Qui est le représentant du MFA au gouvernement ? Et comment va se traduire son retrait de ce gouvernement ?
Le MFA a proposé lors de la composition du gouvernement de mars ou avril 2007 la camarade Bamba Fatoumata Hamza qui était à l`époque la présidente des femmes du MFA. C`est donc elle qui est dans ce gouvernement aujourd`hui de par la proposition du MFA et de son président. Aujourd`hui, nous saisissons toutes les autorités pour dire que le MFA se retire de ce gouvernement. Pour ce qui est de cette personne, le problème est simple. Si elle est du MFA, elle plie ses affaires et elle rentre tranquillement à la maison. Si elle demeure au gouvernement, c`est qu`elle n`est pas du MFA. C`est si simple que ça.
Ce n`est pas la première fois que vous demandez son retrait du gouvernement. Si une fois encore Mme Bamba Fatoumata refuse d`obéir, que feriez-vous?
Je pense qu`il y a une confusion. Cette fois-ci, on ne lance pas un appel à cette personne ou à une personne. Le MFA saisit les autorités qui se chargent de la crise ivoirienne. Nous saisissons le facilitateur, nous saisissons l`ONUCI, nous saisissons l`Union Africaine, l`Union Européenne, le chef de l`Etat et le Premier ministre pour leur dire qu`à partir d`aujourd`hui, le MFA se retire de ce gouvernement. C`est cela qui est important. Maintenant qui suit, qui ne suit pas, ce que nous savons, ce que nous retenons, c`est qu`à partir d`aujourd`hui, le MFA n`est plus au gouvernement. Le MFA n`est pas comptable de ce que fait ce gouvernement. Le MFA prend cette décision en fonction de ce qu`il voit. Et ce qu`il voit, c`est que la Côte d`Ivoire est en déliquescence.
Beaucoup de leaders politiques ont condamné votre arrestation. Sauf le président du FPI qui a dit et je cite : " Que cela serve de leçon ", alors quel commentaire ?
Je dois dire que venant de la bouche du président du FPI, c`est le contraire qui m`aurait surpris, qui m`aurait fait même tomber. Je dirai au président du FPI qu`il commet dans ses propos un léger amalgame. Il faut qu`il comprenne bien qu`il y a ce qu`on appelle le droit, la démocratie et à côté de cela, il y a les considérations d`ordre partisan. J`invite Affi N`guessan pour le moment à ne pas aller dans le fond à savoir si ce qui m`est reproché est justifié ou pas. Je laisse le soin à la justice de le faire. Cela se fera. Mais c`est pour dire que la Côte d`Ivoire est un Etat démocratique, je crois que lui-même Affi N`guessan est très fier chaque année, d`aller parader aux grands meetings de l`international socialiste. Et de se faire passer pour un des grands socialistes africains donc quelqu`un qui devrait être attaché à la démocratie. Mais une telle réponse le disqualifie et il devrait à mon avis se ressaisir. Affi N`guessan a fait un faux pas, il a fait une sortie de route.
Vous dites que la police a fait fi de votre titre de député en procédant à votre arrestation. Mais en même temps que vous vous réclamez député, vous indiquez que l`Assemblée nationale n`existe plus. Alors comment expliquez-vous cela.?
A l’Assemblée nationale, le mandat des députés est aujourd`hui forclos. Le mandat du Président de la République est forclos. Mais cela n`empêche pas que des personnes qui sont députés et qui n`ont pas encore été relevées de leur fonction, pour ces personnes, pour ce qui est de la forme, il y a des lois qui indiquent dans quel cadre on doit les interpeller ou les interroger. Mais dans cette affaire, la référence, ce n`est pas l`Assemblée nationale. Mais plutôt le fait que je suis un ancien ministre. Et il y a une loi de 2007 qui a prévu une procédure spéciale pour ceux qui sont ancien chef de l`Etat, ancien ministre. C`est donc cette procédure qui n`a pas du tout été observée. Il ne fallait pas venir me prendre à la maison et m`amener manu-militari à la DST. Il fallait d`abord passer par la Cour suprême. Donc le fait que le mandat de l`Assemblée nationale est terminé, n`enlève rien à ce que je viens de vous dire.
Dans vos propos, vous dites que le peuple souffre. Mais justement ce gouvernement travaille pour sortir de la crise et l`aider. Malheureusement, vous voulez sortir du gouvernement. Est-ce que ce n`est pas déplacer le problème ?
Imaginez que la situation actuelle traîne jusqu`en 2010, 2011, 2012, je ne sais pas quel âge vous avez. Mais qu`est-ce que nous devons faire ? Nous avons tous été à Marcoussis et nous nous sommes engagés parce que nous avons pensé qu`il faut sortir vite le pays de la crise. A la fin de la conférence, nous nous sommes tenus la main, nous avons chanté l`Abidjanaise et certains avaient même eu les larmes aux yeux. Mais aujourd`hui, nous sommes obligés de nous rendre compte de quelque chose. Cette sortie de crise ne vient pas. On a promis 2005, ce n`est pas arrivé, 2006 ce n`est pas arrivé, 2007 ce n`est pas arrivé. Le 30 novembre 2008, on n`a pas pu faire d`élection et pire à partir de fin 2008, fixer une nouvelle date est devenu un problème. Nous sommes obligés de nous poser des questions et de nous demander ce qui ne va pas dans cette affaire. Or, il se trouve qu`entre-temps, le brave peuple de Côte d`Ivoire qui espère qu`avec les élections, tout sera résolu, souffre et continue de souffrir. C`est pour cela que nous proposons une espèce de solution d`urgence qui consiste à dire que si cette élection ne vient pas, qu`est-ce qu`on peut faire pour nous attaquer au moins immédiatement au vrai problème de la Côte d`Ivoire. Voici pourquoi le nouveau cadre institutionnel a été envisagé par un certain nombre de partis. Ne croyez pas que le MFA soit seul dans cette voie. Je peux vous dire que tous les partis du RHDP lors d`une réunion à Cocody ont dit qu`il fallait un nouveau cadre au cas où la date du 30 avril ne serait pas tenue. Je crois que le peuple ne nous tiendra pas rigueur. Il attend une solution miracle qui ne vient pas, qui ne vient pas, entre-temps, il souffre. Ce peuple, aujourd`hui, mange à peine une fois par jour et quand il mange, il n`est pas rassasié. Ça c`est du concret. Ce peuple n`a pas les moyens d`assurer la scolarité de ses enfants même si, on avait promis à l`époque, l`école gratuite. Ce peuple n`arrive pratiquement pas à se soigner. Sachez que notre espérance de vie en Côte d`Ivoire a diminué de dix (10) ans depuis quelques années ! Il faut faire quelque chose. Je pense que la proposition que nous faisons par rapport au décret que nous avons eu, par rapport à notre passage à la télévision, le peuple a compris. Il a compris que si les élections ne viennent pas, qu`est-ce qu`on peut faire dans l`immédiat pour s`attaquer aux problèmes fondamentaux du pays. Voici notre démarche. Ce n`est pas une démission. Ce n`est pas un manque de solidarité vis-à-vis de la Côte d`Ivoire. Bien au contraire, c`est une volonté ferme de changer un peu les choses et de se dire, retroussons les manches et mettons-nous au travail d`autant plus que ces élections qui sont attendues avec tant s`espoir par tout le monde beaucoup d`indices nous laissent penser que même si elles avaient eu lieu aujourd`hui peut-être que leur résultat ne serait pas facilement admis de tous. C`est pour cela cette idée de la transition, si vous la prenez sans parti-pris avec beaucoup d`objectivités, vous pouvez comprendre que ça peut être la solution. Il y a beaucoup de solutions, mais ça peut être la grande solution.
M. le président, le ministre de l`Intérieur a indiqué que cette affaire va suivre son cours. Ne craignez-vous pas d`être arrêté et jeté en prison. Est-ce que vous avez informé vos alliés du RHDP de votre retrait du gouvernement.
Mentalement, je suis préparé. Je vous dirais que si devant une porte, je vois un inconnu, je lui demanderais de montrer ses menottes. Ne vous inquiétez pas. Je demande aux militants du MFA de ne pas se laisser démoraliser même si, on devrait m`arrêter aujourd`hui. Ce que j`ai eu à tenir comme propos, c`est dans le cadre de notre action politique et c`est dans le cadre de la ligne politique du parti. Quand on a commencé ces choses, on va jusqu`au bout ou on ne le fait pas. Pour ce qui est de la décision de notre retrait du gouvernement, je vous dirais que le MFA est souverain, le RHDP est une coalition qui a été mise en place en 2005, avec un objectif bien précis. C`était justement pouvoir par tous les moyens, par les élections, battre le régime des refondateurs pour que la Côte d`Ivoire reprenne une voie normale pour que le peuple cesse de souffrir. Nous, au MFA, nous pensons qu`il faut aller vite, il faut accélérer les choses. Nous regardons nos confrères du RHDP, mais quelque part, nous ne doutons pas qu`ils comprendront que c`est la meilleure voie pour nous tous. Mais il n`est pas question que nous leur imposions quoi que ce soit.
Est-ce qu`on peut écrire à partir d`aujourd`hui que vous engagez un bras de fer contre le gouvernement. Est-ce que vous ne craignez pas d`être seul dans cette lutte ?
Je pense qu`il faut préciser quelque chose. Quand on parle de gouvernement, il peut avoir ambiguïté. En Côte d`Ivoire aujourd`hui, vous avez Laurent Gbagbo qui a tous les pouvoirs. Il tient les clefs de tous les pouvoirs et il les exerce tout seul. C`est justement cette espèce d`ambiguïté qui fait croire à ceux qui ne sont pas avertis de la manière dont ce gouvernement fonctionne que les responsabilités sont partagées, qu`on a donc affaire à une véritable transition. On n`a pas affaire à une véritable transition. Laurent Gbagbo est seul à décider pour ce qui est des finances du pays, pour les armées, la sécurité et la défense, pour les grandes richesses du pays telles que le pétrole, le gaz et le café-cacao. Il a le pouvoir entre ses mains. J`irai même plus loin en vous disant que dans cette affaire, pour avoir été moi-même du gouvernement, les Premiers ministres, que ce soient Seydou Diarra, Konan Banny et aujourd`hui Soro Guillaume, au fond, n`ont pas de vrais pouvoirs. Laurent Gbagbo ne partage pas le pouvoir, il faut bien le comprendre. Par rapport à la question qui est posée, si vous voulez parler de bras de fer, je vous dirai moi, désormais au niveau du MFA, nous nous engageons au côté du peuple contre celui ou le groupe qui est en train de l`exploiter et le brimer. Nous mènerons ce combat. Et si demain, je devrais me retrouver seul et que j`avais une partie de ce peuple pour me soutenir, quel que soit ce qu`il faut endurer, nous l`endurerons ensemble.
Vous avez dit qu`au niveau international, vous avez reçu des soutiens. Est-ce que vous pouvez dire les pays qui vous ont soutenu.
La plupart des principales représentations diplomatiques en Côte d`Ivoire ont été saisies et ont promis réagir. J`ai eu des indications, des informations, mais souffrez que je ne puisse pas en dire plus.
Propos recueillis par
Djè KM
Le MFA a proposé lors de la composition du gouvernement de mars ou avril 2007 la camarade Bamba Fatoumata Hamza qui était à l`époque la présidente des femmes du MFA. C`est donc elle qui est dans ce gouvernement aujourd`hui de par la proposition du MFA et de son président. Aujourd`hui, nous saisissons toutes les autorités pour dire que le MFA se retire de ce gouvernement. Pour ce qui est de cette personne, le problème est simple. Si elle est du MFA, elle plie ses affaires et elle rentre tranquillement à la maison. Si elle demeure au gouvernement, c`est qu`elle n`est pas du MFA. C`est si simple que ça.
Ce n`est pas la première fois que vous demandez son retrait du gouvernement. Si une fois encore Mme Bamba Fatoumata refuse d`obéir, que feriez-vous?
Je pense qu`il y a une confusion. Cette fois-ci, on ne lance pas un appel à cette personne ou à une personne. Le MFA saisit les autorités qui se chargent de la crise ivoirienne. Nous saisissons le facilitateur, nous saisissons l`ONUCI, nous saisissons l`Union Africaine, l`Union Européenne, le chef de l`Etat et le Premier ministre pour leur dire qu`à partir d`aujourd`hui, le MFA se retire de ce gouvernement. C`est cela qui est important. Maintenant qui suit, qui ne suit pas, ce que nous savons, ce que nous retenons, c`est qu`à partir d`aujourd`hui, le MFA n`est plus au gouvernement. Le MFA n`est pas comptable de ce que fait ce gouvernement. Le MFA prend cette décision en fonction de ce qu`il voit. Et ce qu`il voit, c`est que la Côte d`Ivoire est en déliquescence.
Beaucoup de leaders politiques ont condamné votre arrestation. Sauf le président du FPI qui a dit et je cite : " Que cela serve de leçon ", alors quel commentaire ?
Je dois dire que venant de la bouche du président du FPI, c`est le contraire qui m`aurait surpris, qui m`aurait fait même tomber. Je dirai au président du FPI qu`il commet dans ses propos un léger amalgame. Il faut qu`il comprenne bien qu`il y a ce qu`on appelle le droit, la démocratie et à côté de cela, il y a les considérations d`ordre partisan. J`invite Affi N`guessan pour le moment à ne pas aller dans le fond à savoir si ce qui m`est reproché est justifié ou pas. Je laisse le soin à la justice de le faire. Cela se fera. Mais c`est pour dire que la Côte d`Ivoire est un Etat démocratique, je crois que lui-même Affi N`guessan est très fier chaque année, d`aller parader aux grands meetings de l`international socialiste. Et de se faire passer pour un des grands socialistes africains donc quelqu`un qui devrait être attaché à la démocratie. Mais une telle réponse le disqualifie et il devrait à mon avis se ressaisir. Affi N`guessan a fait un faux pas, il a fait une sortie de route.
Vous dites que la police a fait fi de votre titre de député en procédant à votre arrestation. Mais en même temps que vous vous réclamez député, vous indiquez que l`Assemblée nationale n`existe plus. Alors comment expliquez-vous cela.?
A l’Assemblée nationale, le mandat des députés est aujourd`hui forclos. Le mandat du Président de la République est forclos. Mais cela n`empêche pas que des personnes qui sont députés et qui n`ont pas encore été relevées de leur fonction, pour ces personnes, pour ce qui est de la forme, il y a des lois qui indiquent dans quel cadre on doit les interpeller ou les interroger. Mais dans cette affaire, la référence, ce n`est pas l`Assemblée nationale. Mais plutôt le fait que je suis un ancien ministre. Et il y a une loi de 2007 qui a prévu une procédure spéciale pour ceux qui sont ancien chef de l`Etat, ancien ministre. C`est donc cette procédure qui n`a pas du tout été observée. Il ne fallait pas venir me prendre à la maison et m`amener manu-militari à la DST. Il fallait d`abord passer par la Cour suprême. Donc le fait que le mandat de l`Assemblée nationale est terminé, n`enlève rien à ce que je viens de vous dire.
Dans vos propos, vous dites que le peuple souffre. Mais justement ce gouvernement travaille pour sortir de la crise et l`aider. Malheureusement, vous voulez sortir du gouvernement. Est-ce que ce n`est pas déplacer le problème ?
Imaginez que la situation actuelle traîne jusqu`en 2010, 2011, 2012, je ne sais pas quel âge vous avez. Mais qu`est-ce que nous devons faire ? Nous avons tous été à Marcoussis et nous nous sommes engagés parce que nous avons pensé qu`il faut sortir vite le pays de la crise. A la fin de la conférence, nous nous sommes tenus la main, nous avons chanté l`Abidjanaise et certains avaient même eu les larmes aux yeux. Mais aujourd`hui, nous sommes obligés de nous rendre compte de quelque chose. Cette sortie de crise ne vient pas. On a promis 2005, ce n`est pas arrivé, 2006 ce n`est pas arrivé, 2007 ce n`est pas arrivé. Le 30 novembre 2008, on n`a pas pu faire d`élection et pire à partir de fin 2008, fixer une nouvelle date est devenu un problème. Nous sommes obligés de nous poser des questions et de nous demander ce qui ne va pas dans cette affaire. Or, il se trouve qu`entre-temps, le brave peuple de Côte d`Ivoire qui espère qu`avec les élections, tout sera résolu, souffre et continue de souffrir. C`est pour cela que nous proposons une espèce de solution d`urgence qui consiste à dire que si cette élection ne vient pas, qu`est-ce qu`on peut faire pour nous attaquer au moins immédiatement au vrai problème de la Côte d`Ivoire. Voici pourquoi le nouveau cadre institutionnel a été envisagé par un certain nombre de partis. Ne croyez pas que le MFA soit seul dans cette voie. Je peux vous dire que tous les partis du RHDP lors d`une réunion à Cocody ont dit qu`il fallait un nouveau cadre au cas où la date du 30 avril ne serait pas tenue. Je crois que le peuple ne nous tiendra pas rigueur. Il attend une solution miracle qui ne vient pas, qui ne vient pas, entre-temps, il souffre. Ce peuple, aujourd`hui, mange à peine une fois par jour et quand il mange, il n`est pas rassasié. Ça c`est du concret. Ce peuple n`a pas les moyens d`assurer la scolarité de ses enfants même si, on avait promis à l`époque, l`école gratuite. Ce peuple n`arrive pratiquement pas à se soigner. Sachez que notre espérance de vie en Côte d`Ivoire a diminué de dix (10) ans depuis quelques années ! Il faut faire quelque chose. Je pense que la proposition que nous faisons par rapport au décret que nous avons eu, par rapport à notre passage à la télévision, le peuple a compris. Il a compris que si les élections ne viennent pas, qu`est-ce qu`on peut faire dans l`immédiat pour s`attaquer aux problèmes fondamentaux du pays. Voici notre démarche. Ce n`est pas une démission. Ce n`est pas un manque de solidarité vis-à-vis de la Côte d`Ivoire. Bien au contraire, c`est une volonté ferme de changer un peu les choses et de se dire, retroussons les manches et mettons-nous au travail d`autant plus que ces élections qui sont attendues avec tant s`espoir par tout le monde beaucoup d`indices nous laissent penser que même si elles avaient eu lieu aujourd`hui peut-être que leur résultat ne serait pas facilement admis de tous. C`est pour cela cette idée de la transition, si vous la prenez sans parti-pris avec beaucoup d`objectivités, vous pouvez comprendre que ça peut être la solution. Il y a beaucoup de solutions, mais ça peut être la grande solution.
M. le président, le ministre de l`Intérieur a indiqué que cette affaire va suivre son cours. Ne craignez-vous pas d`être arrêté et jeté en prison. Est-ce que vous avez informé vos alliés du RHDP de votre retrait du gouvernement.
Mentalement, je suis préparé. Je vous dirais que si devant une porte, je vois un inconnu, je lui demanderais de montrer ses menottes. Ne vous inquiétez pas. Je demande aux militants du MFA de ne pas se laisser démoraliser même si, on devrait m`arrêter aujourd`hui. Ce que j`ai eu à tenir comme propos, c`est dans le cadre de notre action politique et c`est dans le cadre de la ligne politique du parti. Quand on a commencé ces choses, on va jusqu`au bout ou on ne le fait pas. Pour ce qui est de la décision de notre retrait du gouvernement, je vous dirais que le MFA est souverain, le RHDP est une coalition qui a été mise en place en 2005, avec un objectif bien précis. C`était justement pouvoir par tous les moyens, par les élections, battre le régime des refondateurs pour que la Côte d`Ivoire reprenne une voie normale pour que le peuple cesse de souffrir. Nous, au MFA, nous pensons qu`il faut aller vite, il faut accélérer les choses. Nous regardons nos confrères du RHDP, mais quelque part, nous ne doutons pas qu`ils comprendront que c`est la meilleure voie pour nous tous. Mais il n`est pas question que nous leur imposions quoi que ce soit.
Est-ce qu`on peut écrire à partir d`aujourd`hui que vous engagez un bras de fer contre le gouvernement. Est-ce que vous ne craignez pas d`être seul dans cette lutte ?
Je pense qu`il faut préciser quelque chose. Quand on parle de gouvernement, il peut avoir ambiguïté. En Côte d`Ivoire aujourd`hui, vous avez Laurent Gbagbo qui a tous les pouvoirs. Il tient les clefs de tous les pouvoirs et il les exerce tout seul. C`est justement cette espèce d`ambiguïté qui fait croire à ceux qui ne sont pas avertis de la manière dont ce gouvernement fonctionne que les responsabilités sont partagées, qu`on a donc affaire à une véritable transition. On n`a pas affaire à une véritable transition. Laurent Gbagbo est seul à décider pour ce qui est des finances du pays, pour les armées, la sécurité et la défense, pour les grandes richesses du pays telles que le pétrole, le gaz et le café-cacao. Il a le pouvoir entre ses mains. J`irai même plus loin en vous disant que dans cette affaire, pour avoir été moi-même du gouvernement, les Premiers ministres, que ce soient Seydou Diarra, Konan Banny et aujourd`hui Soro Guillaume, au fond, n`ont pas de vrais pouvoirs. Laurent Gbagbo ne partage pas le pouvoir, il faut bien le comprendre. Par rapport à la question qui est posée, si vous voulez parler de bras de fer, je vous dirai moi, désormais au niveau du MFA, nous nous engageons au côté du peuple contre celui ou le groupe qui est en train de l`exploiter et le brimer. Nous mènerons ce combat. Et si demain, je devrais me retrouver seul et que j`avais une partie de ce peuple pour me soutenir, quel que soit ce qu`il faut endurer, nous l`endurerons ensemble.
Vous avez dit qu`au niveau international, vous avez reçu des soutiens. Est-ce que vous pouvez dire les pays qui vous ont soutenu.
La plupart des principales représentations diplomatiques en Côte d`Ivoire ont été saisies et ont promis réagir. J`ai eu des indications, des informations, mais souffrez que je ne puisse pas en dire plus.
Propos recueillis par
Djè KM