x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le vendredi 27 mars 2009 | Le Nouveau Réveil

Arrestations du président Anaky et du journaliste Gnamantêh du groupe “Le Réveil”/ Jean Blé Guirao (SGA III de l`UDPCI chargé de l`Organisation et de la Mobilisation) : “Les militants du RHDP manquent de compétition”

Le Secrétaire général adjoint de l’UDPCI chargé de l’organisation et de la mobilisation Jean Blé Guirao, au regard de la situation socio-politique est sorti de son silence. Dans l’interview qu’il nous accorde, celui qu’on appelle affectueusement “le dougloudou national” se prononce sur les arrestations du président Anaky et du journaliste de “Le Repère” Nanankoua Gnamantêh. L’homme politique invite également le RHDP a revoir sa stratégie de lutte face à l’adversaire Laurent Gbagbo et son parti.

Que vous inspirent les différentes arrestations du Président ANAKY KOBENA du MFA et de GNAMATEH journaliste à l`hebdo Le Repère ? La Réaction du Directoire du RHDP et de ses militants est-elle celle à laquelle vous vous attendiez devant ce genre de situation?
Ces différentes arrestations de ces derniers jours m`inspirent deux éléments fondamentaux importants. La première c`est le constat de constance du régime des Refondateurs dans la violation flagrante des droits de l`homme, des assassinats, d`arrestations arbitraires, des détournements de deniers publics, de la course effrénée à l`enrichissement facile. Toutes choses auxquelles ce régime pseudo socialiste a habitué les Ivoiriens et qui est devenu, malheureusement depuis quelques années leur lot quotidien.
La deuxième chose, c`est la période choisie par les pseudo refondateurs pour procéder à ces arrestations. Incapables d`apporter une réponse claire, concrète et nette aux nombreuses revendications sociales et légitimes des travailleurs, ils sortent le bâton pour le brandir aussi bien aux travailleurs grévistes qu`aux militants des partis de l`opposition pour dire de manière claire, qu`aucune revendication, d`où qu`elle vienne, ne pourra être tolérée actuellement sur cette terre d`EBURNIE. C`est comme cela qu`il faut comprendre leur volonté de musellement de la presse indépendante et des leaders de l`opposition. Des schémas sont donc concoctés depuis les centres de réflexion du FPI pour interdire ou mater toutes les contradictions politiques en termes de mobilisation et anéantir toutes les revendications sociales. Et c`est pour cela que notre réaction, en tant que militants du RHDP, m`a semblé trop passive, inappropriée face à la grandeur de la provocation mais surtout tardive. On ne peut pas faire arrêter le Président INNOCENT KOBENAN ANAKY, un des quatre leaders du RHDP et puis pour faire une simple déclaration de protestation on met cinq (05) jours et on pond quelque chose de trop plat à mon avis. Si nous refusons d`être, de manière concrète, aux côtés des syndicats en lutte, si sous nos yeux, on arrête des journalistes proches de nous, si on commence à arrêter nos leaders et qu`on est assez timides en terme de réaction, c`est que tous, nous sommes tous en danger car après son test concluant, le FPI va passer à la vitesse supérieure en matière de répression.

visiblement l`opposition souffre d`un malaise. Est-ce la peur? Le manque de stratégie de combat politique ou tout simplement des contradictions de visibilité politique ?
Je voudrais pencher pour votre dernière hypothèse. Individuellement pris, nos différents partis politiques font beaucoup d`activités, mobilisent. Le problème se pose lorsqu`on se met ensemble. A part le fait que nos militants manquent " de compétition " parce que n`ayant pas joué ensemble depuis belle lurette, il y a le gros problème de choix ou de visibilité politique. A PARIS en mai 2005, c`est-à-dire à quelques mois de la fin du mandat constitutionnel de LAURENT GBAGBO et en prévision des élections de cette année-là, nous avions signé la plate-forme des HOUPHOUETISTES. Le RHDP est né et la plate-forme stipulait que chaque parti devra présenter un candidat. Malheureusement pour nous, il n`y a pas eu d`élections et LAURENT GBAGBO est toujours au pouvoir, achevant son deuxième mandat dans les conditions que l`on sait. Le problème à notre niveau, c`est l`actualisation sinon l`adaptation de notre stratégie de conquête du pouvoir aux réalités actuelles. Chacun de nous fait de petits calculs comme s`il avait déjà gagné les élections sur la base de statistiques fausses et erronées, on vend la peau de l`ours avant de l`avoir vu et tué. Je le répète, si on ne définit pas clairement des critères objectifs et sérieux à même de nous amener aux élections Présidentielles avec une seule candidature au niveau du RHDP, on aura fait le lit à LAURENT GBAGBO et aux Refondateurs. Comment allons-nous gérer les comportements, les actes et les paroles, à la base, de nos militants, pendant la campagne présidentielle et espérer récréer la confiance et l`unité autour d`un seul pour le deuxième tour, si 2ème tour il y a car nous sommes convaincus que dans ce cas de figure, le FPI dira qu`il a gagné avec 51% de voix. Lorsqu`on parle de cela, les gens s`asseyent dans leurs bureaux ou salons et font des démonstrations vagues et fausses. Ce qui vient de se passer doit attirer notre attention sur les lendemains qui nous attendent et ne pas nous faire perdre de vue ce qui est principal et ce qui est secondaire en pensant aux souffrances de nos populations. Or ce qui est principal à l`heure actuelle, c`est le départ de LAURENT GBAGBO du pouvoir ; le reste, tout le reste, on pourra le gérer après entre nous.

Croyez-vous encore à la tenue des élections en cette année 2009 ? Ou du moins croyez-vous en la sincérité des signataires des accords de OUAGADOUGOU ?
J`observe comme vous, comme tout le monde, que la date des élections promise au plus tard le 31 décembre 2008 n`est pas encore connue. Je constate avec vous que l`unicité des caisses et le départ des com-Zones avec redéploiement de l`administration ne sont pas encore totaux et effectifs. Je vois comme vous que l`identification initialement prévue pour durer 45 jours est en train de s`étaler et de s`embourber. Les reconstitutions des registres d`Etat civil aussitôt commencées, connaissent déjà des problèmes dans plusieurs localités. J`entends partout des problèmes financiers gripper le système électoral. Et enfin, comme vous, j`observe que les signataires des accords de OUAGA ne sont plus sur la même longueur d`onde de compréhension et d`application desdits accords tant le camp présidentiel nous a toujours habitués à la roublardise, au non respect des engagements pris et de la parole donnée.
Devant ce tableau on ne peut plus sombre, les Ivoiriens commencent à devenir de plus en plus sceptiques quant à la tenue de ces élections en cette année 2009.C`est pour cela que je pense qu`il nous faut arracher l`organisation des élections, coûte que coûte au FPI et à LAURENT GBAGBO.

Dans ce contexte difficile, que faire pour mettre fin aux souffrances des populations et à ce jeu de Ping-pong qui dure depuis des années ?
Cela passe par une prise de conscience claire et nette du peuple qui devra prendre ses responsabilités en sanctionnant dans des Urnes le régime actuel…Tous les secteurs à ce jour sont au rouge. Et personne ne viendra lutter à notre place pour sauver ce pays.

Interview réalisée par Paul Koffi
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ