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Économie Publié le lundi 30 mars 2009 | Nord-Sud

Crise dans le permis de conduire - Vers un blocage de la réforme

La crise entre Interflex Africard et Starten Technologies menace de précipiter la réforme du permis de conduire dans l'impasse.

C'est en principe le 31 mars que le ministre des Transports doit prononcer la fin de la réforme du permis de conduire. Malheureusement, cette échéance risque de ne pas être tenue en raison de graves dysfonctionnements apparus dans la conduite du projet. En fait, la collaboration entre Starten Technologies et Interflex Africard Côte d'Ivoire, les concessionnaires de la réforme du permis de conduire a pris du plomb dans l'aile. Les deux opérateurs sont déchirés par une crise de compétence. En effet, entre Interflex Africard Côte d'Ivoire et Starten Technologies, rien ne va plus. Ce conflit de compétence, on s'en doute, porte atteinte à la convention de concession dont toutes les deux entreprises sont signataires depuis 2007, suite à l'appel d'offres international lancé par l'Etat à l'effet d'éditer le permis de conduire dans un environnement plus sécurisé. Nul doute que l'on s'achemine vers un blocage du processus d'autant que Starten Technologies, chargée du pré-enregistrement, et Interflex Africard-Côte d'Ivoire, de l'édition, toutes les deux placées sous l'autorité de l'Etat, représenté par la Société nationale des transports terrestres (Sonatt) en tant que maître d'œuvre, constituent la cheville ouvrière du projet. Quelles sont les origines de cette crise ? Dans le cadre du renouvellement ou de la production du nouveau permis de conduire format carte de crédit, 11 sites devaient accueillir le projet sur l'ensemble du territoire national. La multiplication des sites devait permettre d'éviter l'engorgement des guichets. Mais à ce jour, seulement 3 sites (Lanema, Angré et Yamoussoukro) ont été réalisés et sont opérationnels. Toute situation qui consacre un échec patent des opérateurs à ce stade précis du processus. Echec qui se matérialise par un faible taux d'édition des permis de conduire depuis la mise en route du projet. Seulement environ 300.000 documents sur un million escomptés jusqu'à la date butoir, ont été édités à ce jour. Ce chiffre est en deçà de la moyenne et de l'espérance de l'Etat. Comme si cela ne suffisait pas, Starten Technologies vient de donner un rebondissement au conflit de compétence. En effet, c'est ce 30 mars qu'était prévue la cérémonie d'ouverture du guichet unique du permis de conduire de Daloa portant à quatre 4, le nombre de sites opérationnels. Mais contre toute attente, l'opérateur chargé du pré-enregistrement refuse de s'associer à cette action. Il l'a signifié par un courrier adressé à la Sonatt à la veille de la cérémonie d'inauguration du site de Daloa. Dans sa correspondance, Starten justifie sa position par une certaine lenteur dans l'édition du permis de conduire dont seule Interflex Africard serait responsable. Aussi, réclame-t-elle le retrait pur et simple d'Interflex du projet. En attendant que la Sonatt se prononce sur le fond du sujet, la cérémonie de Daloa est reportée à une date ultérieure. La démarche de Starten Technologies paraît suspecte dans la mesure où Israélienne s'est toujours montrée peu enthousiaste chaque fois que le gouvernement a évoqué la nécessité d'investir l'intérieur du pays. Elle ne cesse de répéter que le redéploiement n'est pas économiquement viable. En refusant d'aller à Daloa, il est évident que Starten Technologies s'inscrit dans une logique de blocage de la réforme du permis de conduire qui connaît déjà un retard considérable, mettant à mal, l'action gouvernementale. Bien plus, quelle que soit l'incompétence supposée de la société Interflex, il ne revient pas à Starten de le signifier dès lors que toutes les deux entreprises ont les mêmes droits dans la conduite de cette réforme. Seuls la Sonatt et les usagers sont fondés à porter de telles critiques sur la prestation des opérateurs du projet. Quant au ministre des Transports, Mabri Toikeusse, qui ambitionne de conduire la réforme dans un temps record, il a du pain sur la planche. Lui, qui, peine à imposer son autorité dans une crise apparemment mal gérée.


Lanciné Bakayoko
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