La Communauté internationale a décidé de ne pas reconnaître le nouveau pouvoir de la Grande île et déploie déjà une batterie de mesures de restrictions.
La situation est complexe et je suis quelque peu inquiet pour le pays car il y a un blocage total ». Voilà les inquiétudes que Amara Essy, l’envoyé spécial de l’Union africaine parti faire une évaluation de la situation à Antananarivo avait confiées à Fraternité-Matin dans une interview parue le samedi 7 mars. Le diplomate ivoirien rompu au respect de l’éthique et de la déontologie de sa profession, avait cependant avec tact montré les signes annonciateurs du chant du cygne «Depuis l’indépendance (le 26 juin1960), il y a eu huit élections présidentielles mais jamais de passage de témoin entre le Président sortant et son successeur parce que toutes les fins de pouvoir ont été émaillées de grèves, désordre et de tueries. Il fallait que le Président Ravalomanana et le maire se rencontrent» Ce rappel de l’histoire de Madagascar, annonçait une prise de pouvoir extraconstitutionnelle. A cela rien de surprenant! Car les quatre solutions de sortie de crise envisageables préconisées par les analystes politiques incluaient un coup d’Etat militaire qui viendrait mettre fin à la paralysie du pays. Les Malgaches n’ont pu trouver des aménagements conduisant à des solutions conformes à la Constitution. Et pourtant, la politique est la saine appréciation des réalités du moment. Ravalomanana avait certes la légalité, mais il n’a pas tenu compte de la masse qui était dans la rue et qui s’était octroyé la légitimité. Les populations de Antananarivo ont une fois de plus eu raison du Président de Madagascar et le nouveau Premier ministre comme pour légitimer cette prise de pouvoir par voie extraconstitutionnelle s’est contenté d’un raccourci. «Ce n’est pas un coup d’Etat, c’est l’expression de la démocratie populaire et directe qui n’est pas détenue par les institutions». Il n’en demeure pas moins vrai que c’est un coup d’Etat qui a été ourdi contre le Président Ravalomanana qui, contrairement à 2002, n’est pas parti à la suite de la gestion infructueuse d’un contentieux électoral. mieux, il n’a pas offert sa démission. Il n’a fait, après avoir proposé en vain le référendum comme solution à la crise, que transférer ses pouvoirs à un conseil militaire, qui certainement pour rendre parfait le crime, a de façon hâtive, transmis lesdits pouvoirs au maire déchu Andry Rajoelina. Que le Conseil constitutionnel a confirmé dans ses nouvelles fonctions de chef d’Etat. Or, de par la Constitution, les deux chambres du Parlement et du Sénat, si l’incapacité du président à assumer ses fonctions est constatée, doivent se réunir et le président du Sénat doit succéder au Président de la république. L’accession au pouvoir de
«TGV», s’est faite dans l’ignorance totale de cette disposition, ce qui vient entériner l’idée du coup d’Etat. Que la Sadec et la présidence tchèque de l’Union européenne ont condamné. Les Etats-Unis, eux, condamnent et suspendent toutes leurs aides non humanitaires. L’Union africaine suspend Madagascar et ne reconnaît pas le régime d’Andry Rajoelina. La France déplore la dissolution de l’Assemblée nationale et du Sénat et met en garde les nouvelles autorités malgaches contre toute atteinte à l’intégrité physique du président déchu.
Le nouveau chef d’Etat a décidé de baisser le prix du riz, de vendre le Boeing que Marc Ravalomanana s’est offert comme cadeau d’anniversaire pour ses 56 ans, pour construire un hôpital dans la capitale. mais dans un pays où malgré un taux de croissance de 7%, la pauvreté et la misère sont endémiques, que peut faire véritablement Andry Rajoelina? Ravalomanana avait obtenu un second mandat en 2006 et un satisfecit des institutions de Bretton Woods pour sa gestion. Il avait réussi à construire des routes et des hôpitaux mais, il avait tiré des avantages de sa position de privilégié pour confisquer tout le système de production, avec une gestion patrimoniale des affaires de l’Etat. Comment Andry Rajoelina pourra-t-il faire sortir ce pays de la pauvreté dans un contexte économique aussi difficile du fait de la crise économique qui s’est muée en crise sociale et politique et dont les effets frapperont sensiblement les pays africains? Comment s’en sortir avec les mesures d’isolement annoncées par la Sadec, les Etats-Unis ? Antananarivo ne risque-t-elle pas demain de jeter cette fois le bébé avec l’eau du bain ? Les militaires et la classe politique sclérosée n’ont-ils pas donné un cadeau empoisonné au Dj, pour que demain, la politique revienne aux professionnels de la politique?
Franck A. Zagbayou
La situation est complexe et je suis quelque peu inquiet pour le pays car il y a un blocage total ». Voilà les inquiétudes que Amara Essy, l’envoyé spécial de l’Union africaine parti faire une évaluation de la situation à Antananarivo avait confiées à Fraternité-Matin dans une interview parue le samedi 7 mars. Le diplomate ivoirien rompu au respect de l’éthique et de la déontologie de sa profession, avait cependant avec tact montré les signes annonciateurs du chant du cygne «Depuis l’indépendance (le 26 juin1960), il y a eu huit élections présidentielles mais jamais de passage de témoin entre le Président sortant et son successeur parce que toutes les fins de pouvoir ont été émaillées de grèves, désordre et de tueries. Il fallait que le Président Ravalomanana et le maire se rencontrent» Ce rappel de l’histoire de Madagascar, annonçait une prise de pouvoir extraconstitutionnelle. A cela rien de surprenant! Car les quatre solutions de sortie de crise envisageables préconisées par les analystes politiques incluaient un coup d’Etat militaire qui viendrait mettre fin à la paralysie du pays. Les Malgaches n’ont pu trouver des aménagements conduisant à des solutions conformes à la Constitution. Et pourtant, la politique est la saine appréciation des réalités du moment. Ravalomanana avait certes la légalité, mais il n’a pas tenu compte de la masse qui était dans la rue et qui s’était octroyé la légitimité. Les populations de Antananarivo ont une fois de plus eu raison du Président de Madagascar et le nouveau Premier ministre comme pour légitimer cette prise de pouvoir par voie extraconstitutionnelle s’est contenté d’un raccourci. «Ce n’est pas un coup d’Etat, c’est l’expression de la démocratie populaire et directe qui n’est pas détenue par les institutions». Il n’en demeure pas moins vrai que c’est un coup d’Etat qui a été ourdi contre le Président Ravalomanana qui, contrairement à 2002, n’est pas parti à la suite de la gestion infructueuse d’un contentieux électoral. mieux, il n’a pas offert sa démission. Il n’a fait, après avoir proposé en vain le référendum comme solution à la crise, que transférer ses pouvoirs à un conseil militaire, qui certainement pour rendre parfait le crime, a de façon hâtive, transmis lesdits pouvoirs au maire déchu Andry Rajoelina. Que le Conseil constitutionnel a confirmé dans ses nouvelles fonctions de chef d’Etat. Or, de par la Constitution, les deux chambres du Parlement et du Sénat, si l’incapacité du président à assumer ses fonctions est constatée, doivent se réunir et le président du Sénat doit succéder au Président de la république. L’accession au pouvoir de
«TGV», s’est faite dans l’ignorance totale de cette disposition, ce qui vient entériner l’idée du coup d’Etat. Que la Sadec et la présidence tchèque de l’Union européenne ont condamné. Les Etats-Unis, eux, condamnent et suspendent toutes leurs aides non humanitaires. L’Union africaine suspend Madagascar et ne reconnaît pas le régime d’Andry Rajoelina. La France déplore la dissolution de l’Assemblée nationale et du Sénat et met en garde les nouvelles autorités malgaches contre toute atteinte à l’intégrité physique du président déchu.
Le nouveau chef d’Etat a décidé de baisser le prix du riz, de vendre le Boeing que Marc Ravalomanana s’est offert comme cadeau d’anniversaire pour ses 56 ans, pour construire un hôpital dans la capitale. mais dans un pays où malgré un taux de croissance de 7%, la pauvreté et la misère sont endémiques, que peut faire véritablement Andry Rajoelina? Ravalomanana avait obtenu un second mandat en 2006 et un satisfecit des institutions de Bretton Woods pour sa gestion. Il avait réussi à construire des routes et des hôpitaux mais, il avait tiré des avantages de sa position de privilégié pour confisquer tout le système de production, avec une gestion patrimoniale des affaires de l’Etat. Comment Andry Rajoelina pourra-t-il faire sortir ce pays de la pauvreté dans un contexte économique aussi difficile du fait de la crise économique qui s’est muée en crise sociale et politique et dont les effets frapperont sensiblement les pays africains? Comment s’en sortir avec les mesures d’isolement annoncées par la Sadec, les Etats-Unis ? Antananarivo ne risque-t-elle pas demain de jeter cette fois le bébé avec l’eau du bain ? Les militaires et la classe politique sclérosée n’ont-ils pas donné un cadeau empoisonné au Dj, pour que demain, la politique revienne aux professionnels de la politique?
Franck A. Zagbayou