Le Pape a entrepris sa première visite en Afrique depuis la semaine dernière. Mais ses déclarations sur le sida font des vagues.
La France a exprimé “sa très vive inquiétude” à la suite des propos du pape qui a contesté l’efficacité du préservatif contre le sida, et a estimé que Benoît XVI mettait ainsi “en danger les politiques de santé publique”.
Les protestations se multiplient en France au lendemain des déclarations du souverain pontife, qui effectue sa première visite en Afrique, continent le plus touché au monde par le Vih. “S’il ne nous appartient pas de porter un jugement sur la doctrine de l’Eglise, nous estimons que de tels propos mettent en danger les politiques de santé publique et les impératifs de protection de la vie humaine”, a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Eric Chevallier. “Avec l’information, l’éducation et le dépistage, le préservatif est un élément fondamental des actions de prévention de la transmission du virus du sida”, a-t-il souligné lors d’un point de presse électronique. “Nous devons à la jeunesse et aux générations futures de faire preuve d’esprit de responsabilité et de solidarité”. La ministre du Logement Christine Boutin, qui a toujours marqué publiquement son attachement aux valeurs chrétiennes, a fait entendre une voix discordante, estimant que le pape était conséquent avec la défense du dogme de l’Eglise catholique. “Vous n’attendiez pas du pape qu’il vante l’usage du préservatif!”, a-t-elle déclaré sur RTL, déplorant une controverse “franco-française”.
La lutte contre le sida, a-t-elle ajouté, passe “d’abord par la recherche médicale et pharmaceutique”. “Chacun fait comme il peut et comme il veut”. “Ce n’est pas drôle de mettre le préservatif quand on fait l’amour”, a-t-elle lancé. Dans l’avion qui le menait mardi vers le Cameroun et l’Angola, Benoît XVI a estimé que la distribution de préservatifs n’était pas un moyen de lutte contre la pandémie de sida, mais qu’au contraire elle aggravait le problème. Le sida a tué plus de 25 millions de personnes depuis le début des années 1980, la plupart dans les pays d’Afrique subsaharienne. Au yeux de l’Eglise catholique, la fidélité dans le mariage, la chasteté et l’abstinence sont les meilleurs moyens de combattre la maladie. Pour Mgr Jean-Michel Di Falco, l’évêque de Gap, le Saint-Père a simplement “exprimé l’idéal” chrétien. “On peut dire que c’est la phrase de trop parce que dans les raccourcis médiatiques ça ne lui permet pas vraiment de s’expliquer”, a-t-il dit sur Rtl. “Je pense qu’il a voulu dire que ce n’était pas suffisant mais qu’il devait y avoir derrière de l’éducation, de la responsabilisation”. “Malheureusement, dans certains pays d’Afrique parce qu’ils n’ont pas les moyens de se procurer les préservatifs, ils vont les utiliser plusieurs fois ou à plusieurs. Mais le pape ne peut pas entrer dans tous ces détails et c’est vrai que cette phrase paraît brutale”, a-t-il expliqué. Ces explications ne modifient pas le jugement de l’ancien Premier ministre Alain Juppé : “ce pape commence à poser un vrai problème” car il “vit dans une situation d’autisme total”. “Aller dire en Afrique que le préservatif aggrave le danger du sida, c’est d’abord une contre-vérité et c’est inacceptable pour les populations africaines et pour tout le monde”, a-t-il dit sur France Culture. Même tonalité de la part de Daniel Cohn-Bendit. “Il y en a assez maintenant de ce pape”, a dit le député européen dans le cadre de l’émission Questions d’Info LCP-France Info-AFP diffusée mercredi. Les propos du pape constituent “presque un meurtre prémédité”, a-t-il jugé. Jean-Luc Romero, président de l’association Elus locaux contre le sida, considère que Benoît XVI a adressé “un message de mort aux Africains”.
Reuters
La France a exprimé “sa très vive inquiétude” à la suite des propos du pape qui a contesté l’efficacité du préservatif contre le sida, et a estimé que Benoît XVI mettait ainsi “en danger les politiques de santé publique”.
Les protestations se multiplient en France au lendemain des déclarations du souverain pontife, qui effectue sa première visite en Afrique, continent le plus touché au monde par le Vih. “S’il ne nous appartient pas de porter un jugement sur la doctrine de l’Eglise, nous estimons que de tels propos mettent en danger les politiques de santé publique et les impératifs de protection de la vie humaine”, a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Eric Chevallier. “Avec l’information, l’éducation et le dépistage, le préservatif est un élément fondamental des actions de prévention de la transmission du virus du sida”, a-t-il souligné lors d’un point de presse électronique. “Nous devons à la jeunesse et aux générations futures de faire preuve d’esprit de responsabilité et de solidarité”. La ministre du Logement Christine Boutin, qui a toujours marqué publiquement son attachement aux valeurs chrétiennes, a fait entendre une voix discordante, estimant que le pape était conséquent avec la défense du dogme de l’Eglise catholique. “Vous n’attendiez pas du pape qu’il vante l’usage du préservatif!”, a-t-elle déclaré sur RTL, déplorant une controverse “franco-française”.
La lutte contre le sida, a-t-elle ajouté, passe “d’abord par la recherche médicale et pharmaceutique”. “Chacun fait comme il peut et comme il veut”. “Ce n’est pas drôle de mettre le préservatif quand on fait l’amour”, a-t-elle lancé. Dans l’avion qui le menait mardi vers le Cameroun et l’Angola, Benoît XVI a estimé que la distribution de préservatifs n’était pas un moyen de lutte contre la pandémie de sida, mais qu’au contraire elle aggravait le problème. Le sida a tué plus de 25 millions de personnes depuis le début des années 1980, la plupart dans les pays d’Afrique subsaharienne. Au yeux de l’Eglise catholique, la fidélité dans le mariage, la chasteté et l’abstinence sont les meilleurs moyens de combattre la maladie. Pour Mgr Jean-Michel Di Falco, l’évêque de Gap, le Saint-Père a simplement “exprimé l’idéal” chrétien. “On peut dire que c’est la phrase de trop parce que dans les raccourcis médiatiques ça ne lui permet pas vraiment de s’expliquer”, a-t-il dit sur Rtl. “Je pense qu’il a voulu dire que ce n’était pas suffisant mais qu’il devait y avoir derrière de l’éducation, de la responsabilisation”. “Malheureusement, dans certains pays d’Afrique parce qu’ils n’ont pas les moyens de se procurer les préservatifs, ils vont les utiliser plusieurs fois ou à plusieurs. Mais le pape ne peut pas entrer dans tous ces détails et c’est vrai que cette phrase paraît brutale”, a-t-il expliqué. Ces explications ne modifient pas le jugement de l’ancien Premier ministre Alain Juppé : “ce pape commence à poser un vrai problème” car il “vit dans une situation d’autisme total”. “Aller dire en Afrique que le préservatif aggrave le danger du sida, c’est d’abord une contre-vérité et c’est inacceptable pour les populations africaines et pour tout le monde”, a-t-il dit sur France Culture. Même tonalité de la part de Daniel Cohn-Bendit. “Il y en a assez maintenant de ce pape”, a dit le député européen dans le cadre de l’émission Questions d’Info LCP-France Info-AFP diffusée mercredi. Les propos du pape constituent “presque un meurtre prémédité”, a-t-il jugé. Jean-Luc Romero, président de l’association Elus locaux contre le sida, considère que Benoît XVI a adressé “un message de mort aux Africains”.
Reuters