Le calme n'est toujours pas revenu à Madagascar. Loin d'avoir apaisé les rivalités partisanes, la prestation de serment samedi du nouveau président Andry Rajoelina n'a fait que renforcer la colère du camp adverse. Plusieurs milliers de partisans du chef d'État déchu Marc Ravalomanana se sont rassemblés, lundi, dans le centre de la capitale malgache, Antananarivo, pour dénoncer la prise de pouvoir "illégale" d'Andry Rajoelina et réclamer le retour de l'ex-président.
Réunie dans les jardins d'Ambohijatovo, dans une ambiance à la fois festive et déterminée, la foule a scandé notamment "Avereno dadanai, avereno Ravalo" ("Reviens le père, reviens Ravalomanana"). "Nous estimons que l'accession (au pouvoir) d'Andry Rajoelina est illégale et la communauté internationale est d'accord avec nous", a déclaré Andrianatoandro Raharinaivo, porte-parole du parti TIM de Marc Ravalomanana.
Un coup d'État qu'Andry Rajoelina, qui a décidé jeudi de "suspendre les activités de l'Assemblée nationale et du Sénat", largement dominés par les partisans de Marc Ravalomanana, refuse d'endosser malgré l'hostilité de la communauté internationale. "La Haute Cour constitutionnelle a validé ce transfert de pouvoir. Rappelons aussi qu'en 1972, déjà, un président a transféré son pouvoir à un général. Même cas en 1975, quand le président Ratsiraka a dirigé le pays. Il n'a pas été élu. (...) Cette fois, le changement traduit une aspiration populaire. Les militaires comme les politiciens ont accepté que je sois à la tête de la transition", explique lundi dans un entretien paru dans Le Figaro le jeune dirigeant âgé de 34 ans.
"Nous sommes conscients que seuls, nous n'y arriverons pas"
Après avoir essuyé les critiques de la communauté internationale la semaine dernière, l'ancien maire de la capitale malgache qui se voit comme un "président de transition" soigne sa communication et multiplie les interventions. Dans une interview au Financial Times de lundi, il souligne encore : "Un seul homme ne peut pas construire une maison. Mais la communauté internationale doit savoir qu'elle doit respecter la volonté populaire. C'est le peuple malgache qui décide de ce qui arrive à Madagascar."
La semaine dernière, la communauté internationale, restée jusque-là prudente, est montée au créneau face à ce changement intervenu à la tête de l'État malgache après trois mois de crise entre Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana et une centaine de morts. Se joignant aux condamnations de l'Union européenne, de l'Union africaine et de nombreux pays étrangers, les États-Unis ont ainsi décidé de suspendre leur aide non humanitaire allouée chaque année à la Grande Île. Or, l'aide internationale représente 70 % du budget du pays. De quoi susciter l'inquiétude : "Nous sommes conscients que seuls nous n'y arriverons pas", note le nouveau leader dans Le Figaro .
Andry Rajoelina réaffirme aussi sa volonté d'organiser des élections présidentielles dans les deux ans et refuse de céder aux exigences des pays donateurs de tenir le scrutin rapidement. "Nous avons demandé deux ans, car il y a beaucoup de travail : préparer la Constitution prendra six mois au moins ; il faudra ensuite la faire approuver par référendum, puis organiser les élections des maires, des chefs de région, des sénateurs", souligne-t-il.
Le Point.fr
Réunie dans les jardins d'Ambohijatovo, dans une ambiance à la fois festive et déterminée, la foule a scandé notamment "Avereno dadanai, avereno Ravalo" ("Reviens le père, reviens Ravalomanana"). "Nous estimons que l'accession (au pouvoir) d'Andry Rajoelina est illégale et la communauté internationale est d'accord avec nous", a déclaré Andrianatoandro Raharinaivo, porte-parole du parti TIM de Marc Ravalomanana.
Un coup d'État qu'Andry Rajoelina, qui a décidé jeudi de "suspendre les activités de l'Assemblée nationale et du Sénat", largement dominés par les partisans de Marc Ravalomanana, refuse d'endosser malgré l'hostilité de la communauté internationale. "La Haute Cour constitutionnelle a validé ce transfert de pouvoir. Rappelons aussi qu'en 1972, déjà, un président a transféré son pouvoir à un général. Même cas en 1975, quand le président Ratsiraka a dirigé le pays. Il n'a pas été élu. (...) Cette fois, le changement traduit une aspiration populaire. Les militaires comme les politiciens ont accepté que je sois à la tête de la transition", explique lundi dans un entretien paru dans Le Figaro le jeune dirigeant âgé de 34 ans.
"Nous sommes conscients que seuls, nous n'y arriverons pas"
Après avoir essuyé les critiques de la communauté internationale la semaine dernière, l'ancien maire de la capitale malgache qui se voit comme un "président de transition" soigne sa communication et multiplie les interventions. Dans une interview au Financial Times de lundi, il souligne encore : "Un seul homme ne peut pas construire une maison. Mais la communauté internationale doit savoir qu'elle doit respecter la volonté populaire. C'est le peuple malgache qui décide de ce qui arrive à Madagascar."
La semaine dernière, la communauté internationale, restée jusque-là prudente, est montée au créneau face à ce changement intervenu à la tête de l'État malgache après trois mois de crise entre Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana et une centaine de morts. Se joignant aux condamnations de l'Union européenne, de l'Union africaine et de nombreux pays étrangers, les États-Unis ont ainsi décidé de suspendre leur aide non humanitaire allouée chaque année à la Grande Île. Or, l'aide internationale représente 70 % du budget du pays. De quoi susciter l'inquiétude : "Nous sommes conscients que seuls nous n'y arriverons pas", note le nouveau leader dans Le Figaro .
Andry Rajoelina réaffirme aussi sa volonté d'organiser des élections présidentielles dans les deux ans et refuse de céder aux exigences des pays donateurs de tenir le scrutin rapidement. "Nous avons demandé deux ans, car il y a beaucoup de travail : préparer la Constitution prendra six mois au moins ; il faudra ensuite la faire approuver par référendum, puis organiser les élections des maires, des chefs de région, des sénateurs", souligne-t-il.
Le Point.fr