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Société Publié le mercredi 25 mars 2009 | Fraternité Matin

Redéploiement de l’administration : Grève de la faim au siège du Cnpra

Une vingtaine d’entrepreneurs et fournisseurs du Comité national crie famine.

Mardi 24 mars. Il est 10 h 20 quand nous arrivons au siège du Comité national du redéploiement de l’administration (Cnpra), à Cocody les Deux-Plateaux. Là où sont logés les bureaux du Secrétaire exécutif du Cnpra, Eben-Ezer Guébo Dja. Un décor inhabituel nous y accueille. Des hommes et deux femmes sont couchés à même le sol, le long de la clôture du Cnpra. A la vue de notre véhicule de reportage, la plupart se tiennent assis. Tous portent des brassards noirs aux bras gauches et ont les visage badigeonné de caolin. «Unel CI : prêt à mourir pour le peuple entrepreneur», «Unel CI : nous sommes fatigués du mensonge. Notre argent», «Cnpra, nous avons droit à la vie. Paie-nous», peut-on lire sur des banderoles et autres pancartes posées contre le mur de la clôture. Le message est clair, ils revendiquent de l’argent. La première personne à qui nous nous adressons nous indique un homme couché, lui, sur un petit matelas d’une place, de couleur bleu. C’est Ernest Béhi, le président de l’Union nationale des entrepreneurs libres de Côte d’Ivoire (Unel CI). Il partage son petit matelas avec deux autres hommes. Comme eux, Ernest se tient assis dès notre arrivée et explique non sans passion les raisons de leur présence en ces lieux. «Nous sommes en grève de la faim depuis hier (lundi) ici pour exposer notre ras-le-bol, notre misère et prendre la nation à témoin de ce que nous vivons», commence-t-il. Selon ses explications, les grévistes de la faim sont tous des entrepreneurs ou fournisseurs du Cnpra. Ils ont travaillé, poursuit Ernest, avec l’approbation de ses «camarades», pour l’Etat de Côte d’Ivoire dans le cadre du redéploiement des fonctionnaires et agents de l’Etat pour la sortie de crise. Ils ont fait des travaux de réhabilitation des édifices de l’Etat en zone centre, nord et ouest (Cno) il y a deux ans, un an, dix mois etc. Mais depuis, ils attendent d’être payés, indique-t-il. C’est donc pour demander «le paiement intégral des factures et dans les plus brefs délais» qu’ils se sont réunis au siège de la structure chargée du redéploiement des agents et fonctionnaires de l’Etat, ajoute le deuxième vice-président de l’Unel CI, Irié Bi. Selon ses précisions, ces entrepreneurs et fournisseurs ont fait recours à la grève de la faim parce qu’ils ne savent plus à quel saint se vouer. «Nous nous sentons frustrés, vexés et abandonnés pour ne pas dire trahis par l’Etat de Côte d’Ivoire qui a préféré payer de fortes primes aux fonctionnaires et agents qui intègrent les bâtiments que nous avons réhabilités alors que nous mourons de faim», murmure Irié Bi.



Pascal Soro
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