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Politique Publié le jeudi 26 mars 2009 | Nord-Sud

À chaud : Dans l`indifférence…

Le 25 mars 2004, Abidjan a vécu une journée de folie. A l’appel des partis de l’opposition réunis au sein du Rassemblement des houphouétistes pour la paix, le RHDP, les Ivoiriens ont tenté de se rassembler pour soutenir les Accords politiques de Marcoussis signés par les acteurs de la crise politico militaire. Devant cette action, expression pacifique de la liberté de manifester, le régime en place a déployé les grands moyens. Toutes les forces de l’armée et de la police ont été mobilisées. Les chasseurs de l’armée de l’air, les Sukkoï et les hélicoptères d’attaque au sol, les fameux MI 24 sont entrés en action. La ville a vu un déferlement de véhicules lourds et légers de la cavalerie. Notamment les Pick up équipés de canons et des blindés de différents calibres. Comme si le pays entrait en une guerre contre un ennemi lourdement armé, les forces de défense et de sécurité, armée régulière, gendarmerie et police ont fondu ce jour funeste sur les pauvres manifestants aux mains nues. La répression sans retenue a été d’une férocité sans pareille dans l’histoire de la restauration de la démocratie en Côte d’ivoire. Tirs à balles réelles, arrestations, torture à grande échelle. Les jours suivants le 25 mars, le scénario est resté le même. Dans les quartiers réputés favorables à l’opposition, des dispositions musclées ont été maintenues avec incursions et raffles les nuits en particulier.

La double mort

Les hommes en grand nombre ont été enlevés pour des destinations inconnues. Ces journées d’horreur se sont soldées selon un rapport d’enquête officiel de l’ONU par la mort de plus de trois cents personnes. Des centaines d’autres disparues n’ont pas donné signe de vie depuis. Les blessés se sont entassés dans les cours communes d’abord avant d’être évacués dans les hôpitaux, quand la sortie de sa maison ne conduisait pas systématiquement…à la mort. Les victimes de l’oppression, les morts ne sont plus de ce monde. Les familles ont perdu pour certains, un fils, une fille, un soutien. Parfois, le seul. Il n’est pas du pouvoir d’un humain de les faire revenir à la vie. Mais, il est de la responsabilité de la société de ne pas les tuer une deuxième fois. Par l’oubli. C’est malheureusement ce qui se passe du côté du Rhdp. Le regroupement de l’opposition n’a entrepris pour cet anniversaire aucun événement pour célébrer la mémoire des disparus. Pas même une simple déclaration en ces jours anniversaires qui ont vu des hommes et des femmes tombés sur le champ de la liberté à son appel. Pis, hier à la conférence de presse que le directoire du Rhdp a organisée, pas un traitre mot n’a indiqué aux parents des morts, et aux victimes encore en vie que leur sacrifice n’a pas été vain. Hélas, ils n’auront même pas droit à cette reconnaissance minimale. Désolant!


Dembélé Al Seni
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