Le directoire du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix, s’est prononcé le mercredi 25 mars 2009 au siège du PDCI à Cocody, sur l’interpellation du président du Mouvement des forces d’avenir (MFA), Innocent Anaky Kobéna. Par la voix du président du directoire Pr Alphonse Djédjé Mady, le RHDP a estimé que la démission du gouvernement des membres de cette alliance n’est pas à l’ordre du jour.
«La décision de la démission des membres du gouvernement issus du RHDP relève des présidents des partis et les mouvements sont libres au sein du RHDP. Anaky Kobéna a fait cette déclaration parce qu’il a été victime d’une arrestation abusive », a déclaré en substance le Pr Alphonse Djédjé Mady, président du directoire du RHDP et secrétaire général du PDCI, lors d’une conférence de presse relative à « l’interpellation abusive », le vendredi 20 mars dernier, du ministre Anaky Kobéna, président du MFA, député de Kouassi-Datékro, pour avoir tenu « des propos jugés séditieux et portant atteinte à la sûreté de l’Etat ». Le RHDP, analysant sur la forme et le fond l’interpellation et la détention à la DST du président du MFA, s’est offusqué, eu égard aux qualités du président Innocent Anaky Kobéna, du fait que ni le bureau de l’Assemblée nationale ni le Garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Droits de l’homme, n’ait été saisi. « La loi dispose que le député est couvert par l’immunité parlementaire et que son arrestation ou interpellation nécessite, dans le cas d’espèce, l’accord du bureau de l’Assemblée nationale d’autant plus qu’il ne s’agit pas d’un flagrant délit. Or, le bureau de l’Assemblée nationale n’a pas été saisi d’une telle démarche. La loi n° 2005-201 du 16 juin 2005 portant statut d’ancien président de la République, d’ancien chef ou président d’institution nationale et d’ancien membre du gouvernement dispose également que la poursuite ou l’arrestation d’un ancien membre du gouvernement est soumise à une procédure spéciale et dans le cas d’espèce, seule la Cour suprême peut autoriser les poursuites contre le ministre Innocent Anaky Kobéna. Le Garde des Sceaux n’ayant pas été saisi, cela démontre aux yeux du RHDP « qu’il y a abus manifeste de la part de ceux qui ont procédé à son interpellation ». C’est pourquoi, « fidèle à ses idéaux de paix et de dialogue », le RHDP qui a toujours « prôné une sortie de crise pacifique par des élections libres, transparentes et ouvertes à tous, dénonce « l’intrusion inadmissible de l’état-major des FDS dans le débat politique au mépris de son devoir de réserve et de l’esprit républicain qui devrait être le sien et rappelle au chef de l’Etat, chef suprême des armées, chef suprême de la magistrature, sa responsabilité pour que tels événements ne se reproduisent plus ». Par ailleurs, le RHDP qui condamne les violations flagrantes et répétées des droits de l’Homme, en appelle à la vigilance de la communauté internationale, en particulier à celle du représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en Côte d’Ivoire, Young-Jin Choi et représentant spécial du facilitateur, Bouréima Badini, « face à ces actes et comportements inqualifiables », de nature à perturber le déroulement normal du processus de sortie de crise. En outre, le RHDP rappelle au gouvernement et à l’ONUCI leur devoir de protection de tous les citoyens en situation de danger, devant les menaces dont est l’objet le ministre Albert Toikeusse Mabri, président de l’UDPCI.
Après le gouvernement, Anaky doit aussi quitter le RHDP
Que retenir de la conférence de presse du RHDP sur la situation sociopolitique récente marquée par l’arrestation de l’un de ses membres par la DST ? Rien de plus qu’une énième et simple condamnation là où les militants de l’opposition s’attendaient à une action politique d’envergure à même de faire rentrer une bonne fois pour toute cette opposition en panne d’imagination dans les annales de l’histoire ivoirienne. Faut-il s’en émouvoir lorsqu’on sait que depuis des lustres les deux ténors du RHDP se sont résolus à accompagner Laurent Gbagbo et les Forces Nouvelles dans leur ‘’deal’’. Pourtant Anaky a tracé les sillons des chemins de la gloire pour le RHDP qui devait profiter de cette aubaine pour prendre date avec l’histoire.’’ Laissons Gbagbo gouverner seul’’ disait Anaky afin d’amener les autres du RHDP à démissionner du gouvernement pour ne pas être aussi comptable du bilan des refondateurs. Ce pas n’a pas été franchi hier et il semble désormais établi que Bédié et Ouattara refusent d’entrer dans l’histoire par la grande porte. Récemment un leader du parti de Mme Boni Claverie avait à juste titre fait savoir que l’opposition aime aller à la soupe mais pas au charbon. Au regard de la déclaration de Djédjé Mady qui estime que quitter le gouvernement relève du ressort des présidents des partis du rhdp, l’on comprend maintenant pourquoi malgré tous ses appels du pied Anaky prêche dans un désert. Le RHDP ne quittera pas la soupe, n’en déplaise au président du MFA. Devant un tel lâchage, Anaky peut-il toujours justifier sa présence au sein du RHDP ? Avec des partenaires qui refusent d’incarner une vraie alternance politique face à ce qu’ils critiquent, Anaky doit simplement et purement rendre sa démission du RHDP, pour faire cavalier seul. Cela aura l’avantage de le positionner comme le seul nouveau ‘’Woody’’ face à Laurent Gbagbo. Il s’agit pour lui de prendre ses responsabilités en étant cohérant avec ses principes. Parce qu’il ne servira rien de faire sortir du gouvernement un ministre avec lequel le courant ne passe plus et demeurer dans un attelage où ‘’ chaque parti est libre’’ à en croire Djédjé Mady. L’heure du vrai choix et de la vraie rupture a sonné. Les Ivoiriens qui voudraient bien suivre le leader du MFA le regardent et ne se contenteront pas d’effets d’annonce. Si Anaky a foi en ce qu’il fait en ce moment, il n’a donc pas besoin du parapluie ‘’d’un RHDP suiveur de Laurent GBAGBO’’ et adepte d’un double jeu incompréhensible. Lors de la prochaine présidentielle, il récoltera les dividendes de son audace et de son choix visionnaire
Valery Foungbé
«La décision de la démission des membres du gouvernement issus du RHDP relève des présidents des partis et les mouvements sont libres au sein du RHDP. Anaky Kobéna a fait cette déclaration parce qu’il a été victime d’une arrestation abusive », a déclaré en substance le Pr Alphonse Djédjé Mady, président du directoire du RHDP et secrétaire général du PDCI, lors d’une conférence de presse relative à « l’interpellation abusive », le vendredi 20 mars dernier, du ministre Anaky Kobéna, président du MFA, député de Kouassi-Datékro, pour avoir tenu « des propos jugés séditieux et portant atteinte à la sûreté de l’Etat ». Le RHDP, analysant sur la forme et le fond l’interpellation et la détention à la DST du président du MFA, s’est offusqué, eu égard aux qualités du président Innocent Anaky Kobéna, du fait que ni le bureau de l’Assemblée nationale ni le Garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Droits de l’homme, n’ait été saisi. « La loi dispose que le député est couvert par l’immunité parlementaire et que son arrestation ou interpellation nécessite, dans le cas d’espèce, l’accord du bureau de l’Assemblée nationale d’autant plus qu’il ne s’agit pas d’un flagrant délit. Or, le bureau de l’Assemblée nationale n’a pas été saisi d’une telle démarche. La loi n° 2005-201 du 16 juin 2005 portant statut d’ancien président de la République, d’ancien chef ou président d’institution nationale et d’ancien membre du gouvernement dispose également que la poursuite ou l’arrestation d’un ancien membre du gouvernement est soumise à une procédure spéciale et dans le cas d’espèce, seule la Cour suprême peut autoriser les poursuites contre le ministre Innocent Anaky Kobéna. Le Garde des Sceaux n’ayant pas été saisi, cela démontre aux yeux du RHDP « qu’il y a abus manifeste de la part de ceux qui ont procédé à son interpellation ». C’est pourquoi, « fidèle à ses idéaux de paix et de dialogue », le RHDP qui a toujours « prôné une sortie de crise pacifique par des élections libres, transparentes et ouvertes à tous, dénonce « l’intrusion inadmissible de l’état-major des FDS dans le débat politique au mépris de son devoir de réserve et de l’esprit républicain qui devrait être le sien et rappelle au chef de l’Etat, chef suprême des armées, chef suprême de la magistrature, sa responsabilité pour que tels événements ne se reproduisent plus ». Par ailleurs, le RHDP qui condamne les violations flagrantes et répétées des droits de l’Homme, en appelle à la vigilance de la communauté internationale, en particulier à celle du représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en Côte d’Ivoire, Young-Jin Choi et représentant spécial du facilitateur, Bouréima Badini, « face à ces actes et comportements inqualifiables », de nature à perturber le déroulement normal du processus de sortie de crise. En outre, le RHDP rappelle au gouvernement et à l’ONUCI leur devoir de protection de tous les citoyens en situation de danger, devant les menaces dont est l’objet le ministre Albert Toikeusse Mabri, président de l’UDPCI.
Après le gouvernement, Anaky doit aussi quitter le RHDP
Que retenir de la conférence de presse du RHDP sur la situation sociopolitique récente marquée par l’arrestation de l’un de ses membres par la DST ? Rien de plus qu’une énième et simple condamnation là où les militants de l’opposition s’attendaient à une action politique d’envergure à même de faire rentrer une bonne fois pour toute cette opposition en panne d’imagination dans les annales de l’histoire ivoirienne. Faut-il s’en émouvoir lorsqu’on sait que depuis des lustres les deux ténors du RHDP se sont résolus à accompagner Laurent Gbagbo et les Forces Nouvelles dans leur ‘’deal’’. Pourtant Anaky a tracé les sillons des chemins de la gloire pour le RHDP qui devait profiter de cette aubaine pour prendre date avec l’histoire.’’ Laissons Gbagbo gouverner seul’’ disait Anaky afin d’amener les autres du RHDP à démissionner du gouvernement pour ne pas être aussi comptable du bilan des refondateurs. Ce pas n’a pas été franchi hier et il semble désormais établi que Bédié et Ouattara refusent d’entrer dans l’histoire par la grande porte. Récemment un leader du parti de Mme Boni Claverie avait à juste titre fait savoir que l’opposition aime aller à la soupe mais pas au charbon. Au regard de la déclaration de Djédjé Mady qui estime que quitter le gouvernement relève du ressort des présidents des partis du rhdp, l’on comprend maintenant pourquoi malgré tous ses appels du pied Anaky prêche dans un désert. Le RHDP ne quittera pas la soupe, n’en déplaise au président du MFA. Devant un tel lâchage, Anaky peut-il toujours justifier sa présence au sein du RHDP ? Avec des partenaires qui refusent d’incarner une vraie alternance politique face à ce qu’ils critiquent, Anaky doit simplement et purement rendre sa démission du RHDP, pour faire cavalier seul. Cela aura l’avantage de le positionner comme le seul nouveau ‘’Woody’’ face à Laurent Gbagbo. Il s’agit pour lui de prendre ses responsabilités en étant cohérant avec ses principes. Parce qu’il ne servira rien de faire sortir du gouvernement un ministre avec lequel le courant ne passe plus et demeurer dans un attelage où ‘’ chaque parti est libre’’ à en croire Djédjé Mady. L’heure du vrai choix et de la vraie rupture a sonné. Les Ivoiriens qui voudraient bien suivre le leader du MFA le regardent et ne se contenteront pas d’effets d’annonce. Si Anaky a foi en ce qu’il fait en ce moment, il n’a donc pas besoin du parapluie ‘’d’un RHDP suiveur de Laurent GBAGBO’’ et adepte d’un double jeu incompréhensible. Lors de la prochaine présidentielle, il récoltera les dividendes de son audace et de son choix visionnaire
Valery Foungbé
