du secteur privé. Comment s’y prendre ? En agissant en premier lieu sur la TVA, qui est l’impôt qui touche tout le monde, salarié ou non salarié. Il est primordial que la TVA sur les médicaments, les prestations médicales, les produits alimentaires, l’eau, le téléphone, l’électricité, le gaz passe de son taux actuel de 18% à 10%, par exemple. En retour, l’Etat instaure un contrôle des prix pour attester de la baisse des prix de vente de ces produits. En second lieu, il sera bénéfique à l’économie et au pouvoir d’achat de tous que les taxes sur le pétrole, l’essence, le gas-oil, le café, le cacao, la mangue, la banane, le coton baissent aussi dans des proportions amples et significatives. L’Etat, là aussi, instaure un contrôle des prix pour vérifier la répercussion de la baisse de ces prélèvements sur les prix faits au consommateur. Deux interrogations se font jour au regard de ces orientations. Comment l’Etat compensera-t-il son “manque à gagner” du fait de la baisse des différentes taxes ? En baissant la TVA de façon unilatérale, la Côte d’Ivoire ne se mettrait-elle pas en travers des critères de convergence que l’Union Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) tente, péniblement, d’élaborer et de promouvoir? A ces deux questions, deux réponses. Les critères de convergence ne sont pertinents qu’en période ordinaire. Or, les économies ouest-africaines sont en crise et elles courent vers une crise encore plus grave si les dirigeants politiques restent dans le confort de l’immobilisme. Faut-il alors s’attacher, dogmatiquement, à des critères de convergence qui n’existent ou n’existeront que parce que nos économies existent ? La réponse est assurément non ! La Côte d’Ivoire doit user de son ascendant économique et de la crédibilité diplomatique, non négligeable, qui lui reste pour obtenir la mise en veilleuse de ces critères de convergence pendant un délai d’au moins trois ans, qui correspond à la durée que tous les économistes crédibles fixent à la crise actuelle. Et que dire du «manque à gagner» de l’Etat qui provient d’une baisse de la TVA et de diverses taxes sur certains produits d’exportation? Ce déficit sera compensé d’une triple manière. La première est d’utiliser une partie de la bonification budgétaire consécutive à la réduction de la dette extérieure. La deuxième manière est de revoir à la hausse la TVA sur d’autres produits : alcool, tabac, produits de luxe, notamment. La troisième manière enfin est d’élargir l’assiette de l’impôt. En Côte d’Ivoire, la mine fiscale qu’est l’impôt foncier est mal exploitée. Certes, la baisse exceptionnelle de 40% des droits d’acquisition du certificat de propriété foncière est une remarquable idée. Mais, tant que cet impôt restera déclaratif, son rendement sera mauvais. Il faut le rendre obligatoire par la loi.
Volontarisme fécondant

Le traumatisme de la dévaluation du franc CFA, il y a quinze ans, a amené les Etats ouest-africains, à l’instigation de la France, à couvrir, au-delà de la raison économique, le franc CFA. Les opinions sont tranchées, aujourd’hui, sur cette question du taux de couverture de notre monnaie. Nos réserves de change couvrent de trop notre monnaie, sans que celle-ci ne s’apprécie outre mesure par rapport à l’euro. Par voie de conséquence, on peut bien utiliser une partie du matelas de cette réserve de change pour soutenir nos économies. L’an dernier, le président Wade, adepte de la glose, avait évoqué cette idée, mais il n’a pas été suivi par ses pairs parce que l’habilité qui se cachait derrière ses propos, d’apparence novateurs, était de financer à bon compte le déficit budgétaire sénégalais. En toutes circonstances, l’Etat aura un devoir de soutien aux entreprises et un volontarisme fécondant. Nos entreprises, fragiles, n’innovent pas assez. Sans innovation et sans conquête de nouveaux marchés, la perspective inéluctable pour toute entreprise est la disparition. L’affrontement franco-ivoirien de novembre 2004 a, par trop, saigné nos entreprises pour qu’on laisse l’hémorragie les gagner de nouveau dans la période actuelle. Dans ce sens, la puissance publique doit alléger les charges des entreprises en lançant, d’une part, l’assurance maladie universelle et, d’autre part, en abaissant conséquemment l’impôt sur le bénéfice. Cette baisse d’impôt est temporaire. Elle devra durer au maximum trois ans. En contrepartie de la baisse de l’impôt sur le bénéfice, les entreprises doivent utiliser leur surcroît de trésorerie pour investir dans des outils de gestion modernes (informatique, internet, logiciels comptables etc.) et pour au moins élargir leur capacité de production et aller à la conquête de nouveaux marchés ou se diversifier dans d’autres secteurs d’activité. L’Etat doit aussi intervenir pour régler la problématique des taux d’intérêts bancaires. Ceux d’aujourd’hui sont rédhibitoires. S’ils n’étouffent pas les entreprises, ils les privent d’avenir. Les transactions interbancaires sont elles aussi trop longues et trop tatillonnes. Comment expliquer qu’un chèque déposé sur un compte prenne quelquefois une semaine pour que le compte bénéficiaire soit crédité de son montant ? Tout cela réduit la vitesse de consommation des ménages et la réactivité des entreprises. L’Etat doit utiliser une partie conséquente des réserves de change, dans un élan commun à tous les pays de l’UEMOA, pour agir sur le taux directeur de la banque centrale, et donc en aval accorder la possibilité aux entreprises existantes ou naissantes d’emprunter mieux et vite. Il n’est plus possible que les taux d’intérêt bancaires restent à leur sommet actuel. Il faut les réduire significativement, et des taux d’intérêt voisins de 8% sont ceux qu’on retrouve dans la plus part des pays émergents. Le bâtiment, et pas lui seul, a besoin de taux d’intérêt bas et de prêts de longue durée aux consommateurs. En Côte d’Ivoire, on emprunte au mieux à 9.8%, sur un temps maximum de 15 ans, pour acheter sa résidence principale. En Tunisie, on emprunte sur 25 ans, à 6% de taux d’intérêt pour acheter sa première maison. Conclusion : 85% des cadres tunisiens sont propriétaires des maisons qu’ils habitent. Produire des logements neufs créera des emplois.
Périodes d’audace

Les périodes de doute et de peur de l’avenir sont aussi des périodes d’audace. L’Etat doit avoir l’audace de se reformer pour être efficace. Il doit réguler, pour que la loi, tout en gardant sa force, s’adapte aux temps nouveaux. Il doit enfin prendre à bras-le-corps l’impératif de l’aménagement du territoire pour équilibrer les effets induits par un enrichissement national plus conséquent. Pour réussir, il faut, d’une part, encourager, au plan fiscal, les entreprises à s’implanter en province et dégraisser de la sorte le mammouth qu’est devenu Abidjan et, d’autre part, investir massivement dans l’école, pour produire la main-d’œuvre dont on a besoin : dans l’hôpital pour réduire la mortalité, effrayante ; dans la route pour permettre à la richesse et aux hommes de circuler aisément ; dans l’eau, l’électricité, le téléphone, les ports et les aéroports pour honorer les exigences de la modernité. Dans le soutien à la délocalisation ou l’implantation des entreprises, je vois l’Etat créer cinq “zones spéciales” d’investissement, c’est-à-dire des territoires où les entreprises ont un taux d’imposition de leurs bénéfices bas (10%) ; acquittent une TVA allégée (5%) sur une longue période (10 ans). L’hôtellerie et le tourisme peuvent être encouragés à exploiter les formidables potentialités de la bande côtière qui va d’Assinie à San Pédro. La région des Savanes peut ouvrir sa chaleur de l’accueil à l’exploitation minière et à l’agriculture de zone sèche. La région des Montagnes, articulée autour de Man, peut être le sanctuaire d’une exploitation organisée de la forêt et des ressources minières telles que le fer, le nickel, la bauxite. La région de la Vallée du Bandama, emmenée par Bouaké, peut fédérer et organiser les échanges commerciaux avec les pays du Nord (Mali, Burkina Faso et Niger). Enfin, le Sud Comoé, centré autour d’Abengourou, peut être une terre de renouvellement de notre verger cacaoyer et caféier et d’optimisation de la transformation des produits de l’hévéaculture.
Dans ce mouvement de renaissance, que doit faire l’Etat pour lui-même ? Il doit se moderniser et changer de repères. Il est impensable qu’une administration telle que la Justice ignore la célérité et la productivité qu’engendre l’usage des ordinateurs et de l’informatique. Allez dans un palais de Justice et vous verrez comment sont tenues les archives : dans l’anarchie et l’archaïsme. L’Etat doit investir massivement dans l’informatisation de ses services, de la Justice à la Défense nationale et de la Sécurité urbaine à la Planification.
Pays de paradoxes

En sus, se pose la question de la motivation des fonctionnaires. Ce que l’Etat ne fait pas pour eux, les fonctionnaires se l’arrogent en faisant payer aux citoyens les services auxquels ils ont droit gratuitement. La Côte d’Ivoire apparaît comme un pays de paradoxes. Voilà un pays, qu’il y a une dizaine d’années bientôt, a su faire l’appel à candidatures pour diriger les Impôts, les Douanes et le Trésor Public et qui hésite à généraliser ce bienfait aux entreprises à participation publique majoritaire ou aux grandes administrations centrales ! Le faisant, l’Etat passera, en début d’année, ministère par ministère, administration par administration, des contrats d’objectifs avec les dirigeants et ces derniers en feront de même avec leurs collaborateurs. Dans ce cas, il devient plus facile et plus lisible de redistribuer aux fonctionnaires et agents de l’Etat une partie des gains de productivité que font entreprises et services publics. A mon sens, après une évaluation annuelle, les fonctionnaires peuvent gagner des primes de productivité égalant un mois de traitement salarial au minimum et trois mois de salaire au maximum, payables dans la première quinzaine du mois de décembre de chaque année. L’Etat aurait alors une légitimité morale à être sévère avec la corruption et les abus de pouvoir.

L’élection au bénéfice de l’initiative PPTE est pour la Côte d’Ivoire une chance et un danger. Une chance parce que si elle ne gaspille pas ses bonifications budgétaires à financer sa vie quotidienne et son insouciante machine administrative plus apte à dévorer les énergies humaines que d’encourager la volonté de faire bien, elle a une opportunité réelle de recommencer à créer de la croissance, donc des emplois. En revanche, c’est un danger si notre pays se laisse gagner et paralyser par le syndrome de la cigale.

Solange Assobia, chef d’entreprise
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