Simple fébrilité ?
La situation des libertés n’a jamais été au beau fixe sous le pouvoir du Front populaire ivoirien. Ceux qui avaient parié parmi les forces sociales sur un plus grand espace qui s’ouvrait avec les socialistes adeptes eux-mêmes de ces moyens de protestation et de revendication quand ils étaient dans l’opposition ont vite déchanté. Magistrats hués et bastonnés par les hordes au service du pouvoir parce qu’ils réclamaient un mieux-être ; chômeurs gazés lorsqu’ils criaient et marchaient pour du travail ; ménagères battues parce qu’elles n’arrivaient plus à nourrir la famille du fait des hausses vertigineuses des prix contre lesquels elles manifestaient; enseignants emprisonnés pour fait de grève…La liste est loin d’être exhaustive. Le monde du journalisme a payé certainement le plus lourd tribut aux sautes d’humeur du pouvoir issues des élections « calamiteuses de octobre 2000 ». En plus des rédactions saccagées, où tout simplement incendiées par des mains bien protégées, les publications qui n’allaient pas dans « le bon sens » ont pendant de longues périodes été sorties des kiosques et détruites. Sans que le petit doigt ne soit levé.
Certaines personnes bien pensantes ont mis ces débordements au compte du noviciat d’un régime qui venait de s’installer difficilement et qui avait du mal à trouver ses repères dans un environnement délicat et hostile, puis elles ont trouvé l’excuse de la situation de guerre dans le pays.
Inquiétude
Avec l’Accord politique de Ouagadougou, il y a eu un léger bémol. Des harcèlements ici et là mais pas de dérapages massifs. Apparemment, il fallait donner des gages à l’opinion internationale que le pays revenait dans le concert des Etats normaux. Et que la parenthèse de la « situation d’exception imposée par la crise » faisait partie désormais de la préhistoire. Mais depuis quelques jours le baromètre s’est affolé. Les vents les plus violents recommencent à s’abattre sur les poches de liberté. C’est un journaliste du groupe « Le Nouveau Réveil » qui a ouvert le bal de la sordide répression. Pour un article jugé offensant pour le prince, Nanankoua Gnamatêh a été écroué à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan. Accusé d’avoir en sous main manœuvré contre la visite de Laurent Gbagbo à l’Ouest, le président de l’Udpci est soumis à des menaces graves. De son côté, le numéro un du Mouvement des forces d’avenir, Mfa, Anaky Kobena est dans l’œil du cyclone. Son tort, avoir présenté à la Première chaine de la télévision sa lecture de l’actualité avec un clin d’œil à la situation à Madagascar. Une succession de graves atteintes aux libertés en un laps de temps très court. Le reflet d’une dégradation annoncée du climat politique ? Simple fébrilité passagère ? L’inquiétude en tous cas gagne du terrain.
Dembélé Al Seni
La situation des libertés n’a jamais été au beau fixe sous le pouvoir du Front populaire ivoirien. Ceux qui avaient parié parmi les forces sociales sur un plus grand espace qui s’ouvrait avec les socialistes adeptes eux-mêmes de ces moyens de protestation et de revendication quand ils étaient dans l’opposition ont vite déchanté. Magistrats hués et bastonnés par les hordes au service du pouvoir parce qu’ils réclamaient un mieux-être ; chômeurs gazés lorsqu’ils criaient et marchaient pour du travail ; ménagères battues parce qu’elles n’arrivaient plus à nourrir la famille du fait des hausses vertigineuses des prix contre lesquels elles manifestaient; enseignants emprisonnés pour fait de grève…La liste est loin d’être exhaustive. Le monde du journalisme a payé certainement le plus lourd tribut aux sautes d’humeur du pouvoir issues des élections « calamiteuses de octobre 2000 ». En plus des rédactions saccagées, où tout simplement incendiées par des mains bien protégées, les publications qui n’allaient pas dans « le bon sens » ont pendant de longues périodes été sorties des kiosques et détruites. Sans que le petit doigt ne soit levé.
Certaines personnes bien pensantes ont mis ces débordements au compte du noviciat d’un régime qui venait de s’installer difficilement et qui avait du mal à trouver ses repères dans un environnement délicat et hostile, puis elles ont trouvé l’excuse de la situation de guerre dans le pays.
Inquiétude
Avec l’Accord politique de Ouagadougou, il y a eu un léger bémol. Des harcèlements ici et là mais pas de dérapages massifs. Apparemment, il fallait donner des gages à l’opinion internationale que le pays revenait dans le concert des Etats normaux. Et que la parenthèse de la « situation d’exception imposée par la crise » faisait partie désormais de la préhistoire. Mais depuis quelques jours le baromètre s’est affolé. Les vents les plus violents recommencent à s’abattre sur les poches de liberté. C’est un journaliste du groupe « Le Nouveau Réveil » qui a ouvert le bal de la sordide répression. Pour un article jugé offensant pour le prince, Nanankoua Gnamatêh a été écroué à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan. Accusé d’avoir en sous main manœuvré contre la visite de Laurent Gbagbo à l’Ouest, le président de l’Udpci est soumis à des menaces graves. De son côté, le numéro un du Mouvement des forces d’avenir, Mfa, Anaky Kobena est dans l’œil du cyclone. Son tort, avoir présenté à la Première chaine de la télévision sa lecture de l’actualité avec un clin d’œil à la situation à Madagascar. Une succession de graves atteintes aux libertés en un laps de temps très court. Le reflet d’une dégradation annoncée du climat politique ? Simple fébrilité passagère ? L’inquiétude en tous cas gagne du terrain.
Dembélé Al Seni