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Économie Publié le vendredi 20 mars 2009 | Le National

Scandale financier dans une importante caisse de l’Etat – Marcellin Zahui pris la main dans le sac

La caisse nationale des caisses d’Epargne est très mal en point. Pas par la faute de son personnel mais du fait de la gestion scabreuse et mafieuse de son directeur général Marcellin Zahui, qui à travers des jeux d’écritures et autres technologies financières, a décidé d’inscrire son nom sur la liste des milliardaires en Côte d’Ivoire. De quoi s’agit-il ?

En éclatant en 1998, la société étatique Sipe en deux entités distinctes, le gouvernement d’alors, sous recommandation de la Banque mondiale, entendait redorer le blason (terni) de la poste et de tous les services rattachés à celle-ci. Hélas, mille fois hélas, ce noble objectif se verra tordre le coup par ceux-là mêmes à qui l’on a confié la gestion. Si à la poste de Côte d’Ivoire, les choses semblent aller couci-couça, depuis le changement de directeur général, ce n’est pas le cas de la caisse d’épargne et des chèques postaux, Cecp devenue Cnce où le technocrate ( ?) sorti de la Bceao, Zahui Marcellin, nommé directeur général, a décidé de mettre les caisses de ladite société à rude contribution.

1, 200.000.000 pompés

En faisant venir Zahui Marcellin de la Bceao pour prendre les rênes de la Cecp, Niamien N’goran, ministre de l’économie d’alors, savait-il que l’homme était un expert en gabegie et un mafioso ? Seul le temps a permis de répondre à cette interrogation.

En effet, à peine assis sous le douillet fauteuil de directeur général de la caisse d’épargne et des chèques postaux que Marcellin Zahui a commencé à se sucrer sur le dos de la société à lui confiée. Les faits sont éloquents et donnent le tournis. Examinons les :

1) Un milliard deux cent millions de nos francs(1.200.000.000Fcfa) ont été pompés pour dit-on informatiser les services avec l’arrivée de 30 canadiens nourris et blanchis par la société déjà agonisante qui ne feront d’ailleurs rien puisque n’ayant pas réussi à réécrire le programme informatique.

Prêts à des sociétés fictives

2) Outre cela, d’importants virements sous forme de prêts se feront en cascades à des structures inexistantes ou méconnues, de Janvier à Mars 2002 :
*le 08 janvier 2002, virement de 180 millions à Cecancie Sarl,
*08 mars 2002, 120 millions de Fcfa virés à Sci Fromager,
*25 mars 2002, 180 millions toujours à Sci Fromager.
Il faut ajouter d’autres opérations immobilières avec les Sci (Monaco, Fromager notamment) et l’achat d’un terrain nu en zone 4 pour dit-on, près de 2 milliards Fcfa !
Omnifinance, la caisse noire ?
*13 mars 2002, 500 millions à Omnifinance qu’on dit être créée par le sieur Zahui,
*21 mars 2002, 440 millions à Omnifinance,
*25 mars 2002, 300 millions encore à Omnifinance.
Zahui et Thinet

4) Selon des sources bien informées, la société Thinet serait, elle aussi, une propriété de Mr Zahui, personnellement, et occuperait gratuitement son site actuel ‘bâtiments et terrain) appartenant pourtant à la Cnce.


Un crime forfait

5) Des opérations effectuées sur les comptes C/N° 1201/2031000000127-compte crédit, c :N) 1201/1331100000123 et 1201/64110000001-44-compte salaires puent du faux car, par jeux d’écritures et autres passements de jambes (Zahui danse-t-il le Konami ?). On fera croire dans les livres de compte que les faramineux crédits ont été remboursés. Selon un expert financier, au lendemain de ces virements, la Cecp effectue elle-même à son profit d’autres opérations de virement vite assimilées à des remboursements de montants virés tantôt. Le crime est parfait, les virements de crédits effectués sont ainsi annulés alors que les destinataires ont déjà empoché le magot. Ce genre d’opérations astucieuses, dit-on, se fait au quotidien. Au profit de qui ? Les (mauvaises ?) langues pointent un doigt accusateur vers le directeur général, Zahui Marcellin. La Cnce, qui n’est pas encore banque a-t-elle le droit de faire des crédits, si encore ce sont des crédits réguliers ?


La pluie et le beau temps

6) A cela, il faut ajouter le pompeux geste de confection de gadgets et champagnes frappés à l’effigie de la société. Celle-ci se verra mise à rude contribution pour le bonheur de celui qui y fait désormais la pluie et le beau temps en comptant sur la protection des nouveaux locataires du palais, qu’il trahira à coup sûr, si d’aventure ces derniers perdaient le pouvoir.


La supercherie découverte

Dans cette atmosphère de gestion où copulent allègrement canaille et racaille, Marcellin Zahui, malgré le changement de dénomination donnée à la structure (de Cecp à Cnce), n’a pas changé de comportement. Car comment comprendre que ce dernier puisse mettre sur pied de toutes pièces, des sociétés privées dans lesquelles il est naturellement hautement intéressé par tiers ou amis interposés, qui curieusement jouent le même rôle que la caisse nationale des caisses d’épargne, la structure à lui confiée par l’Etat de Côte d’Ivoire. Découvrons ensemble :
-Le 19 février 2007, par déclaration notariée dite de souscription et de versement et des statuts par les soins de Me Zoukou Boli Léa (Notaire), la société S.A.MPS Finances au capital de 10 millions de francs cfa voit le jour. Jusque là, il n’y a aucun problème. Mais en parcourant l’avis publié aux annonces légales faites à cet effet dans Fraternité Matin du 9 mars 2007, on s’attrape la tête car la fameuse structure qui a pour président directeur général, Roger Etienne Arnaud, a son objet curieusement identique aux gammes de produits exploité également par la Cnce : toutes activités et opérations de change, gestion de bureaux de changes, conception de système de paiement et toutes transactions financières assimilées. C’est là la parfaite description des activités mêmes de Money Express qui est un produit de la Cnce. Est-ce à dire que Money Express n’existe plus ?

La curiosité nous pousse à découvrir que ce même Roger Etienne Arnaud est encore administrateur dans une seconde société dans laquelle, le nom de Monsieur Zahui Marcellin apparaît clairement.

-le 12 juin 2007, toujours par déclaration du même notaire, est créé la SALV SA, par définition, société Africaine de logistique de valeurs, au capital de 400 millions de francs Cfa. Et dans cette société, les dirigeants de la Cnce (Zahui Marcellin, directeur général, Touré V. Médéric, directeur général adjoint, Adiko O. Antoine, chef de département autonome de l’administration général) sont tous membres du conseil d’administration selon les annonces légales dans Fraternité-Matin du 06 septembre 2007. Le même Roger Etienne Arnaud, encore lui, y est également. Ainsi, le transport des fonds qui était jusqu’ici effectué par la Cnce elle-même est désormais l’affaire de cette nouvelle société Salv, dont personne ne sait si elle est une nouvelle filiale de la Cnce ou un simple partenaire. Que dire encore de la compagnie d’assurance La Loyale Vie ?
Il semble qu’elle est une filiale de la Cnce. Mais une bien particulière filiale qui depuis sa création à ce jour n’arrive pas à se passer du cordon ombilical de sa mère….nourricière qui vient chaque fois à la rescousse en renflouant des caisses.
Selon nos sources, la Cnce ne gagne rien dans cette opération où seule La Loyale Vie s’engraisse sur le ventre de sa si généreuse maman, Cnce. C’est le lieu de rappeler que notre confrère Notre Voie dans sa parution (N°1251) du lundi 29 juillet 2002 avait déjà dénoncé avec force détails les agissements scandaleux de notre technocrate venu de la Bceao. Mais les fidèles parmi les fidèles amis de l’homme avaient, à l’époque, réussi à étouffer l’affaire.

Sa stratégie pour dissimuler son enrichissement illicite

Elle est toute simple. Zahui Marcellin fait beaucoup de bruit. Il voyage beaucoup, parcourt le monde et se fait inviter dans des colloques, par ici, des symposiums par là, prend part à des grandes réunions à caractère financier. Tout cela pour donner et entretenir l’impression (disons mieux l’illusion) qu’il est un Dg qui fait bouger les choses, qui a le ferme souci de l’expansion de la Cnce. Bien sûr, cette stratégie est soutenue par la presse : notre Expert venu de la Bceao adore se répandre dans les journaux et être vu à la Télévision. A peine a-t-il signé une convention de partenariat avec la caisse d’épargne à Paris, que Zahui se fait accorder une interview dans Jeune Afrique (N°2446 de Novembre/Décembre 2007), histoire de montrer au monde entier qu’il travaille beaucoup, pour faire de la Cnce une Banque. Mais en réalité, comme disent les chinois, il y a beaucoup d’orage, mais très peu de pluie, pour plusieurs millions de Fcfa supportés par la société en termes de frais de mission du ‘’Boss’’ à l’étranger. A la Cnce, il se murmure que ces frais de mission s’élèvent à, tenez-vous bien, 2 millions Fcfa par jour (hors les billets d’avion, toujours en 1ère classe, et ‘’les frais de mission’’ pour les pimpantes compagnes du ‘’Boss’’) ! Le calcul est facile à faire, si le ‘’Boss’’ fait 2 mois en mission hors du pays.

Peut-on sanctionner le technocrate Zahui ?

De l’avis d’un spécialiste sur la question, du moment que la Cnce est une société d’Etat, tout est possible à travers un contrôle interne et un contrôle externe. Le conseil d’administration peut-il seulement interpeller le tout puissant Zahui ? Le ministre de (tutelle) de l’économie et des finances peut-il demander des comptes à l’éminent technocrate Zahui ? Ce n’est pas sûr, puisque dans les couloirs de la Cnce, l’homme fait répandre les bruits qu’il jouit de la protection du couple présidentiel. Il est intouchable parmi les intouchables. A son cercle d’intimes, Zahui confie, fièrement, qu’il a rendu trop de précieux services ‘’au PR’’ pour que celui-ci le lâche un jour. Par exemple :
-c’est grâce à lui que le ‘’PR a pu payer les 1ères armes’’ pour répliquer à l’attaque des rebelles,

-c’est encore grâce à lui, Zahui, que ‘’le PR a pu payer le matériel d’écoute des communications téléphoniques’’,

-c’est encore lui qui a fait éviter à la Sir la pénurie de carburant qui menaçait le pays. Le chef de l’Etat, qui à sa récente visite à Assikoi dénonçait publiquement ‘’les hauts fonctionnaires voleurs des deniers publics’’, laissera-t-il les textes sur les sociétés d’Etat s’appliquer dans toute leur rigueur (lui qui a promis aux ivoiriens qu’il ne se mêlera jamais de la loi), ou interviendra-t-il pour protéger …un frère ? Le noble objectif du développement économique et social du pays, assigné à la Cnce en tant que société d’Etat, pourra-t-il être réalisé aussi longtemps que les sous seront pompés avec cette gestion de notre technocrate ? Tout compte fait, la suite de ce dossier à paraître dans les prochaines éditions nous situera sur ces questions et bien d’autres. A suivre donc !
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