Retrait de l`opposition du gouvernement : Le Rhdp dit non à Anaky

Alphonse Djédjé Mady, le président du directoire du Rhdp, a botté hier en touche l’appel à la démission du gouvernement lancé par Innocent Anaky Kobena, président du Mfa, après son interpellation par la DST le 20 mars pour « propos insurrectionnels ».

L’invitation d’Anaky Kobena, président du Mfa, à ses alliés du Rhdp à quitter le gouvernement du Premier ministre Guillaume Soro a trouvé réponse hier. Au cours d’une conférene de presse animée au siège du Pdci à Cocody, Alphonse Djédjé Mady, le président du directoire du Rhdp a botté en touche l’idée de démissionner du gouvernement. « Nous comprenons parfaitement l’attitude d’Anaky qui est président d’un parti qui est libre, autonome et qui garde toutes ses compétences, même s’il fait partie d’une alliance. Il estime que son parti ne peut plus répondre de quelque chose dans ce gouvernement. Nous en prenons acte. C’est la position de M. Anaky, président du Mfa. Il a demandé aux partis du Rhdp de faire la même chose. Ce qui vous intéresse, c’est de dire ce matin (Ndlr : hier) que le Rhdp aussi sort du gouvernement. Ecoutez ! Nous respectons ce qu’a dit le président Anaky et nous le comprenons parfaitement, il aura à se concerter avec ses collègues présidents des autres partis du Rhdp sur cette question. » Pour Djédjé Mady, le directoire n’est pas habilité à discuter de la sortie des ministres des autres partis. « Nous sommes en coalition, chaque parti garde son indépendance et nous pouvons décider ensemble d’une certaine conduite. Devant les événements, le président Anaky a pris cette décision, ses collègues aviseront et le jour où le directoire aura la position de ses collègues présidents de partis présents au gouvernement, nous vous répondrons sans aucune hésitation. Pour le moment, ne fabriquez pas une autre interprétation comme ce que vous avez déjà fait dans la presse aujourd’hui », a recommandé le président du directoire du Rhdp. Sur l’interpellation de l’ancien ministre des Transports, l’opposition a accusé le camp présidentiel de créer artificiellement une situation insurrectionnelle afin de se maintenir au pouvoir. Dans ce dossier, le Rhdp s’explique difficilement l’attitude de Désiré Tagro, ministre de l’Intérieur, par ailleurs négociateur pour le compte du camp présidentiel de l’Accord politique de Ouaga. « Il est celui-là même qui met de l’huile sur le feu en entérinant l’interpellation du président Innocent Anaky Kobena par les forces de défense et de sécurité qui violent ainsi leur devoir de réserve et d’esprit républicain qui devait les caractériser », a chargé Djédjé Mady. Avant d’interpeller le chef de l’Etat Laurent Gbagbo afin que de « tels évènements ne se reproduisent plus.»

Jean Roche Kouamé