“La Refondation et l’armée : FPI, masque civil, régime militaire. Les FDS se trompent de mission”, tel est le titre qui a barré la Une du quotidien “Le Patriote”, dans sa parution d’hier. A la page 4, le journaliste-sociologue Raphaël Oré Lakpé ne prend pas de gant pour accuser l’armée ivoirienne de rouler pour Gbagbo. Selon Lakpé, le Général Philippe Mangou et ses hommes ont dévoyé leur mission d’intérêt national pour ne servir qu’un individu, Laurent Gbagbo et son parti, le Front populaire ivoirien. “L’armée se dévoile, les partisans de Gbagbo à visage découvert”, a estimé le journaliste. Se saisissant de la récente interpellation et l’audition de M. Innocent Anaky Kobena, président du Mouvement des forces d’avenir (MFA) et s’appuyant sur la mise en garde des Forces de défense et de sécurité (FDS) aux hommes politiques qui diffusent des messages subversifs, Raphaël Lakpé avance que l’armée s’est révélée comme étant le protecteur de trop du régime de Laurent Gbagbo. Il accuse cette armée de fouler aux pieds les règles qui définissent ses missions. Le confrère remonte aux évènements d’octobre 2000 au cours desquels, selon lui, l’armée a pris fait et cause pour Gbagbo en se désolidarisant du Général Robert Guéi. Raphaël Lakpé attribue ensuite à Gbagbo, le charnier de Yopougon, qui est selon lui, l’œuvre des Forces de défense et de sécurité mises en branle par Gbagbo. Il ne s’arrête pas là. Car il voit la main de Gbagbo qui a, à l’en croire, ameuté l’armée pour broyer les militants du Rassemblement des républicains (RDR) descendus dans la rue pour réclamer la reprise des élections présidentielles de 2000. Au dire du confrère, l’armée ivoirienne s’est aussi fondue au milieu des patriotes pour saccager et piller les entreprises françaises. Et cette “complicité” des patriotes et des militaires a, selon Lakpé, occasionné la tuerie des centaines de militants de l’opposition ivoirienne.
De son analyse des faits évoqués, Lakpé franchit le pas pour soutenir que le régime de Gbagbo est un régime militaire qui porte le masque de civil que constitue le FPI.
Et si le chef réapprenait
Raphaël Lakpé, grand journaliste, demeure le chef, voire le maître. Mais il arrive des moments où le chef fait une sortie de route. C’est un peu le cas à travers sa démonstration. Mais cela n’étonne pas parce qu’il est difficile de défendre et de se mettre au service de ceux qu’on a éloquemment traînés dans la boue. Quand Lakpé se fait l’avocat d’Alassane Ouattara et des militants du RDR, cela s’appelle se renier. Car il a été le premier Ivoirien à révéler au peuple que Alassane Dramane Ouattara est un bon burkinabé pur sang qui se veut ivoirien pour le besoin de la cause. Là n’est pas notre souci. Mais, il est bon de lui rappeler que la dernière sortie de l’armée ivoirienne dans l’affaire Anaky, n’est pas une erreur. En effet, l’armée se trouve dans la mission qui est la sienne. Mettre en garde les hommes politiques qui se trompent de discours en appelant au soulèvement contre l’autorité, contre les institutions et changer l’ordre établi en utilisant des moyens illégaux, est une juste mission et le devoir de l’armée. Qui doit se faire entendre parce qu’elle est chargée de veiller au respect de l’autorité et au respect de l’ordre établi. L’armée a pour rôle de protéger la République, les Ivoiriens et leurs biens. Dans le cas d’espèce, Laurent Gbagbo n’est pas un simple individu, mais une institution. En tant que tel, l’armée est bien dans sa mission quand elle décide d’agir contre ceux qui ont une petite idée des institutions et de ceux qui les incarnent. Car l’expérience de la crise que vit la Côte d’Ivoire, a montré que l’armée est restée au centre des accusations parce qu’on lui a reproché d’avoir laissé atteindre leur objectif les hommes politiques qui ont inondé le pays de messages de guerre et ont réussi à dresser les Ivoiriens les uns contre les autres. On se rappelle qu’en son temps, Alassane Dramane Ouattara a clairement menacé de “mélanger ce pays et de rendre le pays ingouvernable.” Ouattara l’a fait, il n’a pas été inquiété. Mabri lui a emboîté le pas en ces termes : “La nuit sera longue pour eux” , parlant des tenants du pouvoir actuel. Son chef, le Général Robert Guéi pour sa part, annoncé que Gbagbo, qu’il traite de boulanger, verra que “la farine va lui boucher les narines.” Le quotidien Le Patriote n’était pas en reste. Cet organe qui savait que son patron Alassane Dramane Ouattara préparait une rébellion contre la Côte d’Ivoire, avait aisément divisé le pays en deux. Tous, ils n’ont pas été inquiétés et ce qui a été annoncé est bel et bien arrivé. Et Lakpé et ceux qu’il sert, ont applaudi. Dans ce chaos produit, c’est l’armée qui a perdu ses hommes. Alors, le sachant et ayant vécu ce drame, Raphaël Oré Lakpé voudrait que cette armée reste toujours de marbre et laisse le pire se reproduire ? Cela serait trop irresponsable de sa part et elle n’aura pas tiré les leçons de la crise actuelle. Lakpé est libre de traiter de tous les noms cette armée, mais elle est bien dans sa mission qui consiste à prévenir le pire. Si faire de la politique c’est, dans l’entendement de Lakpé, appeler à militer pour la subversion, la chienlit et la désobéissance populaire, alors le maître Lakpé fait fausse route et mène un combat qui n’a pas sa raison d’être. Lakpé gagnerait à réapprendre les missions de l’armée afin de rompre avec l’incivisme.
Benjamin Koré benjaminkore@yahoo.fr
De son analyse des faits évoqués, Lakpé franchit le pas pour soutenir que le régime de Gbagbo est un régime militaire qui porte le masque de civil que constitue le FPI.
Et si le chef réapprenait
Raphaël Lakpé, grand journaliste, demeure le chef, voire le maître. Mais il arrive des moments où le chef fait une sortie de route. C’est un peu le cas à travers sa démonstration. Mais cela n’étonne pas parce qu’il est difficile de défendre et de se mettre au service de ceux qu’on a éloquemment traînés dans la boue. Quand Lakpé se fait l’avocat d’Alassane Ouattara et des militants du RDR, cela s’appelle se renier. Car il a été le premier Ivoirien à révéler au peuple que Alassane Dramane Ouattara est un bon burkinabé pur sang qui se veut ivoirien pour le besoin de la cause. Là n’est pas notre souci. Mais, il est bon de lui rappeler que la dernière sortie de l’armée ivoirienne dans l’affaire Anaky, n’est pas une erreur. En effet, l’armée se trouve dans la mission qui est la sienne. Mettre en garde les hommes politiques qui se trompent de discours en appelant au soulèvement contre l’autorité, contre les institutions et changer l’ordre établi en utilisant des moyens illégaux, est une juste mission et le devoir de l’armée. Qui doit se faire entendre parce qu’elle est chargée de veiller au respect de l’autorité et au respect de l’ordre établi. L’armée a pour rôle de protéger la République, les Ivoiriens et leurs biens. Dans le cas d’espèce, Laurent Gbagbo n’est pas un simple individu, mais une institution. En tant que tel, l’armée est bien dans sa mission quand elle décide d’agir contre ceux qui ont une petite idée des institutions et de ceux qui les incarnent. Car l’expérience de la crise que vit la Côte d’Ivoire, a montré que l’armée est restée au centre des accusations parce qu’on lui a reproché d’avoir laissé atteindre leur objectif les hommes politiques qui ont inondé le pays de messages de guerre et ont réussi à dresser les Ivoiriens les uns contre les autres. On se rappelle qu’en son temps, Alassane Dramane Ouattara a clairement menacé de “mélanger ce pays et de rendre le pays ingouvernable.” Ouattara l’a fait, il n’a pas été inquiété. Mabri lui a emboîté le pas en ces termes : “La nuit sera longue pour eux” , parlant des tenants du pouvoir actuel. Son chef, le Général Robert Guéi pour sa part, annoncé que Gbagbo, qu’il traite de boulanger, verra que “la farine va lui boucher les narines.” Le quotidien Le Patriote n’était pas en reste. Cet organe qui savait que son patron Alassane Dramane Ouattara préparait une rébellion contre la Côte d’Ivoire, avait aisément divisé le pays en deux. Tous, ils n’ont pas été inquiétés et ce qui a été annoncé est bel et bien arrivé. Et Lakpé et ceux qu’il sert, ont applaudi. Dans ce chaos produit, c’est l’armée qui a perdu ses hommes. Alors, le sachant et ayant vécu ce drame, Raphaël Oré Lakpé voudrait que cette armée reste toujours de marbre et laisse le pire se reproduire ? Cela serait trop irresponsable de sa part et elle n’aura pas tiré les leçons de la crise actuelle. Lakpé est libre de traiter de tous les noms cette armée, mais elle est bien dans sa mission qui consiste à prévenir le pire. Si faire de la politique c’est, dans l’entendement de Lakpé, appeler à militer pour la subversion, la chienlit et la désobéissance populaire, alors le maître Lakpé fait fausse route et mène un combat qui n’a pas sa raison d’être. Lakpé gagnerait à réapprendre les missions de l’armée afin de rompre avec l’incivisme.
Benjamin Koré benjaminkore@yahoo.fr
