L’une des plus grandes inventions de la technologie reste la photographie. Celle- là même qui nous permet de voir ou revoir ce que nous étions il y a des années. C’est elle aussi qui permet de garder des images des êtres qui ne sont plus. En somme, la photo de studio tirée et gardée rend, en quelque sorte, l’individu photographié "éternel". Entrons donc dans l’univers de ces hommes qui donnent cette éternité à leurs semblables.
Avec l’évolution du temps, la photographie de presse et bien d’autres sous corps de ce métier ont fait leur apparition. Man étant une localité n’abritant pas de journal en presse- papier, les photographes de presse n’existent pas et ce sont les photographes de studio qui exercent à travers la capitale des 18 Montagnes. Qu’il s’agisse de cérémonies de mariage, de baptême, de séminaire et autres manifestations d’envergure… Ils sont présents pour rendre solennel le moment et immortaliser l’instant. Eux, ce sont les photographes. Certains portent des sacs de reportage sur lesquels l’on peut lire : « Labo Cascades », « Labo Excellence » etc… Ce n’est pas leur nom qui est ainsi inscrit sur les sacs, mais, plutôt le laboratoire dans lequel ils exercent ou celui qui traite leurs les images qu’ils fixent pendant les manifestations. Sur le sac, il est aussi indiqué l’adresse (lieu où on peut les trouver). A Man, on dénombre six ( 06) laboratoires- photo qui traitent les photos de environ 150 photographes professionnels. La photographie, à en croire ceux qui en font leur profession, est un métier noble qui nourrit son homme. Les périodes de fête telles que la Saint Sylvestre, Tabaski, Noël, cérémonies de mariage, baptême sont les moments de forte rentabilité. Pour parler comme les Ivoiriens et surtout les Manois, les fêtes constituent les périodes de " traite" pour eux et ils font un bon chiffre d’affaire. « Je me souviens que une fin d’année, pendant la fête de la Saint Sylvestre, ndlr) j’ai eu 225 000 FCfa », rapporte Konaté Losseny, photographe professionnel à Man. La rentrée scolaire est également pour ces hommes une période de vaches grasses. Certains ont souvent des marchés avec certains établissements scolaires de la ville. C’est le cas de Ouattara Junior qui a obtenu un contrat avec le Lycée Moderne de Man où il est chargé de réaliser les photos d’identité de tous les élèves à la rentrée des classes et à l’approche des examens de fin d’année pour les classes de 3ème, et Terminales. Hormis les moments de fête, les jours ordinaires et les week end, les professionnels des images sont aussi sollicités. Ce sur quoi ils sont tous unanimes, c’est que leurs meilleurs clients se recrutent parmi la gent féminine. « En matière de photo, les femmes dépensent sans compter et sont toujours promptes à se faire photographier. Elles tiennent à garder un souvenir de chaque instant de leur vie.
Les femmes,
les meilleures clientes
A un mariage, à un baptême ou même lorsqu’elles s’achètent un nouveau vêtement, elles tiennent à se faire photographier, rien que pour immortaliser le moment », explique Ouattara Junior. Cependant, il est très difficile d’évaluer le gain mensuel d’un photographe. Puisqu’il fluctue selon les événements. Tout de même, selon les dires de Ouattara Junior, « Une bobine tirée rapporte 17000F CFA. Si l’on soustrait le prix d’achat qui varie de 800 à 1000F Cfa, selon les magasins à Man, l’on peut estimer ce que gagne le photographe comme bénéfice. Le photographe peut utiliser, dans la semaine, une à bobine à 10 bobines selon qu’on soit dans une semaine fournie en activités ou non. Si on se fie aux dires de Ouattara Junior une bobine peut parfois rapporter des centaines de mille selon l’importance des prises. « Par exemple, explique- t- il, lorsqu’une personnalité de haut rang ou une célébrité arrive à une cérémonie ou dans la ville, lorsque vous réussissez à lui faire une photo, vous pouvez la développer en plusieurs exemplaires et la mettre en vente. Il y a aussi les personnes qui posent avec ces personnalités qui peuvent demander plusieurs exemplaires de la photo. Dans les deux cas de figures, nous nous en tirons toujours à bon compte. ». En plus du travail ordinaire qui consiste à dresser les portraits, l’agrandissement des photos rapporte aussi gros. Les prix vont de 8000 Fcfa à 25000 F cfa.
Un métier à risques !
Le métier de photographe, comme tout métier, a ses difficultés et ses risques. Konaté L. rapporte qu’ils ont parfois maille à partir avec certains clients qui refusent de payer le service, quand bien même ils ont sollicité ces services. Dans ce cas de figure, l’attitude consiste à afficher la photo de "ces clients indélicats" sur les tableaux qui trônent à l’entrée des studios ou des laboratoires- photo. « C’est une belle façon de nous venger de ces personnes », rapporte Konaté L., tout en rassurant que les photos affichées font souvent l’objet de rixes entre les personnes photographiées et les photographes. « Un jour, un monsieur a failli en venir aux mains avec moi parce que, pendant le mariage de un de ses amis, je lui ai fait une photo qu’il a refusée de payer. Alors, moi, j’ai affiché la photo devant mon studio et quelqu’un a écrit au bas de la photo : "incapable, une simple photo, tu n’as pas pu la retirer !" Ayant été informé par ses enfants, le monsieur a voulu me passer à tabac », relate le photographe P.l Gontod. Ces cas de figures sont légion. Il y a d’autres clients qui sous le prétexte que la photo ne leur plait, l’abandonnent entre nos mains. Il y a aussi le comportement de ceux que Ouattara Junior, par ailleurs, Secrétaire du Syndicat National des Photographes professionnels de Côte d’Ivoire (SYNAPHOCI), section de Man appelle " les brebis galeuses". En effet ces derniers trichent avec les prix pratiqués. Une photo ordinaire revient à 500F cfa. Au lieu de ce tarif, ces photographes "indignes" la font à 300F ou 400F cfa.
Tout de même, les photographes ne sont pas exempts de reproches. S’il y a une pratique que les clients n’arrivent pas à comprendre chez ces professionnels, c’est le fait que les clichés ou négatifs soient la propriété exclusive des seuls photographes. Ce qui provoque très souvent le clash entre eux et leurs clients qui veulent entrer en possession de ces clichés. L’argument trouvé est que un article du règlement intérieur du SYNAPHOCI, ( article 79) stipule: "Les négatifs ou clichés obtenus à partir de travaux effectués en studio ou au cours d’un reportage deviennent la propriété privée du photographe et constituent ses archives. Il lui est loisible de les conserver ou de les livrer à ses clients à titre onéreux. Il peut les vendre selon l’importance de la prise de vue dont le prix est de 1500 à 100 000F ". En tout cas, les clients eux pensent que c’est une forme d’escroquerie ou une manière de rendre le client dépendant du photographe.
Par Rahoul Sainfort (Correspondant)
Avec l’évolution du temps, la photographie de presse et bien d’autres sous corps de ce métier ont fait leur apparition. Man étant une localité n’abritant pas de journal en presse- papier, les photographes de presse n’existent pas et ce sont les photographes de studio qui exercent à travers la capitale des 18 Montagnes. Qu’il s’agisse de cérémonies de mariage, de baptême, de séminaire et autres manifestations d’envergure… Ils sont présents pour rendre solennel le moment et immortaliser l’instant. Eux, ce sont les photographes. Certains portent des sacs de reportage sur lesquels l’on peut lire : « Labo Cascades », « Labo Excellence » etc… Ce n’est pas leur nom qui est ainsi inscrit sur les sacs, mais, plutôt le laboratoire dans lequel ils exercent ou celui qui traite leurs les images qu’ils fixent pendant les manifestations. Sur le sac, il est aussi indiqué l’adresse (lieu où on peut les trouver). A Man, on dénombre six ( 06) laboratoires- photo qui traitent les photos de environ 150 photographes professionnels. La photographie, à en croire ceux qui en font leur profession, est un métier noble qui nourrit son homme. Les périodes de fête telles que la Saint Sylvestre, Tabaski, Noël, cérémonies de mariage, baptême sont les moments de forte rentabilité. Pour parler comme les Ivoiriens et surtout les Manois, les fêtes constituent les périodes de " traite" pour eux et ils font un bon chiffre d’affaire. « Je me souviens que une fin d’année, pendant la fête de la Saint Sylvestre, ndlr) j’ai eu 225 000 FCfa », rapporte Konaté Losseny, photographe professionnel à Man. La rentrée scolaire est également pour ces hommes une période de vaches grasses. Certains ont souvent des marchés avec certains établissements scolaires de la ville. C’est le cas de Ouattara Junior qui a obtenu un contrat avec le Lycée Moderne de Man où il est chargé de réaliser les photos d’identité de tous les élèves à la rentrée des classes et à l’approche des examens de fin d’année pour les classes de 3ème, et Terminales. Hormis les moments de fête, les jours ordinaires et les week end, les professionnels des images sont aussi sollicités. Ce sur quoi ils sont tous unanimes, c’est que leurs meilleurs clients se recrutent parmi la gent féminine. « En matière de photo, les femmes dépensent sans compter et sont toujours promptes à se faire photographier. Elles tiennent à garder un souvenir de chaque instant de leur vie.
Les femmes,
les meilleures clientes
A un mariage, à un baptême ou même lorsqu’elles s’achètent un nouveau vêtement, elles tiennent à se faire photographier, rien que pour immortaliser le moment », explique Ouattara Junior. Cependant, il est très difficile d’évaluer le gain mensuel d’un photographe. Puisqu’il fluctue selon les événements. Tout de même, selon les dires de Ouattara Junior, « Une bobine tirée rapporte 17000F CFA. Si l’on soustrait le prix d’achat qui varie de 800 à 1000F Cfa, selon les magasins à Man, l’on peut estimer ce que gagne le photographe comme bénéfice. Le photographe peut utiliser, dans la semaine, une à bobine à 10 bobines selon qu’on soit dans une semaine fournie en activités ou non. Si on se fie aux dires de Ouattara Junior une bobine peut parfois rapporter des centaines de mille selon l’importance des prises. « Par exemple, explique- t- il, lorsqu’une personnalité de haut rang ou une célébrité arrive à une cérémonie ou dans la ville, lorsque vous réussissez à lui faire une photo, vous pouvez la développer en plusieurs exemplaires et la mettre en vente. Il y a aussi les personnes qui posent avec ces personnalités qui peuvent demander plusieurs exemplaires de la photo. Dans les deux cas de figures, nous nous en tirons toujours à bon compte. ». En plus du travail ordinaire qui consiste à dresser les portraits, l’agrandissement des photos rapporte aussi gros. Les prix vont de 8000 Fcfa à 25000 F cfa.
Un métier à risques !
Le métier de photographe, comme tout métier, a ses difficultés et ses risques. Konaté L. rapporte qu’ils ont parfois maille à partir avec certains clients qui refusent de payer le service, quand bien même ils ont sollicité ces services. Dans ce cas de figure, l’attitude consiste à afficher la photo de "ces clients indélicats" sur les tableaux qui trônent à l’entrée des studios ou des laboratoires- photo. « C’est une belle façon de nous venger de ces personnes », rapporte Konaté L., tout en rassurant que les photos affichées font souvent l’objet de rixes entre les personnes photographiées et les photographes. « Un jour, un monsieur a failli en venir aux mains avec moi parce que, pendant le mariage de un de ses amis, je lui ai fait une photo qu’il a refusée de payer. Alors, moi, j’ai affiché la photo devant mon studio et quelqu’un a écrit au bas de la photo : "incapable, une simple photo, tu n’as pas pu la retirer !" Ayant été informé par ses enfants, le monsieur a voulu me passer à tabac », relate le photographe P.l Gontod. Ces cas de figures sont légion. Il y a d’autres clients qui sous le prétexte que la photo ne leur plait, l’abandonnent entre nos mains. Il y a aussi le comportement de ceux que Ouattara Junior, par ailleurs, Secrétaire du Syndicat National des Photographes professionnels de Côte d’Ivoire (SYNAPHOCI), section de Man appelle " les brebis galeuses". En effet ces derniers trichent avec les prix pratiqués. Une photo ordinaire revient à 500F cfa. Au lieu de ce tarif, ces photographes "indignes" la font à 300F ou 400F cfa.
Tout de même, les photographes ne sont pas exempts de reproches. S’il y a une pratique que les clients n’arrivent pas à comprendre chez ces professionnels, c’est le fait que les clichés ou négatifs soient la propriété exclusive des seuls photographes. Ce qui provoque très souvent le clash entre eux et leurs clients qui veulent entrer en possession de ces clichés. L’argument trouvé est que un article du règlement intérieur du SYNAPHOCI, ( article 79) stipule: "Les négatifs ou clichés obtenus à partir de travaux effectués en studio ou au cours d’un reportage deviennent la propriété privée du photographe et constituent ses archives. Il lui est loisible de les conserver ou de les livrer à ses clients à titre onéreux. Il peut les vendre selon l’importance de la prise de vue dont le prix est de 1500 à 100 000F ". En tout cas, les clients eux pensent que c’est une forme d’escroquerie ou une manière de rendre le client dépendant du photographe.
Par Rahoul Sainfort (Correspondant)