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International Publié le mercredi 18 mars 2009 | Le Nouveau Réveil

Après plusieurs mois de crise à Madagascar - Andry Rajoelina prend le pouvoir

Après presque eux mois de bras de fer avec l'opposant Andry Rajoelina, le président malgache Marc Ravalomanana a annoncé mardi la dissolution de son gouvernement et le transfert du pouvoir à un "directoire militaire". Dans le même temps, le maire destitué d'Antananarivo, qui s'est autoproclamé président ce week-end, affirmait avoir été nommé à la tête d'une "haute autorité de la transition" par les partis d'opposition, avec l'appui de l'armée.

"Après mûres réflexions, j'ai décidé de dissoudre le gouvernement et de donner le pouvoir afin qu'un directoire militaire puisse être mis en place", a déclaré M. Ravalomanana dans une allocution radiodiffusée sur les ondes de Fahazavana, la radio officielle de l'Eglise réformée, proche du président. "Cette décision a été très difficile et très dure, mais il fallait la prendre. C'est dans le calme et la sérénité que nous pouvons développer le pays", a ajouté le président démissionnaire, qui s'exprimait en malgache et se trouvait encore à Antananarivo. L'ordonnance instituant le directoire militaire a ensuite été lue par le secrétaire général de la présidence. La nouvelle instance dirigeante sera présidée "par le plus ancien des plus hauts gradés des forces armées", précise le texte. "Le directoire militaire assume les attributions du président de la République et du Premier ministre" et est "chargé d'organiser la conférence nationale qui devrait élaborer une nouvelle constitution, un nouveau code électoral, une nouvelle loi électorale, et d'organiser des élections dans un délai de 24 mois". Il peut aussi "prendre toutes les mesures qu'il pense utiles afin de rétablir l'ordre", selon cette ordonnance. "La population et l'armée soutiennent le mouvement populaire, elles acceptent que je dirige le gouvernement de transition", a assuré Andry Rajoelina, interrogé par la chaîne française LCI. Il a ajouté qu'il répondait à "l'aspiration de la population, des militaires, des fonctionnaires, des syndicats, c'est-à-dire de la force vive du pays", de le placer "à la tête de la transition". Andry Rajoelina, qui avait trouvé refuge il y a quelques jours à l'ambassade de France, a qualifié de "louable" la position adoptée par Paris dans cette crise. "Nous voulions que les pays ou les bailleurs de fonds se positionnent de façon impartiale", a-t-il dit. "Mais les pays ne doivent pas être complices d'un président qui instaure la dictature à Madagascar." La veille au soir, plusieurs dizaines de soldats mutins s'étaient emparés du palais présidentiel déserté, dans le centre de la capitale, sans rencontrer de résistance. Ils ont ensuite accueilli Andry Rajoelina, qui s'y est installé mardi après avoir paradé dans les rues de la ville. Au cours du week-end, il s'était autoproclamé président, à la tête d'un "gouvernement de transition", et avait promis une nouvelle présidentielle d'ici deux ans. Lundi, il avait appelé l'armée, dont une partie s'est désolidarisée de Marc Ravalomanana, à arrêter le président, mais les militaires n'avaient pas suivi.

Interrogé à ce sujet sur LCI, le nouveau dirigeant malgache a préféré temporiser. "Ce n'est pas moi qui réclame son arrestation, c'est la justice malgache", a-t-il affirmé. "Car tout le monde est au-dessous de la loi, donc la justice doit trancher le sort de Marc Ravalomanana." (...)

AP
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