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Économie Publié le samedi 21 mars 2009 | Nord-Sud

Baisse du pouvoir d`achat des ménages : Les supermarchés pratiquent le "payer en détail"

Frappés de plein fouet par la crise financière, les ménages ont recours à un nouveau mode d’achat. Et, les grandes surfaces de distribution ont aménagé leurs conditions de vente d’appareils électroménagers pour s’adapter à la baisse du pouvoir d’achat des consommateurs.

La baisse drastique du pouvoir d’achat des ménages a entraîné de nouveaux comportements qui guident les populations dans leurs achats. Ainsi, la crise financière est passée chez Sia Dédé Achille, ingénieur dans une entreprise de téléphonie mobile. Pour s’offrir son « home cinéma » qui lui a coûté 375.000 Fcfa, Achille a recouru à la méthode « payer en détail». Le home cinéma, est une mini chaine électronique composée de lecteur CD, de quatre géants mégaphones et un poste téléviseur. «En juillet 2008, j’ai eu l’envie d’avoir un appareil de haute performance. Un ami m’a soufflé à l’oreille que je pouvais l’acquérir avec des facilités de payement à Sococé. Ainsi, j’ai pu réaliser mon désir après avoir payé l’appareil en trois mensualités», confie-t-il. Selon l’ingénieur, le procédé est approprié et il répond au fait que les ressources des ménages se sont amenuisées. « Ce n’est plus un secret. Tout le monde éprouve de sérieuses difficultés pour joindre les deux bouts. J’ai ouvert donc un livret pour faire mes versements. Et, au bout de trois mois tout a été soldé », explique-t-il, ravi. Achille pense que cette nouvelle stratégie marketing donne la possibilité aux ménages, affectés par la récession économique et financière, de régler leur facture en payant en plusieurs échéances sans en « souffrir ». La réduction du pouvoir d’achat des Ivoiriens influence les comportements. Ce n’est pas Serge Kouamé qui dira le contraire. Il est fonctionnaire au ministère des Affaires étrangères, au Plateau. En février, Serge décide d’offrir à son épouse une gazinière de 5 foyers. L’appareil électroménager lui a coûté 359.000 Fcfa. « Je vais mes emplettes régulièrement au Cash Center, au Plateau. Concernant, l’achat de la cuisinière à gaz, j’ai pu obtenir une facilité pour solder le prix. On m’a permis de payer sur une période de quatre mois. Dans un premier temps, j’ai payé comptant la somme de 179.500 Fcfa qui représente la moitié du coût total de l’appareil. Je continue de payer le reste. En principe, je dois tout solder d’ici la fin du mois de mai», précise-t-il. Le recours à la méthode payer en détail s’érige comme une technique pour fidéliser la clientèle. Mais aussi pour contenir la concurrence au niveau des revendeurs installés un peu partout.

Surprise entre les rayons « appareils électroménagers » à Cap Sud, un hypermarché situé à Marcory, Mme Suzanne Méambly déambule en compagnie de son fils ainé dans les allées. Elle est à la recherche d’un réfrigérateur, à 389.900Fcfa avec une possibilité de payement allégé. « On veut nous offrir un réfrigérateur. Mais la difficulté c’est que je ne peux pas payer cash. Ainsi, j’ai négocié pour régler la facture en trois versements. Le principe a été arrêté avec le responsable commercial», révèle-t-elle.


Achat en plusieurs versements

Selon Mme Méambly, le réfrigérateur lui reviendra après avoir entièrement soldé le prix de l’appareil. « J’ai versé déjà 194.950 Fcfa. Et les autres versements se feront sur quatre mois. Vous savez qu’il est difficile aujourd’hui de payer cash. Malgré le coût relativement élevé des appareils électroménagers, je préfère payer ici puisqu’on a une garantie et une meilleure qualité», indique la dame. Ainsi, la cherté du coût de la vie a entrainé de nouveau reflexe chez les consommateurs. La concurrence aidant les opérateurs économiques de la grande distribution ont réorienté leur stratégique marketing et commerciale. Kassi Olmert, chef du rayon des appareils électroménagers à Sococé, explique les raisons de cette démarche. «Nous sommes conscients des difficultés financières au niveau des ménages. La crise énergétique mondiale suivie de la crise financière a exacerbé les tensions sociales. Nous devons tenir compte de tous ces paramètres pour soutenir la consommation. Ainsi, pour permettre à un large public de profiter des différentes commodités en matière d’évolution des appareils électroménagers, on a permis aux clients économiquement faibles de payer en plusieurs tranches le prix de revient des appareils », confie-t-il. Selon le chef de rayon, le principe consiste à faire payer sur le champ la moitié du montant de la marchandise, qui demeure en boutique jusqu’à la fin du règlement définitif de la facture. «On lui ouvre un livret. Une copie reste avec le client et la seconde se trouve au guichet central. L’avantage c’est que le client a une liberté pour régler sa dette. Il est donc enregistré dans un fichier. On lui permet de solder en deux ou trois mensualités en fonction du coût de la marchandise. Nous voulons fidéliser nos clients et résister à la concurrence », précise Olmert. Cependant, il précise que cette « faveur » génère des difficultés. Selon lui, certains clients ont abusé « du contrat de confiance ». « On se trouve confronté à d’énormes difficultés pour recouvrer la totalité des versements. Certains clients s’arrêtent en cours de chemin. D’autres, sont de mauvaise foi puis qu’ils n’honorent pas leurs engagements. C’est un manque à gagner. Pour éviter ces désagréments, la Direction générale a décidé de mettre un terme à ce mode de payement. Depuis janvier 2008, le client doit payer cash», argumente-t-il. Un commercial qui a requis l’anonymat travaillant pour le compte d’une compagnie spécialisée dans la fabrication et la commercialisation d’appareils électroménagers indique que ce procédé de règlement de facture a porté un coup sérieux à la comptabilité de sa société. « On permettait aux clients de payer en plusieurs mensualités. Après avoir bien entendu calculé le risque. Mais certains clients nous ont mis dans une situation embarrassante. Ils ont refusé régler le reliquat ce qui constitue une perte », déplore-t-il.


OM
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