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Société Publié le jeudi 26 mars 2009 | Le Nouveau Réveil

La politique prend en otage la justice

Me. Bougounta Diallo, avocat émérite d`origine sénégalaise, aime dire "quand la politique rentre dans la justice, le droit sort par la fenêtre". Dans le feuilleton du procès de ce qu`on pourrait appeler "l`affaire Ali Baba et les 40 voleurs", nous levons la voix pour crier haut et fort que l`arrestation puis l`incarcération de notre collaborateur, Nanankoua Gnamantêh à la MACA depuis le jeudi 19 mars dernier, sont une atteinte grave à la liberté de la presse en Côte d`Ivoire. Que reproche-t-on véritablement aux journalistes de "Le Repère" Nanankoua Gnamantêh et Eddy Péhé ? Nos collaborateurs n`ont-ils pas la qualité de journaliste professionnel ? L`article 23 de la loi n°2004-643 du 14 décembre 2004 portant régime juridique de la presse est assez clair "Est journaliste professionnel, dans les conditions prévues par la présente loi, toute personne physique : Justifiant d`un diplôme supérieur délivré par une école professionnelle de journalisme, a défaut, d`une licence de l`enseignement supérieur assortie d`une formation professionnelle de deux ans ou à défaut, d`une maîtrise de l`enseignement supérieur ou d`un diplôme équivalent, assortie d`une formation professionnelle d`un an dispensé dans une école de journalisme agréée ou reconnue par l`Etat ou d`un stage professionnel d`un an ! Or notre collaborateur Gnamantêh à qui le procureur dénie la qualité de journaliste professionnel, est un enseignement certifié à la retraite depuis 2005. Ce qui voudrait dire que l`homme a au moins une licence sinon au-delà. Et depuis 2005, il a déposé ses valises au groupe de presse "Le Réveil" où il exerce en qualité de journaliste. Et jusqu`à la date de son arrestation par le procureur Raymond Tchimou, le journaliste totalise 4 années d`exercice de métier de journaliste professionnel. Alors Gnamantêh est-il n`importe qui dans la profession, comme l`a présenté mardi dernier au parquet le procureur Diakité ? Aucun journaliste ne se sent au-dessus de la loi à la rédaction de l`hebdomadaire "Le Repère". Seulement, nous refusons que la politique entre dans la justice. La loi n°2004-643 du 14 décembre 2004 portant régime juridique de la presse doit être respectée par le procureur Diakité. L`article 68 de ladite loi exclut la peine d`emprisonnement pour les délits de presse. Alors pourquoi requérir 24 mois ferme d`emprisonnement pour le journaliste professionnel Nanankoua Gnamantêh ? Le procureur Diakité a prononcé son réquisitoire. Mais la justice de Côte d`Ivoire doit dire le droit mardi pour le triomphe et le respect de la démocratie.
Patrice Yao
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